Grèce: lettre ouverte de la CES aux responsables politiques européens

source_council_newsroom

Madame, Monsieur,

Les événements qui se déroulent en Grèce ont une signification historique. Des solutions doivent être trouvées pour garder la Grèce dans la zone Euro et dans l’Union européenne.  Il faut maintenant faire preuve de leadership politique, et oublier l’approche technocratique.

Le peuple grec a voté contre l’austérité, le chômage et la pauvreté, qui ont rendu la dette grecque insoutenable.  Ils n’ont pas voté contre l’UE ou contre l’Euro.

Nous considérons que ce référendum est un signal clair que les politiques imposées au cours des cinq dernières années sont insupportables socialement et ont échoué économiquement.  Les citoyens ne doivent pas être pénalisés pour leur vote.

Les leaders européens sont devant une responsabilité à laquelle ils ne peuvent échapper;  ils doivent trouver un compromis raisonnable.  La solution ne peut être uniquement technique ou laissée à la BCE; elle doit être politique.

Nous sommes convaincus que les leaders européens doivent bien réfléchir avant de pousser la Grèce hors de la zone Euro.  C’est maintenant qu’il faut montrer ce que signifie être dans une Union européenne.

Nous vous appelons à reprendre les négociations en bonne foi, avec l’objectif de trouver un accord socialement juste et économiquement soutenable avec le gouvernement grec.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de ma plus haute considération.

Communiqué par la Confédération européenne des syndicats
le 7 juillet 2015

Plus ça change, plus c’est la même chose

Lors de sa réunion du 18 mai 2015, le Comité exécutif de l’OGBL a analysé la 16e actualisation du programme de stabilité et de croissance (PSC) et le programme national de réforme du Luxembourg dans le cadre du semestre européen (PNR), ainsi que les recommandations de la Commission européenne pour le Luxembourg, qui seront soumis au prochain Conseil européen les 25 et 26 juin.

Le Comité exécutif a en premier lieu pris acte du constat de la situation généralement saine des finances publiques luxembourgeoises. Le PSC indique ainsi que le Luxembourg a connu un surplus au niveau de l’administration publique de 289 millions d’euros ou +0,6% du PIB pour 2014, alors que le budget de l’État 2014 avait été établi sur base d’un surplus de 100,3 millions d’euros ou +0,2% du PIB. Le surplus réel est donc de près de 190 millions plus élevé que prévu!

L’OGBL note avec satisfaction que sa mise en garde contre l’alarmisme exacerbé concernant la prétendue situation dramatique des finances publiques se trouve entièrement confirmée. Le Luxembourg est et restera, selon les prévisions du gouvernement (prévisions pour l’évolution du solde de l’administration publique: +0,1% en 2015, +0,7% en 2016, +0,8% par an pour 2017-2019), le meilleur élève de l’Union européenne en matière budgétaire, et ceci même en prenant en compte l’impact négatif dû au changement de régime en matière d’imposition du commerce électronique. Le Comité exécutif salue dans ce contexte également la volonté affichée du gouvernement de garantir un niveau d’investissement public élevé, et partage son analyse que le faible taux d’investissement actuel limite les perspectives de croissance en Europe.

Lors du débat sur le «paquet d’avenir» et la discussion liée autour d’une prétendue «spirale de l’endettement», l’OGBL avait insisté qu’il ne fallait pas perdre de vue, à part le niveau élevé des investissements publics,  les «avoirs» de l’État, notamment les participations de l’État dans différentes sociétés commerciales et non-commerciales ainsi que les réserves importantes du fonds de compensation de régime de pension, qui dépassent désormais le taux d’endettement de l’administration publique luxembourgeoise. Le Comité exécutif se réjouit donc que le gouvernement prenne désormais en compte ces actifs financiers qu’il évalue à plus de 35% du PIB, alors que la dette publique s’élevait fin 2014 à 23,1% du PIB (10,9 milliards d’euros) et que le pic de l’endettement serait atteint, selon les estimations du gouvernement, en 2016-2017 avec 24,2% du PIB. Le gouvernement a donc tout à fait raison de souligner «que la dette publique brute demeure à un niveau absolu peu élevé en comparaison internationale».

