Réforme du cadre légal relatif au secteur du gardiennage

L’OGBL a rencontré une première fois le groupe de travail interministériel

L’OGBL a rencontré le 9 mars 2021 pour la première fois le groupe de travail interministériel dédié à la réforme du secteur du gardiennage afin de lui soumettre ses doléances en la matière. Ce groupe de travail, qui a été instauré sur initiative de l’OGBL suite à une entrevue avec la ministre de la Justice, Sam Tanson, en mai 2020, est composé de représentants des ministères des Classes moyennes, de l’Economie, de l’Education nationale, de l’Intérieur, de la Sécurité intérieure (y compris de la Police), du Travail et de la Justice. Le ministère de la Justice étant en charge de son organisation.

La loi du 12 novembre 2002 relative aux activités privées de gardiennage et de surveillance n’est plus en adéquation avec les activités actuelles de gardiennage ainsi qu’avec les demandes des clients. Et l’OGBL compte bien mettre en avant ses revendications dans le cadre de ce groupe de travail en vue notamment de stopper la détérioration constante de ce métier, qui met en péril le réel besoin de sécurité.

Lors de son entrevue avec le groupe de travail interministériel, l’OGBL a bien évidemment réitéré ses attentes qui s’articulent autour de la revendication principale consistant en une professionnalisation du métier de l’agent de sécurité:

Qualification ou engagement d’une qualification future

La profession d’agent de sécurité étant un métier avec beaucoup de responsabilité, il est impératif que les agents soient qualifiés et que ces derniers puissent profiter de formations reconnues et adaptées à la législation luxembourgeoise. En effet, il importe à l’OGBL que ce métier soit protégé et que seules des personnes formées puissent l’exercer. Lors de la crise sanitaire, par exemple, ont pu être constatées des situations absurdes où des personnes travaillant dans la restauration collective ont été transférées vers le secteur du gardiennage au sein d’un grand groupe ayant des activités dans le domaine à la fois de la sécurité privée, du catering, de la blanchisserie industrielle et du nettoyage des bâtiments. Il est inutile de préciser que ces personnes n’étaient pas adaptées pour les missions qui leur ont été confiées et que la sécurité de ces personnes ne pouvait plus être assurée. La protection des salariés doit rester la priorité!

Mise en place d’un CCP «agent de sécurité»

En concordance avec la professionnalisation du métier, l’OGBL (ainsi que la Chambre des Salariés et la Chambre des Métiers) demande la mise en place d’un CCP «agent de sécurité». Cette formation diplômante s’inscrirait ainsi dans le cadre d’un parcours scolaire et devrait permettre aux élèves d’acquérir les compétences de base. En proposant aux jeunes adolescents une filière «sécurité privée» dans un cadre scolaire, le métier serait promu et pourrait gagner en attractivité. En complément et à l’issue de ce diplôme, ces personnes pourraient toujours se spécialiser et acquérir des compétences plus spécifiques au sein du centre de formation sectorielle récemment créé.

Définition du métier d’«agent de sécurité»

L’OGBL réclame une définition et une description des tâches du métier d’«agent de sécurité». Les capacités d’action et les habilitations d’intervention d’un agent de sécurité doivent être clairement définies, car trop souvent les agents de sécurité sont utilisés comme des «hommes à tout faire». Ainsi, ils sont par exemple amenés à sortir les poubelles et arroser les plantes. Afin de prévenir ce mélange des genres, l’OGBL revendique une claire délimitation des tâches.

Inclure le secteur de l’événementiel dans la nouvelle loi

La loi actuelle relative au secteur de la surveillance et du gardiennage n’inclut pas le secteur de l’événementiel. Hélas, cela donne à certaines entreprises la possibilité d’échapper à la contrainte d’appliquer la convention collective du secteur du gardiennage, alors qu’elles réalisent bel et bien des activités de gardiennage. La société la plus renommée et la plus connue est Schmitt Security qui, sous couvert d’exercer une activité événementielle, effectue en réalité des activités de protection de personnes et de biens immobiliers. L’OGBL condamne ces pratiques de dumping social et de concurrence déloyale et demande une réglementation claire encadrant les salariés de l’événementiel.

Etablir des normes et standards luxembourgeois concernant les établissements recevant du public

L’OGBL revendique ce qui est déjà le cas à l’étranger depuis longtemps, mais qui n’existe pas encore au Luxembourg: des minimas en terme d’agents de sécurité pour les établissements recevant du public (comme par exemple les banques, les administrations, les institutions, …). Les clients deviennent en effet de plus en plus exigeants quant aux coûts et préfèrent souvent attribuer les tâches prévues pour deux personnes à une seule. L’instauration d’un quota minimum d’agents de sécurité, en fonction de la surface et du type d’établissement, garantirait non seulement la sécurité des citoyens et des clients, mais éviterait également un nivellement vers le bas et préserverait le maintien des postes de travail.

La FEDIL, qui a également participé à cette entrevue, a formulé plusieurs revendications auxquelles l’OGBL peut se rallier, à savoir l’interdiction de la sous-traitance et l’introduction d’une formation «SSIAP» (Service de Sécurité Incendie Assistance à Personnes) luxembourgeoise, sachant qu’actuellement les formations SSIAP sont dispensées en France et se réfèrent par conséquent exclusivement à la législation française. La FEDIL a par ailleurs aussi proposé l’établissement d’un rapport d’audit annuel au ministère de la Justice. L’OGBL estime qu’un tel rapport pourrait apporter plus de transparence, mais attend néanmoins davantage de détails avant de se prononcer définitivement.

L’OGBL fera suivra ses revendications par écrit au groupe de travail interministériel et se tient bien entendu à disposition pour tout renseignement complémentaire.

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 11 mars 2021