Comité exécutif de la CES des 16 et 17 décembre 2015

ces_executive_committeeLe comité exécutif de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) s’est réuni les 16 et 17 décembre 2015 à Bruxelles. Le Luxembourg y était représenté par André Roeltgen, président de l’OGBL, Jean-Claude Reding, conseiller auprès de l’OGBL, Vincent Jacquet, secrétaire général adjoint du LCGB, et par Lena Batal, chargée de mission du SECEC.

Les sujets à l’ordre du jour

Un mois après les attentats de Paris, le Comité exécutif a débuté par une minute de silence en hommage aux victimes de Paris. Le Comité exécutif de la CES a également adopté une déclaration exprimant sa solidarité avec le peuple français, dans laquelle il est également fait part de l’opposition syndicale à tout amalgame entre terrorisme et réfugiés.

Dans le contexte de la crise actuelle des réfugiés, le Comité exécutif a souligné sa condamnation ferme et systématique de toutes dérives sécuritaires et atteintes aux droits fondamentaux envers les réfugiés ainsi qu’envers toute discrimination collective de réfugiés. Les syndicats soulignent en outre que les pressions exercées aux frontières européennes ont souvent été un argument de remise en question de la liberté de circulation et de l’espace de libertés, alors qu’il s’agit d’une des principales réalisations de l’UE à ce jour.

Ce Comité exécutif a aussi réaffirmé la position de la CES concernant l’achèvement de l’Union économique et monétaire. En premier lieu, la CES rejette les conseils nationaux de la compétitivité et s’oppose fermement à toute ingérence d’un organe indépendant dans l’autonomie de négociation collective et de fixation des salaires des partenaires sociaux. De même, la CES appelle à faire de la dimension sociale un pilier à part entière qui ne soit pas subordonné à la politique économique. Il est temps de mettre fin au déséquilibre du système actuel de gouvernance économique européenne, qui met l’accent sur la stabilité budgétaire et la compétitivité et ignore largement les questions liées à la relance économique et à la cohésion sociale ainsi que la nécessité de générer des emplois de qualité. La CES demande également la création d’une trésorerie européenne avec une dette et une capacité budgétaire communes capable d’amortir les chocs et d’améliorer les convergences des économies de la zone euro.

D’autres sujets ont été abordés au cours de ce Comité exécutif, comme la question de la participation syndicale au Semestre européen et au renforcement des capacités en matière de dialogue social et de relations du travail, ainsi que la première phase de consultation des partenaires sociaux européens sur un «nouveau départ» pour l’équilibre vie privée – vie professionnelle.

Les politiques commerciales de l’UE étaient également à l’ordre du jour de ce Comité exécutif, dont une déclaration commune avec les syndicats japonais au sujet de l’accord UE-Japon. Les confédérations exposent les demandes syndicales communes envers la conclusion d’un accord d’exception contribuant à la création d’emplois décents et qui garantisse aux deux parties le droit de réglementer.

En ce qui concerne le domaine environnemental, ce Comité exécutif fut l’occasion d’aborder la réforme structurelle du système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne, et de faire une première analyse de l’Accord de Paris sur le changement climatique. La CES salue ainsi l’engagement collectif des pays à maintenir le réchauffement climatique et à communiquer tous les cinq ans leurs «contributions nationales». Toutefois, la CES exprime ses préoccupations quant à quelques lacunes de cet accord: tout d’abord en ce qui concerne le fossé entre l’ambition collective d’une part et l’effet agrégé des contributions individuelles de l’autre. Cet accord reste également très vague quant au financement et ne mentionne pas d’objectif quantifié ou de calendrier. Enfin, l’Accord de Paris ne comporte pas d’engagement des Etats à concevoir et mettre en œuvre leurs politiques climatiques dans le respect intégral des droits humains et en favorisant une transition juste ainsi que la création d’emplois décents et de qualité.

Le prochain comité exécutif de la CES se réunira en mars 2016.