Le Comité exécutif a constaté en outre l’impressionnante évolution en matière des projections de la santé du régime public des pensions de vieillesse. Alors qu’en 2012, il était estimé – en prenant en compte les impacts estimés de la réforme des pensions – que les recettes en cotisations de l’assurance pension seront insuffisantes pour couvrir les prestations dès 2031, le gouvernement part désormais de l’hypothèse que, sans augmentations de cotisation et avec un rendement moyen de 5% de la réserve (largement inférieur au taux de rendement actuel), ce seuil ne sera atteint qu’en… 2054! Les mises en garde de l’OGBL devant de telles projections à long terme se voient donc amplement confirmées. Cela confirme son constat que la réforme des pensions de 2012 et les dégradations des prestations y ayant trait ont été faites sans réelle nécessité. Le Comité exécutif réitère par conséquent sa revendication de procéder à une révision de la réforme et d’annuler les dégradations mises en œuvre, tout en n’excluant pas d’éventuelles augmentations de cotisations ou l’introduction de nouvelles sources de financement, si celles-ci deviennent nécessaires pour éviter des détériorations au niveau des prestations pour les générations futures.

Le Comité exécutif s’étonne d’autant plus que dans ses recommandations, la Commission européenne ignore tout simplement l’analyse du PSC présentée par le gouvernement luxembourgeois, et ne fait que répéter sa demande sempiternelle de limiter les départs anticipés à la retraite et d’augmenter l’âge légal de la retraite, en le liant à l’évolution de l’espérance de vie. Pour l’OGBL, cette recommandation ne confirme que les présuppositions idéologiques de la Commission et n’est nullement lié à l’état réel du régime public de pension luxembourgeois.

La Commission réitère en outre sa demande de «réformer le système de formation des salaires en concertation avec les partenaires sociaux et conformément aux pratiques nationales, afin que les salaires évoluent en fonction de la productivité, en particulier au niveau sectoriel». L’OGBL note que cette suggestion de «réforme» n’inclut désormais plus la demande de dégrader, voire d’abolir le système d’indexation. Il salue d’ailleurs que le gouvernement indique lui-même que «la présence d’indexation institutionnalisée ne modifie pas significativement le processus de formation des salaires horaires» et que «si des différences de rigidité salariale existent, leurs causes seraient à trouver ailleurs que dans les mécanismes d’indexation automatique» (PNR, page 12). En tout état de cause, l’OGBL s’oppose à cette nouvelle atteinte de la Commission européenne au système de formation des salaires, qui relève de la souveraineté nationale.

Outre les répétitions par rapport aux pensions et au système de formation des salaires, la Commission recommande – en anticipant la discussion sur la réforme fiscale prévue pour l’année prochaine d’«élargir la base d’imposition, en particulier sur la consommation, la taxation récurrente des biens immobiliers et la fiscalité environnementale». Le Comité exécutif s’oppose clairement à une nouvelle augmentation de la fiscalité indirecte, qui s’ajouterait à l’augmentation de la TVA qui a déjà eu lieu. La taxation sur la consommation pèse surproportionnellement sur les petits et moyens revenus et elle est de ce fait socialement régressive. En vue de la réforme fiscale annoncée, l’OGBL revendique qu’elle se traduise au bout du compte par une baisse de la pression fiscale sur les petits et moyens revenus, en prévoyant en parallèle, pour assurer la «neutralité budgétaire» visée par le gouvernement, une augmentation de la fiscalité sur d’autres types de revenu, notamment les revenus du capital, sans perdre de vue l’imposition des entreprises.

Le Comité exécutif s’étonne enfin que la Commission ne donne – contrairement à 2014 – plus de recommandation en matière de lutte contre le chômage, alors que les prévisions du gouvernement par rapport à l’évolution du chômage sont particulièrement alarmantes: ainsi, il est prévu que le taux de chômage augmente de 7% à 7,7% d’ici 2019, ce qui s’ajoutera à la très forte augmentation du chômage depuis le début de la crise. Pour l’OGBL, la lutte contre le chômage et le renforcement de la protection des emplois existants, notamment ceux des salariés âgés, doivent être une priorité absolue. Il espère à cet égard que les discussions entamées au niveau du Comité permanent du travail et de l’emploi mèneront à des résultats positifs malgré les blocages patronaux.

Communiqué par l’OGBL
le 20 mai 2015

Journée d’action internationale contre les traités de libre-échange

cube_europe_euDans le cadre de la journée d’action internationale contre les accords de libre-échange, le samedi, 18 avril, les organisations membres de la Plateforme Stop TTIP, dont l’OGBL est membre, mèneront une action d’information lors du marché hebdomadaire de la place Guillaume II – Knuedler, entre 8h00 et 13h00. La Plateforme Stop TTIP tiendra un stand d’information et ira à la rencontre des passants afin de les sensibiliser aux négociations en cours sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), ainsi que sur l’accord économique et commercial global (CETA).

