La CES est déçue par les propositions Merkel-Sarkozy et réclame une consultation des partenaires sociaux lors des sommets de la zone euro

La Confédération européenne des syndicats (CES) est déçue par les propositions sur la gouvernance économique lancées hier par les chefs de gouvernement français et allemand car elles envoient les mauvais signaux. Les marchés sont préoccupés par l’absence, au sein de la zone euro, d’un prêteur de dernier recours fort et crédible pour la dette souveraine nationale.

Le refus d’augmenter le financement du Fonds européen de stabilité financière (FESP) et le rejet de l’idée d’euro-obligations communes laissera la porte ouverte à la spéculation financière dans les jours et les semaines à venir. De plus, il est peu probable que les marchés accueillent avec satisfaction des règles constitutionnelles contraignant les Etats membres à des déficits zéro. Les marchés n’aiment certainement pas la dette publique mais ils craignent encore plus l’effondrement économique qui suivra si les gouvernements, dans une vaine tentative d’adhérer à la règle du déficit zéro, commencent à sabrer dans les dépenses au cœur de la crise. La gouvernance économique ne peut fonctionner que si elle concerne également les politiques en faveur de la demande et de l’investissement, qui aident les pays à sortir de la dette. La gouvernance économique devrait garantir une répartition équitable des charges. Dès lors, la CES salue l’initiative franco-allemande visant à introduire une taxe sur les transactions financières, bien que l’ampleur et les modalités doivent encore être précisées. Enfin, pour rééquilibrer la discussion, les partenaires sociaux européens devraient être invités à participer aux réunions proposées des dirigeants de la zone euro sur la gouvernance économique.

17/08/2011