Comité national

Il faut éviter que la crise économique ne se transforme en crise sociale

Lors de sa réunion du 10 mars, le Comité national de l’OGBL a traité la situation économique et sociale du pays, la politique du maintien de l’emploi ainsi que la situation dans différents secteurs et entreprises. En outre, le Comité national a salué la généralisation pour les salariés de droit privé de la pratique des prêts hypothécaires par la Caisse nationale d’assurance pension (CNAP) et a analysé la pratique de la continuation du salaire par l’employeur en cas de maladie. Les rendez-vous politiques et syndicaux aux niveaux européen et international ont été présentés et la participation de l’OGBL aux actions syndicales internationales a été approuvée. Le Comité national a donné feu vert à la Chambre des salariés de développer son offre dans le domaine de la formation syndicale continue et du bien-être au travail. Finalement le projet de l’ONG Solidarité syndicale au Ghana a été présenté ainsi que le forum international «Globalisation de la solidarité» qui se tiendra du 22 au 25 avril dans les locaux d’OPE à Schifflange.

Un oui mais pour les résultats de la Tripartite

Le président de l’OGBL a salué les résultats de la Tripartite du 3 mars 2009 et souligné que le gouvernement n’a pas proposé de mesures ayant des conséquences négatives sur le pouvoir d’achat et les prestations de la sécurité sociale. L’OGBL confirme qu’il reste d’avis que la crise doit être combattue par un haut niveau d’investissements publics mais aussi par le maintien et l’amélioration du pouvoir d’achat des salariés et des pensionnés. Le gouvernement doit cependant faire des efforts supplémentaires en ce qui concerne la mise en pratique de sa politique du maintien dans l’emploi (voir aussi l’interview avec Jean-Claude Bernardini). Dans ce contexte, il faut axer conséquemment sur la formation continue afin que les périodes de chômage partiel soient mises à profit pour donner aux salariés touchés la possibilité de perfectionner leur qualification. Ici il faudrait recourir à l’offre des chambres professionnelles, mais les salariés eux aussi devraient pouvoir prendre des initiatives personnelles. Les cours de langue devraient faire partie des cours de formation continue reconnus. Comme de nombreuses petites entreprises ne sont souvent pas à même de mettre sur pieds des cours, des programmes sectoriels spécifiques devraient être élaborés.

Ne pas faire du congé de maladie un problème

Le Comité national s’est préoccupé aussi de l’application en pratique des congés de maladie et de la continuation du salaire. Il paraîtrait que de plus en plus d’employeurs exigent un certificat de maladie dès la première journée d’absence. Une façon de procéder en principe possible, la pratique courante était pourtant que le salarié ne présente un certificat que le 3e jour. L ‘OGBL craint fortement que cette nouvelle pratique ne conduise non seulement à une charge supplémentaire pour les médecins et la Caisse nationale de santé, mais également à une augmentation des congés de maladie étant donné que le médecin ne prescrirait que rarement un congé de maladie d’une seule journée.

En ce qui concerne la continuation du salaire, l’OGBL revendique que le salarié soit rémunéré intégralement, comme s’il avait continué de travailler normalement. Le législateur parle en effet de «continuation» de salaire et non d’ «indemnité» de maladie. D’après les nouvelles dispositions légales en vigueur depuis le 1er janvier 2009, l’employeur est tenu de maintenir en cas d’incapacité de travail prolongée le salaire du salarié pendant les 77 jours de maladie continue et pour le reste du mois dans lequel tombe le 77e jour. Dans ce cas, il ne faut pas seulement prendre en compte le salaire de base. En plus du salaire de base, le salarié a droit aux autres avantages financiers et en nature résultant du contrat de travail ou de la convention collective de travail applicable.

Pour l’OGBL ceci comprend également les majorations pour travail de nuit, de dimanche et de jour férié, sous condition que ce travail soit effectué régulièrement et payé mensuellement. Sinon, en cas de longues périodes de maladie, des réductions substantielles de revenu s’ajouteraient aux problèmes de santé des salariés concernés. Ceci n’est pas acceptable pour l’OGBL.

Actions syndicales internationales

C’est avec grand intérêt que le Comité national a pris connaissance des actions syndicales relatives à la crise qui se dérouleront sur la scène européenne et internationale dans un proche avenir. Le 28 mars aura lieu à Londres une grande manifestation sous le thème «Nous ne payerons pas pour votre crise» à l’occasion du sommet G20 (voire aussi l’article sur le sommet du G20). Outre les syndicats, divers réseaux de mouvements sociaux participeront à cette manifestation. L’OGBL sera représenté par plusieurs membres de son Bureau exécutif.

Le Confédération européenne des syndicats appelle à des manifestations décentralisées contre la crise ayant comme but de placer au centre de la lutte contre la crise les citoyens et non les banques qui sont les responsables de la crise. Le 14 mai une manifestation aura lieu à Madrid, le 15 mai à Bruxelles avec une grande délégation de l’OGBL et le 16 mai à Berlin où le Bureau exécutif de l’OGBL sera représenté.