L’UE entend bientôt signer deux accords commerciaux de grande envergure: l’un avec le Canada (CETA), déjà finalisé et en phase de ratification, et l’autre avec les États-Unis (TTIP), toujours en cours de négociation.

Allant au-delà du simple commerce de biens, ces accords auront des conséquences évidentes sur la vie des citoyens et citoyennes de l’UE. Néanmoins, les négociations se déroulent derrière des portes closes, empêchant tout débat avec la société civile.

Selon la ligne officielle, ces accords de libre-échange vont créer des emplois et stimuler la croissance économique. Mais au lieu de bénéficier aux citoyens ils représentent en réalité une attaque envers nos standards sociaux, environnementaux et économiques.

Les véritables enjeux sont tels qu’il devient explosif de les soumettre au débat public.

Face à ce constat, un nombre significatif de syndicats et d’ONG du Luxembourg, dont l’OGBL,  ont décidé de se regrouper au sein d’une Plateforme commune afin de s’opposer aux accords TTIP et CETA.

La stratégie anti-Dracula : désintégrer en mettant en pleine lumière

Si ces accords sont négociés dans l’ombre, ce n’est pas par hasard car ils remettent en cause de nombreux acquis de l’Europe : tel Dracula, les traités économiques négociés en secret supportent mal qu’on les expose à la lumière.

Nous voulons éviter que l’emploi, le domaine social et environnemental, la vie privée et les normes de consommation soient abaissés et que les services publics (eau, santé..) et les biens culturels soient déréglementés.

Pourquoi la Plateforme Stop TTIP s’oppose-t-elle au TTIP et au CETA ?

  • Une justice privée en faveur des entreprises et non des citoyens
  • L’introduction d’un dispositif de règlement des différends investisseurs-États: Présent dans les deux accords, cet instrument aux mains des multinationales permet de contester les politiques publiques jugées contraires à leurs intérêts.
  • Les décisions de justice légitimement démocratiques et les procédures constitutionnelles seront contrecarrées : Si un parlement national adopte une loi qui aurait un impact sur l’investissement et les bénéfices d’une entreprise, celle-ci aurait le droit de déposer une plainte – pas devant un tribunal public, mais devant un tribunal arbitral international privé.
  • Le coût des poursuites reviendrait aux contribuables : Les multinationales pourront réclamer des sommes exorbitantes qui, en cas de gain de cause, seront directement versées par les États, et donc les citoyens et contribuables.
  • Une dérèglementation sociale, environnementale et des droits des consommateurs
  • Il n’y a aucune garantie quant à la création d’emplois: Les droits des salariés seront soumis à des pressions et des emplois mis en danger dans de nombreuses branches. Les États-Unis n’ont à ce jour ratifiés que deux des huit normes de base de l‘Organisation Internationale du Travail (OIT).
  • Les produits de consommation américains ne devraient plus être conformes aux standards européens de protection des consommateurs et du bien-être des animaux pour être commercialisés dans l’UE.
  • Une menace pour notre santé et l’environnement: Les exigences de précaution que prévoit la réglementation européenne REACH pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne, pourraient également être contournées.
  • La propriété intellectuelle: une menace pour les libertés numériques, mais aussi le renforcement des droits de propriété intellectuelle qui entraveraient notamment l’accès à la culture, à l’éducation et à la science.
  • Les services sont directement visés, en particulier les services publics : il y a la volonté d’assimiler les fournisseurs de services publics aux fournisseurs privés (les services d’eau, de la santé et de l’éducation etc.).
  • La libéralisation et la privatisation doivent devenir une voie à sens unique: la restitution aux municipalités de la gestion des services municipaux, des hôpitaux ou l’élimination des déchets serait quasiment impossible.
  • Une menace pour la démocratie et l’état de droit
  • La Commission, qui est seule à négocier au nom des 28 États membres de l’UE, s’oppose à la publication des mandats. Des règles aux conséquences profondes pour 500 millions de citoyens européens, sont négociées derrière des portes closes.
  • Le Parlement européen ne dispose que d’un droit de vote « Oui/Non » sur le texte final, sans droit de modification quelconque. Il en va de même pour les parlements nationaux.
  • TTIP et CETA seront pratiquement irréversibles : Une fois votés et ratifiés, de tels accords commerciaux seront valables 20 ans, ce qui empêchera tout gouvernement actuel et à venir de modifier ou de revenir sur ces accords.

