Dans l’introduction du document de réflexion autour de l’évaluation aux classes inférieures de l’ES et de l’EST affiché sur le site du MENFP, le contexte est donné : « tous les pays suivent la même voie », ce qui soutient notre thèse que la mise en place de l’enseignement par compétences est avant tout une politique orchestrée par l’OCDE appliquée dans les différents pays de l’UE. Le SEW n’a pas d’opposition de principe à l’égard de l’enseignement par compétences, qui peut effectivement présenter des avantages, s’il est clairement circonscrit. Mais il devient de plus en plus apparent pour nous que notre système d’enseignement tout entier tend à y être subjugué d’une manière inacceptable. Le document de travail sur l’évaluation des apprentissages dans les classes inférieures de l’ES et de l’EST confirme cela :
Le résultat de ces artifices de l’esprit visant à relier les notes des différents devoirs en classe dans une branche aux domaines de compétences de cette branche et à aboutir à une note de synthèse trimestrielle se présente comme un imbroglio tel qu’une truie n’y retrouverait plus ses petits. En clair, ce cheminement labyrinthique nous apparaît comme l’aboutissement d’un raisonnement de bureaucrate endurci, qui serait absolument inaccessible aux élèves et à leurs parents ( il faut penser notamment au listing des descripteurs qu’on propose d’inscrire sur chaque devoir en classe et à la décomposition des notes des devoirs pour qu’elles réapparaissent dans un tableau de synthèse ) et qui submergerait les enseignants de travaux administratifs totalement disproportionnés par rapport à leur utilité. Cela irait évidemment aux dépens du temps dévoué à l’enseignement et la remédiation. Au-delà de ces jongleries troublantes, le document de travail contient deux autres suggestions :
En fin de compte, le système proposé constitue un mauvais compromis entre le système traditionnel (opérant avec une note de 60 points) et une évaluation basée sur un socle de compétences. Sans présenter le moindre avantage tangible, il combine les désavantages des deux systèmes d’évaluation–à savoir l’absence de descripteurs perceptibles pour le système actuel et le manque d’une vue globale des connaissances de l’élève pour l’enseignement par compétences. Remarquons encore que la promotion automatique entre la 7e et la 8e ou entre la 7e et la 6e ne constituent nullement un moyen pour régler les problèmes des élèves, mais ne fait que reporter ceux-ci. Le SEW demande au MENFP de retirer ce document de travail et de remettre à plat la discussion sur l’impact des compétences dans l’évaluation de l’enseignement luxembourgeois.
Communiqué par le SEW-OGBL le 23 mai 2011
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