Le 11 novembre 2024, une délégation de l’OGBL et du LCGB conduite par ses présidents Nora Back et Patrick Dury et accompagné par le directeur de la Chambre des salariés du Luxembourg (CSL) Sylvain Hoffmann a rencontré les députés européens, Madame Tilly Metz, Monsieur Marc Angel et Monsieur Charles Goerens. À cette occasion, les deux organisations ont fait part de leurs préoccupations concernant la mise en œuvre de la directive sur des salaires minimaux adéquats dans l’UE, en particulier en ce qui concerne le plan d’action national pour promouvoir la négociation collective.
Considéré comme l’un des piliers du modèle social luxembourgeois, l’OGBL et le LCGB militent depuis de nombreuses années en faveur d’une réforme de la loi sur les conventions collectives. L’adoption de la directive sur les salaires minimaux adéquats dans l’UE a donc été saluée par les deux syndicats, qui y voient une opportunité de renforcer les conventions collectives au Luxembourg et d’améliorer les conditions de vie et de travail des salariés. Toutefois, le LCGB et l’OGBL ne peuvent que constater avec regret que ce que le ministre du Travail tente actuellement de faire passer va complètement à l’encontre des objectifs de la directive et des revendications de deux organisations syndicales. Face à cette situation, les syndicats ont alerté les députés européens sur les dangers que représente le plan d’action national tel que présenté par le ministre du Travail, notamment en ce qui concerne l’ouverture du droit de négocier et de signer des conventions collectives à des personnes ou organisations non syndiquées.
Cette proposition ne conduirait pas seulement à une détérioration des acquis sociaux actuels, mais serait également contraire aux objectifs de la directive, à savoir l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs dans l’UE. En autorisant des délégués neutres ou des salariés à négocier des conventions collectives, le ministre risquerait non seulement de compromettre gravement les droits des travailleurs, mais violerait également la prérogative des syndicats en matière de négociation et de conclusion de ces conventions. Il s’agit ici d’une attaque ciblée contre les syndicats luxembourgeois comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. L’OGBL et le LCGB ne peuvent en aucun cas accepter le plan d’action national tel qu’il a été mis sur la table et demandent qu’il soit retiré et négocié sérieusement avec les syndicats. Si le texte est approuvé dans sa forme actuelle, cela aura des répercussions négatives non seulement sur les conventions collectives existantes et le salaire minimum, mais aussi sur les pensions.
Lors de la réunion, les deux syndicats ont dénoncé un climat dans lequel ils se sentent de plus en plus écartés des discussions. Ce climat se reflète d’ailleurs aussi dans les débats sur la réforme des pensions et la question de la gouvernance de la CNS, des sujets qui ont également été abordés. Là encore, l’attitude de la ministre Martine Deprez vis-à-vis des syndicats soulève de vives préoccupations.
Communiqué par le SECEC, le 15 novembre 2024
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