Des recommandations bruxelloises peu recommandables

semestre_europeen_2

Les syndicats représentatifs au niveau national, le gouvernement et l’UEL se sont retrouvés le 30 mars 2015 pour la seconde fois en vue d’échanger leurs points de vue dans le cadre du semestre européen. Pour rappel, le semestre européen constitue le principal outil de coordination et de surveillance des politiques économiques, structurelles, budgétaires et sociales visant à ce que les politiques nationales contribuent à la réalisation des objectifs communs fixés dans l’Union européenne et dans l’Union économique et monétaire. Cette deuxième réunion consultative était placée, tout comme la première, sous l’égide du Conseil économique et social (CES) et portait cette fois-ci davantage sur le volet national.
Le gouvernement y a présenté ses principales priorités et a tenu à souligner que la santé de l’économie luxembourgeoise est relativement bonne, même si des défis persistent (manque d’investissement dans le domaine R&D, progression de la pauvreté et de l’exclusion sociale). En matière d’emploi, le Luxembourg se trouverait sur la bonne trajectoire à en croire le gouvernement. Commentant ensuite les cinq recommandations que le Luxembourg s’est vu adresser, le gouvernement a tenu à défendre son bilan et s’est en partie opposé à l’analyse de la Commission européenne, notamment en ce qui concerne la recommandation visant «à réduire les dépenses liées au vieillissement» et celle préconisant de «revoir le mode de formation des salaires» (index).
De son côté, l’UEL, tout à son habitude, a fait l’éloge de l’analyse réalisée par la Commission européenne sur la situation luxembourgeoise en estimant qu’elle devait être prise au sérieux.

semestre_europeen_1

Les syndicats, conduits par l’OGBL, ont pour leur part tenu à souligner, bien loin des recommandations que le Luxembourg se voit adresser chaque année par Bruxelles, que la priorité des priorités devrait être aujourd’hui la lutte contre le chômage, la qualité et le maintien dans l’emploi, ainsi que la lutte contre les inégalités. La relance des investissements devrait quant à elle faire l’objet d’une règle d’or à l’avenir, de sorte que l’investissement public ne soit plus pris en compte dans le calcul des déficits. Les syndicats n’ont pas manqué non plus de critiquer une nouvelle fois la soi-disant «détérioration de la compétitivité-coût» au Luxembourg avancée par la Commission européenne qui se base sur un indicateur erroné (les coûts salariaux nominaux). Selon les syndicats, les salaires doivent être considérés, non pas comme un coût pour les entreprises, mais bien davantage comme du pouvoir d’achat donné aux travailleurs et pouvant dynamiser la demande intérieure.
Tout en saluant le désaccord exprimé par le gouvernement en ce qui concerne la volonté de la Commission européenne de réformer le système d’indexation des salaires, les syndicats ont précisé que s’il ne fallait pas toucher à ce mécanisme, ce n’est pas simplement parce que l’inflation est actuellement faible comme l’avait sous-entendu le gouvernement, mais parce que ce dispositif est en partie garant de la paix sociale dans le pays.
Le front syndical a également fait entendre son désaccord avec l’analyse de la Commission européenne selon laquelle les finances publiques ne seraient pas soutenables à long terme, notamment en raison d’une soi-disant dette implicite liée au futur financement des pensions. Les syndicats ont ainsi dû rappeler que le système des pensions se base sur un régime par répartition (les actifs d’aujourd’hui financent les pensions d’aujourd’hui) et non sur un régime par capitalisation (selon lequel les actifs d’aujourd’hui financeraient leur retraite futur).
Les syndicats sont enfin également revenus sur les questions fiscales, d’une part en s’opposant vivement à l’idée suggérée par la Commission européenne d’augmenter la fiscalité indirecte (socialement injuste), d’autre part en s’étonnant que cette même Commission ne parle nulle part de l’opportunité de renforcer l’impôt sur les sociétés.

Désignation du nouveau Secrétaire général de la CES

Luxembourg, le 13 mars 2015.

resized_com_ex2_1Le Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui s’est tenu les 10 et 11 mars à Bruxelles, a été marqué par la désignation de son prochain Secrétaire général. Le Comité exécutif a élu Luca Visentini, l’actuel Secrétaire confédéral de la CES, comme « Secrétaire général désigné ». S’il est confirmé par le Congrès de la CES, qui se tiendra du 29 septembre au 2 octobre à Paris, Luca Visentini entrera en fonction à Bruxelles en octobre 2015. Le Congrès élira également ses deux Secrétaires généraux adjoints et ses quatre Secrétaires confédéraux. Luca Visentini est membre du syndicat italien UIL depuis 1989 au sein duquel il a travaillé aux niveaux local, régional, national et international.

