Nouvelles prévisions conjoncturelles

L’amélioration des prévisions doit conduire à une révision du plan d’austérité

Dans sa note de conjoncture n° 1 de 2010, publiée le 16 juin, le Statec corrige considérablement dans le bon sens ses dernières prévisions relatives à l’évolution de l’activité et de la performance de l’économie luxembourgeoise ainsi que celles relatives à l’évolution des finances publiques. Si dans sa note précédente de novembre 2009 le Statec avait calculé un déficit de 4,8% par rapport au produit intérieur brut (PIB) pour 2010, il prévoit maintenant un déficit de «quelque 2%». Ceci représente en chiffres réels une baisse du déficit de plus de 800 millions d’euros. Pour l’OGBL ces prévisions doivent conduire à une révision du plan d’austérité adopté par le gouvernement. L’OGBL se voit confirmé par le fait d’avoir appelé tout au long des discussions tripartites à la prudence par rapport aux chiffres avancés.

Le Statec confirme que la politique d’austérité freine la reprise

Selon les prévisions du Statec, le produit intérieur brut (PIB) devrait croître d’environ 3% en 2011 et en 2011 et le moteur de la croissance serait «principalement alimenté par la demande extérieure». Car la demande intérieure, c’est-à-dire la consommation, «resterait atone» pour de multiples raisons dont la faiblesse des revenus disponibles et la modération des dépenses publiques. En d’autres termes, sans le programme d’austérité, la croissance serait supérieure à 3%. Ceci est donc la première indication hésitante de source étatique que le programme d’austérité peut être contreproductif pour l’économie luxembourgeoise. Là aussi l’OGBL se voit justifié d’avoir mis en garde le gouvernement que la politique d’austérité adoptée conduira à une impasse et freinera la reprise économique.

Index: un faux débat!

Le Statec confirme par ailleurs indirectement que la discussion sur l’indexation des salaires et pensions est un faux débat, l’inflation ne posant aucun problème actuellement. La note de conjoncture contredit certainement les organisations patronales qui sèment la panique depuis des mois qu’il y aurait deux tranches indiciaires en 12 mois si les prix pétroliers n’étaient pas neutralisés dans le panier des produits et services qui sert de base au calcul national de l’inflation. S’il est vrai que la prochaine tranche indiciaire viendra à échéance le 1er juillet 2010, selon les prévisions du Statec la tranche suivante ne viendra probablement pas à échéance avant février 2012, peut être seulement en août 2012. Pour l’OGBL, il est plus que clair qu’une discussion sur l’index à ce stade est totalement superflue et il adresse un vif appel au gouvernement et aux organisations patronales de focaliser les prochaines discussions tripartites sur la performance de l’économie et les potentiels d’amélioration et de diversification de celle-ci.

Enfin, Eurostat a publié le 16 juin 2010 les nouveaux chiffres relatifs à l’augmentation des coûts horaires de la main-d’oeuvre qui ont augmenté au premier trimestre 2010 de 2,1% dans la zone euro, le Luxembourg se situant exactement dans la moyenne avec une augmentation également de 2,1%. En comparaison, en France l’augmentation était de 3,2% et dans le pays modèle en terme de liberté d’entreprendre, le Royaume-Uni, le coût horaire augmentait de 4,4%. Ceci montre que le débat sur l’évolution des salaires au Luxembourg est aussi un faux débat!

Communiqué par l’OGBL
le 17 juin 2010