En date du 4 février 2009, l’OGBL a demandé une entrevue avec les ministres Krecké et Biltgen pour discuter d’une évolution inquiétante dans le secteur industriel. En effet, de plus en plus d’entreprises procèdent à des plans sociaux et des réductions d’effectifs.
L’OGBL souhaite connaître la stratégie du gouvernement pour accompagner, voire contrer ce développement. Par ailleurs, il y a lieu de garder un certain scepticisme vis à-vis de cette situation. Car, il est à craindre que certaines entreprises essaient de profiter de la situation pour mettre en oeuvre des mesures de restructuration, de délocalisation ou de précarisation de l’emploi en général, avec le but notamment de dégager des marges plus importantes pour les actionnaires, sans se soucier des conséquences sociales de leurs décisions. ArcelorMittal est un excellent cas d’espèce.
Après avoir annoncé dans son plan de restructuration la suppression de 9 000 postes dont 6 000 en Europe, le leader mondial de l’acier annonce vouloir distribuer plusieurs milliards d’euros aux actionnaires.
Les déclarations récentes de certains responsables patronaux luxembourgeois montrent que les vieilles recettes dogmatiques sont toujours bien vivantes. Certains ne semblent toujours pas avoir compris la gravité de la situation et les risques qu’elle comporte de faire naître une crise sociale comme l’Europe n’en a plus connue depuis la 2e Guerre mondiale. Plutôt que de recourir à ces vieilles recettes, et compte tenu de l’envergure de la crise, l’OGBL revendique au contraire un droit d’ingérence du gouvernement notamment dans les entreprises à importance nationale et certainement dans celles qui bénéficient d’aides ou d’assurances étatiques.
L’OGBL demande que le gouvernement s’engage de façon claire en faveur du maintien de l’emploi et du maintien dans l’emploi ou dans la formation de celles et ceux qui seraient frappés par un plan social ou menacés de licenciement. Tout doit être fait afin de garder les compétences et qualifications présentes sur le marché de l’emploi au Luxembourg. Ceci vaut également pour les salariés frontaliers. Il faut appliquer les moyens du maintien dans l’emploi déjà existants et, le cas échéant, en inventer d’autres. Car sinon, en cas de redémarrage des activités notamment dans les secteurs à haute valeur ajoutée, les qualifications nous feront défaut.
Communiqué par l’OGBL le 11 février 2009
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