Parmi les autres sujets à l’ordre du jour, le Comité exécutif a adopté une résolution importante sur l’après-élections en Grèce. Les changements politiques intervenus en Grèce constituent une opportunité non seulement pour ce pays mais aussi pour les autres Etats-membres, permettant une réévaluation et une révision fondamentale des politiques économiques et sociales de l’UE qui sont actuellement axées sur une austérité et des réformes structurelles du marché du travail.

Le contexte aérien et la menace en Europe de la négociation collective par les compagnies aériennes à bas prix, ont également fait l’objet de discussions. Le Comité exécutif de la CES a exprimé ses vives inquiétudes face à l’évolution dans le secteur du transport aérien en Europe et à la course vers le bas concernant les conditions de travail et les salaires que l’on constate aujourd’hui. Cette évolution négative qui prévaut dans certains segments du secteur du transport aérien pourrait devenir bientôt réalité dans de nombreux autres secteurs également, tant privés que publics. Le Comité exécutif de la CES exige dès lors des autorités européennes la révision immédiate des règlements actuels du secteur aérien en étroite collaboration avec les partenaires sociaux représentatifs.

En ce qui concerne la consultation toujours en cours sur la révision de la directive Temps de Travail, lancée par la Commission en décembre 2014, le Comité exécutif préconise de ne pas procéder à la révision de la directive, notamment du fait que l’option de révision est formulée en termes de simplifications, de dérogations et en référence à REFIT, le programme de simplification de la législation européenne de la Commission. Par ailleurs, la CES a rappelé ses demandes comme notamment la fin de la clause de renonciation individuelle à la durée hebdomadaire maximale de travail de 48 heures, le maintien des périodes de référence actuelles en vigueur ou encore la codification de la jurisprudence de la Cour de justice européenne (CJE) relative au temps de garde sur le lieu de travail.

Les syndicalistes européens ont également plaidé pour davantage de justice fiscale et ont réclamé de nouvelles actions nationales et européennes pour mettre fin à la fraude et à l’évasion fiscales, aux paradis fiscaux et à la planification fiscale agressive.

La problématique du travail frontalier a elle aussi été abordée lors de ce Comité exécutif, qui a adressé ses recommandations aux Gouvernements nationaux et à l’UE afin d’éliminer les obstacles à la libre circulation des travailleurs frontaliers, tout particulièrement dans quatre domaines :  la sécurité sociale et les prestations sociales; la fiscalité directe et les avantages fiscaux; la législation du travail; les réglementations concernant l’entrée et le séjour de travailleurs frontaliers de pays tiers.

Le Luxembourg était représenté au Comité exécutif de la CES par André Roeltgen, président de l’OGBL, Véronique Eischen, membre du bureau exécutif de l’OGBL, Jean-Claude Reding, conseiller de l’OGBL, le LCGB et par Lena Batal, chargée de mission du Secrétariat européen commun de l’OGBL et du LCGB Asbl.

 

TTIP: les personnes, l’environnement et la démocratie doivent passer avant les profits des multinationales

Lettre ouverte signée par une coalition de 375 organisations de la société civile issues de 25 pays de l’UE, dont l’OGBL, adressée à l’ensemble des députés européens.

cube_europe_eu

Cher Membre du Parlement Européen,

C’est dans le cadre des travaux du Parlement européen sur une résolution d’accord de partenariat transatlantique sur le commerce et les investissements (PTCI, aussi connu avec les acronymes anglaises équivalentes TTIP ou son ancien nom Traité Transatlantique de Libre Echange ou TAFTA) que nous vous écrivons. Nous sommes une coalition à travers l’Union Européenne de 375 organisations de la société civile qui partagent une inquiétude profonde face aux diverses menaces que pose un tel accord. Nous représentons un large spectre de préoccupations, dont la protection de l’environnement, la santé publique, les droits civiques, l’agriculture, les droits des consommateurs et la protection des normes agricoles et alimentaires, le bien-être animal, les normes sociales, les droits des travailleurs, les droits des immigrés, le chômage, les jeunes et les femmes, le développement, l’accès du public à l’information et les droits numériques, les services publics essentiels dont l’enseignement, l’intégrité des systèmes financiers, et d’autres.

