Transport de fonds au Luxembourg

La menace d’un monopole s’accentue

La scission juridique de l’entité «Cash», reprenant les activités de transport de fonds de la société G4S, est désormais accomplie. Le nom de la nouvelle société est «G4S Cash Solution» et englobe 89 personnes pour la reprise de G4S Cash Solution vers le groupe mondial Brink’s. Le syndicat Services et Energie de l’OGBL estime que ce transfert pourrait avoir lieu dans les 10 jours à venir.

Un tel rachat ferait de Brink’s le seul prestataire national dans le secteur du transport de fonds. Alors que plusieurs petites entreprises du secteur de la sécurité privée et du gardiennage détiennent actuellement l’agrément pour exercer des activités fiduciaires, seuls G4S et Brink’s Security sont de facto opérationnels dans ce secteur.

Les syndicats sont préoccupés de l’impact que ce monopole pourrait avoir pour les quelque 120 transporteurs de fonds qui n’auraient face à eux plus qu’un seul employeur dans ce secteur. Avec la disparition de G4S dans le secteur fiduciaire au Luxembourg, les agents de sécurité du secteur «cash» seront obligés d’accepter les conditions de travail imposées par Brink’s et ne pourront plus changer d’employeur, sans être obligé de changer de métier. Une dégradation des conditions de travail des transporteurs de fonds est également possible.

L’OGBL demande une prise de position

Il y a également lieu de noter que ce monopole dans le secteur «cash» obligerait le secteur bancaire et les sociétés ayant recours à ce service à se soumettre aux tarifs de Brink’s Security et ils n’auraient pas d’autre choix que de payer le tarif demandé. Ainsi, les prix des prestations de service seraient livrés au bon vouloir d’une seule entreprise, faute de concurrence. Ce qui laisse planer le risque d’une augmentation des prix et donc des conséquences négatives sur les consommateurs finaux, à savoir les citoyens.

L’OGBL dénonce vivement cette tentative de monopole qui, en catimini, va bon cours. Les deux sociétés concernées — G4S et Brink’s — refusent de fournir des réponses claires et honnêtes à l’OGBL, qui demande à être concerté. Voilà pourquoi l’OGBL a décidé d’agir. En date du 9 novembre 2020, l’OGBL a d’ores et déjà envoyé des courriers recommandés à la ministre de la Justice, Sam Tanson, et au Conseil de la concurrence. L’OGBL demande une prise de position urgente et immédiate de la part des sociétés de gardiennage concernées et de la part du Conseil de la concurrence, dans l’intérêt des salariés et des consommateurs concernés!

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 3 février 2021