Entrevue du SEW/OGBL avec le Secrétaire d’État André Bauler

L’enseignement professionnel réformé nécessite une réforme substantielle!

En date du 20 mars 2014, une délégation du département secondaire du SEW/OGBL, composée de Jules Barthel, Guy Foetz, Pierre Mousel et Joseph Serarcangeli a rencontré le Secrétaire d’État à l’Éducation nationale, André Bauler, entouré de ses conseillers Antonio De Carolis, Karin Meyer et Jean Billa.

Le SEW a rappelé aux responsables ministériels que depuis la mise en chantier de la réforme de la formation professionnelle, il n’a cessé de mettre en évidence les multiples problèmes qu’allait poser cette réforme.

Malheureusement la plupart de ces problèmes se sont entretemps confirmées sur le terrain et ceci au détriment de toute une génération de jeunes. Par ailleurs, le SEW regrette que ses critiques et propositions aient toujours été ignorées par le MEN et il espère que la nouvelle équipe en place ne continuera pas cette politique de l’autruche. Partant, le SEW demande à ce que ses propositions et avis soient dorénavant pris en compte au même titre que ceux des chambres professionnelles et autres organes.

Préalablement à la réunion, le SEW avait transmis au Secrétaire d’État un questionnaire et un catalogue reprenant les critiques et propositions du SEW concernant la formation professionnelle en général et les formations du DAP/CCP et du Technicien en particulier.

Pendant la réunion, le SEW a insisté sur la nécessité

  • de rendre les critères de promotion du cycle inférieur de l’EST plus contraignants,
  • de limiter l’enseignement par compétences aux matières qui s’y prêtent vraiment,
  • d’éviter que les élèves n’accumulent des modules non réussis, bloquant en fin de compte l’accès à un diplôme,
  • de faire revenir la formation du technicien dans les structures de l’EST et de procéder à des renforcements substantiels dans les programmes afin de permettre de nouveau un accès direct des élèves aux études techniques supérieures.

Le SEW a rappelé aux responsables ministériels qu’une analyse SWOT a été menée au cours de l’année scolaire passée auprès des lycées techniques concernés et a demandé pourquoi les résultats de cette analyse n’ont toujours pas été publiés. De même, le SEW a soulevé la question du nombre de décrocheurs et de leur sort depuis le lancement de la nouvelle réforme.

Dans sa réponse, le Secrétaire d’État a tenu à préciser

  • que le MENEJ ne fera pas table rase de la réforme, mais qu’il est prêt à procéder à des adaptations dans le cadre du système en place,
  • qu’une instruction ministérielle paraîtra en avril 2014 pour parer au plus pressé,
  • qu’à moyen terme, des adaptations pourront être effectuées au niveau des règlements grand-ducaux et de la loi régissant la formation professionnelle, tout en spécifiant qu’on ne touchera pas à l’esprit fondamental de la réforme (évaluation par compétences et enseignement modulaire),
  • des adaptations ponctuelles seront toutefois possibles au niveau de l’évaluation.

Le Secrétaire d’État a également précisé que le MENEJ, avant toute décision future, prendra en considération les propositions des différents partenaires concernés, dont celles du SEW.

Après cette réunion, le SEW reste sceptique quant à l’orientation future de la formation professionnelle, prévue par la nouvelle équipe en place. Le SEW reste persuadé que de simples adaptations dans le cadre de la réglementation actuelle ne permettront pas d’éliminer les graves défauts existants et il encourage les décideurs politiques à s’engager sur la voie d’un véritable renouveau de la formation professionnelle.

Communiqué par le SEW/OGBL
le 26 mars 2014