Nous saluons le fait que le Parlement européen puisse élaborer une opinion sur le TTIP ainsi que le rôle qu’il a déjà joué dans l’organisation de débats publics sur ce point. Nous demandons à tous les députés européens de s’accorder sur une résolution forte qui énonce clairement que le Parlement européen rejettera tout accord futur sur le commerce ou les investissements qui ne servirait pas l’intérêt des populations et qui menacerait des droits importants conquis grâce à de longues luttes démocratiques aux États-Unis, en Europe et dans le reste du monde.

À cette fin, nous voudrions partager avec vous nos demandes clés sur les négociations du TTIP, élaborées de concert avec nos alliés d’Outre-Atlantique, rendues publiques en mai 2014 :

  1. Transparence maintenant: tous les documents relatifs aux négociations du TTIP, y compris les projets de textes d’accord, doivent être rendus publics afin de permettre un débat public ouvert et critique sur le TTIP.
  2. Un processus démocratique qui permette l’examen et l’évaluation des textes négociés pour veiller à ce qu’ils servent l’intérêt commun ; qui fasse intervenir le PE et les parlements nationaux et qui tienne compte de l’avis des citoyens et des associations, des syndicats et de tous les groupes concernés.
  3. Pas de RDIE (ISDS en anglais): toute clause mentionnant un mécanisme de Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats (RDIE) doit être retirée de façon permanente des négociations et aucun autre mécanisme doit être introduit (notamment, de façon indirecte, à travers d’autres accords de commerce pré-existants ou ultérieurs), mécanisme qui de la même façon donnerait des droits privilégiés aux investisseurs étrangers.
  4. Pas de conseil de coopération réglementaire : toutes les réglementations doivent être entièrement dans les mains d’organes et de processus contrôlés démocratiquement.
  5. Pas de suppression de normes qui préservent et servent l’intérêt général : il faut respecter les normes de l’UE et ne pas les “harmoniser” vers le bas au plus petit commun dénominateur. Nous parlons ici des normes sociales et de travail, celles qui protègent les consommateurs et la santé publique, ainsi que l’environnement, y compris la régénération des ressources naturelles, du bien-être animal, des normes de sécurité alimentaire et de pratiques agricoles soutenables pour l’environnement, d’accès à l’information et d’obligations d’affichage, des normes relatives à la culture, aux soins de santé, à la réglementation des marchés financiers ainsi que la protection des données personnelles, la neutralité d’Internet et d’autres droits numériques. La reconnaissance mutuelle n’est pas acceptable dans la mesure où elle va à l’encontre des protections fortes et des normes établies démocratiquement. Le principe de précaution doit être largement appliqué.
  6. Pas de privatisation ou dérèglementation des services publics. Nous exigeons un accès garanti à des soins de santé et un enseignement de haute qualité, ainsi qu’à d’autres services publics et le droit de choisir des marchés publics qui favorisent des emplois locaux et l’économie locale, une teneur en production locale, les entreprises sociales, les économies durables, les considérations sociales et qui sert l’intérêt général.
  7. La promotion de pratiques agricoles humaines et soutenables pour l’environnement et la protection de l’agriculture familiale à petite échelle.
  8. Les pouvoirs publics doivent garder le pouvoir et les structures politiques nécessaires pour protéger certains secteurs sensibles et préserver des normes importantes pour notre qualité de vie. Il faut respecter et faire respecter les normes internationales sur le travail et l’environnement. La violation continue des droits du travail devrait être passible d’amendes monétaires.
  9. Il ne doit y avoir aucune restriction aux normes internationales et européennes des droits humains.

Le peu d’informations qui a été publié – ou que nous avons pu obtenir – sur les négociations en cours augmentent notre inquiétude de façon considérable car nos attentes ne sont en rien relayées dans l’approche adoptée par l’UE. Ainsi:

