Dans le cadre d’une série d’entrevues programmées avec les différents partis politiques représentés à la Chambre des députés, le Bureau exécutif de l’OGBL a récemment rencontré une délégation du LSAP composée des ministres Dan Kersch, Nicolas Schmit et Romain Schneider, du président de parti, Claude Haagen, du président de la fraction parlementaire, Alex Bodry et des députés Frank Arndt et Taina Bofferding.
En guise d’introduction, le président de l’OGBL est d’abord revenu sur les récents accords trouvés au niveau des conventions collectives de travail FHL et SAS. Il a souligné à cet égard l’importance de l’engagement pris par le gouvernement, dans le cadre de l’accord du 28 novembre 2014 entre l’exécutif et les syndicats représentatifs au niveau national, consistant à garantir l’application des articles 28 des dites conventions. Un engagement qui a été pleinement respecté et qui a contribué, à côté de la mobilisation du personnel concerné, à la conclusion des deux accords.
L’entrevue a ensuite notamment porté sur le projet de réforme de l’assurance dépendance. L’OGBL a une nouvelle fois souligné qu’il jugera cette réforme dans son ensemble par rapport au dispositif actuel et qu’il ne tolérera aucune détérioration, tant qualitative que quantitative, de celui-ci. Il est notamment revenu sur trois points qui posent toujours problème dans le texte qui est proposé. Premièrement, l’OGBL continue de craindre que la réforme n’entraine une dégradation des prestations, plus particulièrement celles relevant de l’aide pour les tâches domestiques. Deuxièmement, l’OGBL exige que le statut de l’aidant informel (personne qui apporte des aides et soins à la personne dépendante à domicile) soit enfin clairement encadré légalement afin d’enrayer le travail au noir qui est aujourd’hui encore trop facilement rendu possible. L’OGBL propose dans ce contexte, d’une part de limiter le recours à un aidant informel provenant de l’entourage de la personne dépendante à un membre de la famille entretenant un lien de parenté ne pouvant dépasser le 2e degré, d’autre part de formaliser le statut de l’aidant informel dit salarié par un contrat de travail conformément aux dispositions de la convention collective de travail du secteur SAS. L’aidant informel salarié devra par conséquent également disposer des compétences requises à cet effet. Troisièmement, l’OGBL s’oppose à ce que la cellule d’évaluation et d’orientation, qui détermine notamment les aides et soins auxquels la personne dépendante a droit, soit placée sous l’autorité du seul ministère de la Sécurité sociale. Au regard du rôle crucial que joue cette dernière, l’OGBL insiste pour qu’elle soit placée sous le contrôle démocratique et collectif de tous ceux qui financent l’assurance dépendance. Le LSAP a fait quelques propositions afin de trouver des solutions aux problèmes soulevés par l’OGBL, sans pour autant se positionner définitivement sur tous les points. L’OGBL suivra de près l’évolution de ce dossier.
En ce qui concerne la sécurisation des parcours professionnels, l’OGBL a pointé les carences de la législation actuelle qui n’est plus adaptée sur un certain nombre de points, en revendiquant dans ce contexte un renforcement de la protection contre les licenciements et une réforme des lois relatives aux plans de maintien de l’emploi et aux plans sociaux, qui sont trop souvent contournées par les employeurs. Une nécessité partagée par les représentants du LSAP, qui se sont dits ouverts à un approfondissement de la discussion sur ces sujets.
Le ministre du Travail a par ailleurs fait savoir qu’il compte initier une vaste discussion portant sur le dispositif de la formation professionnelle continue. Une annonce que salue l’OGBL, d’autant plus que celui-ci ne répond absolument plus ni aux exigences actuelles, ni à celles qui s’annoncent dans le cadre du processus de digitalisation de la société et de l’économie.
L’OGBL a ensuite souligné sa ferme opposition au projet de réforme de la loi relative à la protection des données qui prévoit d’abroger l’autorisation préalable, jusqu’ici obligatoire à tout employeur souhaitant introduire une mesure de surveillance des salariés dans son entreprise. Une mesure qui, en l’espèce, serait inacceptable. Le ministre du Travail a indiqué dans ce contexte que le gouvernement comptait faire très prochainement des propositions visant à continuer à garantir le respect de la sphère privée des salariés sur le lieu de travail. Une entrevue entre l’OGBL et les ministres compétents devrait avoir lieu prochainement.
En ce qui concerne l’avenir du système de pensions, l’OGBL a tout d’abord rappelé ses critiques quant à la réforme de 2012 et souligné son attachement à ce régime public et solidaire qui a largement fait ses preuves et qui ne saurait être remis une nouvelle fois en question dans les années à venir. L’OGBL a également insisté sur le fait que le système de pensions n’est à l’heure actuelle absolument pas en danger et que les réserves financières dont il dispose permettent d’appréhender l’avenir du système avec sérénité. Par ailleurs, l’OGBL a indiqué qu’en cas de futures difficultés de financement, il se prononce en faveur d’une augmentation progressive du taux de cotisation dont le niveau demeure extrêmement bas par rapport à d’autres pays (les cotisations n’ont en effet plus été relevées au Luxembourg depuis les années 1970). L’OGBL s’oppose en revanche formellement à d’éventuelles futures détériorations des prestations (comme ce fût le cas dans le cadre de la réforme de 2012: -14% pour les futures générations) ou à un allongement de l’âge légal de départ à la retraite. La délégation du LSAP a confirmé que les dernières projections indiquent qu’il n’existe aucune nécessité de réformer le régime des pensions à court et moyen terme. A plus long terme, en cas de nécessité, la piste d’un relèvement des cotisations est à privilégier.
En matière salariale, l’OGBL a tout d’abord salué la contribution du LSAP dans le fait que le mécanisme d’indexation des salaires et des retraites fonctionne depuis 2014 à nouveau normalement. Le LSAP a assuré qu’il se poserait également à l’avenir comme un défenseur de ce mécanisme fondamental de compensation, pour les salariés et les retraités, face à l’augmentation continuelle des prix. L’OGBL a par ailleurs rappelé les revendications qu’il porte dans le cadre de sa campagne salariale, et notamment la nécessité d’une augmentation structurelle de 10% du salaire social minimum.
Enfin, concernant le problème du logement, qui demeure majeur au Luxembourg, le LSAP annonce vouloir faire bouger les lignes en amorçant une vaste discussion à ce sujet au plan national. Selon le LSAP, il faut pouvoir examiner toutes les solutions envisageables. Une approche que partage l’OGBL.
Communiqué par l’OGBL le 2 juillet 2017
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