  • Les négociations se déroulent à huis clos, sans consultation publique complète et efficace.
    L’absence de transparence et de processus démocratique rend impossible le suivi des négociations par les citoyens et la société civile afin de s’assurer que les intérêts publics soient protégés. En revanche, les lobbys d’affaires ont non seulement un accès privilégié à l’information mais aussi l’occasion d’influencer les négociations.
  • Le chapitre proposé sur la protection des investissements, en particulier l’intégration d’un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et états (ISDS en anglais), donnerait aux investisseurs des droits exclusifs pour poursuivre un état en justice quand des décisions démocratiques, prises par des institutions publiques dans l’intérêt général, sont perçues comme ayant un impact négatif sur leurs profits envisagés. Ces mécanismes se basent sur des jugements dans des tribunaux qui opèrent hors des systèmes juridiques nationaux et ils affaiblissent donc nos systèmes juridiques nationaux et européens et nos structures démocratiques qui formulent des lois et des politiques dans l’intérêt général.
  • La création de nouvelles structures et procédures de gouvernance antidémocratiques qui visent à ‘harmoniser les réglementations’, comme la proposition de conseil de coopération réglementaire, font du TTIP et d’autres accords un objet insaisissable, « des accords en vie », constamment développés en secret par des bureaucrates non élus et des représentants des grandes entreprises. Ces structures antidémocratiques menacent de diminuer des standards et des règles importantes conçus pour protéger l’intérêt général, ou d’entraver toute amélioration future, indépendamment de son caractère nécessaire ou de tout mandat officiel.
  • Les documents émanant des lobbys des affaires et des entreprises démontrent que cette insistance sur les obstacles non tarifaires et sur la convergence des réglementations est utilisée pour accroître la déréglementation, des garanties accrues aux investisseurs, des monopoles de droits de propriété intellectuelle renforcés, et donc en définitive, une course vers le bas.

Nous vous demandons d’envoyer un signal clair et fort aux négociateurs pour leur faire savoir que le PE rejettera le TTIP et tout autre accord de commerce et d’investissement allant dans la même direction, parce qu’ils ne servent pas l’intérêt public et parce qu’ils menacent les droits et les libertés fondamentaux conquis au fil de longues luttes démocratiques.

Signé par

BUND Rems/Murr, Germany
LEGAMBIENTE, ITALY
Fracking Free Ireland, Ireland
ATTAC Hungary, Hungary
Stuttgarter Wasserforum, Germany
Rettet den Regenwald e. V., Germany
Medicina Democratica ONLUS, Italy
CCC -Stuttgart, Germany
ATTAC Italia, Italy
Bürgerinitiative Havixbeck, Germany
IBD Initiative Bürger für Demokratie, Germany
CGSP wallonne, Belgium
Fédération des Résistances, Belgium
UNION LUXEMBOURGEOISE des CONSOMMATEURS ( ULC ), LUXEMBOURG
Global Marshall Plan Initiative, Europe
G3W / M3M, Belgium
WEED – World Economy, Ecology & Development Assoc., Germany
Gewerkschaft der Gemeindebediensteten – Kunst, Medien, Sport, freie Berufe (GdG-KMSfB), Austria
Quercus – National Association for Nature Conservation, Portugal
Iuridicum Remedium, Czech Republic
Za Zemiata, Friend of the Earth Bulgaria, Bulgaria
Centre for Sustainable Development, Lithuania
SumOfUs.org, International
Vrijschrift, Netherlands
STOPAIDS, UK
Interreligiöse Gemeinschaft für Frieden Stuttgart, Germany
Salamander Trust, UK
NOAH Friends of the Earth Denmark, Denmark
Tuke Institute, UK
FIAN, Germany
Friends of the Earth Malta, Malta
Federation of Young European Greens (FYEG), Europe
Consejo Ciudadano Podemos Valencia, Spain
Fundacja Strefa Zieleni (Green Zone Foundation), Poland
progetto Sulla Soglia (coop soc Tangram, Rete famiglie aperte, coop soc Insieme), ITALY
Colectivo Sur Cacarica, SPAIN
Zeroviolenza, Italy
marxistische linke, Germany
Comitato Roma 12 per i Beni Comuni, Italy
AVERT, UK
Alce Nero S.p.A., Italy
Centre for Research on Multinational Corporations (SOMO), Netherlands
FNME CGT, FRANCE
Ars Narrandi e.V., Germany
Small Ones Develop (SmOD), Sweden
VSF Justicia Alimentaria Global,Spain
Entrepueblos/Entrepobles/Entrepobos/Herriarte, Spain
ASiA – Associació Salut iAgroecologia, SPAIN
Amigos de la Tierra, Spain
Locale Globale, Italy
PLATAFORMA RURAL / ALIANZAS POR UN MUNDO RURAL VIVO, SPAIN
The Irish Doctors’ Environmental Association (IDEA), Ireland
Réseau Environnement Santé, France
Susivienijimas Žali. LT, Lithuania
Coordinamento Nord Sud del mondo, Italy
May Day, Denmark
lacasademitia.es, Spain
ATTAC Bizkaia, Basque Country
soldepaz.pachakuti, SPAIN
perUnaltracittà- laboratorio politico, Italia
Belgique parlons-en, Belgium
DONNE IN RETE X LA PACE, ITALY
MENSCHENRECHTE 3000 e.V. ( HUMAN RIGHTS 3000), Freiburg, Germany
Baladre, Spain
Asociación Paz con Dignidad, SPAIN
Action for Breast Cancer Foundation, Malta
CGT Cantabria, SPAIN
Grupo Renta Básica Andarivel, SPAIN
Plataforma de Afectado por la Hipoteca de Bizkaia. Kaleratzerik Ez., Bilbao Bizkaia
Berliner Wassertisch, Germany
Asociación de Vecinos Ramón Pignatelli, Zaragoza
Joves d’Esquerra Verda, Catalunya
ATTAC España, SPAIN
Center for Environment, Bosnia and Herzegovina
EUrope NEWnited Serviceteam, Austria
Asamblea Popular de La Elipa, Madrid
TERRA LIBERA TUTTI, ITALY
Asamblea Popular de Puente de Vallecas, Spain
La Catalunya de totes: en xarxa per decidir-ho tot, Spain
la Floresta indignada Actúa, La Floresta (Sant Cugat del Vallés)
asociacion vecinos mostoles, españa-madrid -mostoles
MWB – FGTB, Belgium
FeministAlde, Basque Country
Initiativ Liewensufank, Luxembourg
ACCI Ó ECOLOGISTA – AGR Ó, SPAIN
SOCIEDAD CULTURAL GIJONESA, SPAIN
The Cancer Prevention & Education Society, UK
comitato acqua bene comune q4 firenze, Italy
UK National Hazards Campaign, UK
Social Europe – Front Against TTIP (Malta), Malta
CUMBRE SOCIAL VASCA, PAIS VASCO – ESPA ÑA
ELA, Basque Country
Slow Food Deutschland e.V., Germany
RETS, Spain
COSPE, ITALY
Keski-Uudenmaan Yhdistysverkosto ry, Finland
European Water Movement, Europe
AHT Gelditu! Elkarlana, Basque Country
EQUO -Andalucía, SPAIN
Anticapitalistas Burgos, SPAIN
Salva la Selva, Spain
Soil Association, UK
Asociacion canaria de economía alternativa, Las Palmas de G.C.
Alterativa antimilitarista.moc Canarias, Las Palmas de G.C.
REDESSCAN -Red Canaria en defensa del sistema público de Servicios sociales, Canarias
Aktion Familienfasttag der Katholischen Frauenbewegung Diözese Innsbruck, Austria
Ecologistes en Acción de València, SPAIN
Asamblea Popular 15M – Tres Cantos, SPAIN
ECOLOGIA I PAU, Novelda, Alicante
AdA Getafe, SPAIN
PowerShift e.V., Germany
Campact e.V., Germany
BI lebenswertes Korbach e.V., Germany
BI Fracking freies Hessen, Germany
Arbeitsgemeinschaft der Paderborner Natur- und Umweltschutzverbände, Germany
European Work Hazards Network, Europe
Collectif Causse Méjean – Gaz de Schiste NON !, France
Intersindical Valenciana, País Valencià
Bürgerbüro Stadtentwicklung, Germany
Rosa Luxemburg Stiftung, Germany
Abgefrackt Bündnis Weidener Becken gegen Fracking, Germany
Ecologistas en Acción Córdoba, SPAIN
Alliance Against Poverty, Malta
Naturschutzbund Vorarlberg, Austria
Vorarlberger Plattform gegen Atomgefahren, Austria
BI Kein CO2 -Endlager Altmark, Germany
Förderverein Informationstechnik und Gesellschaft, Germany
Ecologistas en Accion Suroeste de Madrid, Spain
SOL – People for Solidarity, Ecology and Lifestyle, Austria
Bürgerenergie-Altmark Gen.schaft, Germany
SIAGRO SL, SPAIN
Buergerinitiative gegen Gasbohren Hamm ( BIGG ), Germany
REDMONTA Ñ AS, SPAIN
CHEM Trust, UK
15M Tomelloso, SPAIN
Mouvement politique des objecteurs de croissance, Belgium
COAG, Spain
Health and Environment Alliance, Europe
Keep Ireland Fracking Free, Ireland
Fair Trade Hellas, Greece
Farms Not Factories, UK
Attac France, France
Afrika Kontakt, Denmark
Plataforma Não Ao TTIP, Portugal
Transnational Institute, Netherlands
Fundacja Kuznia Kampanierow, Poland
Solidary Bulgaria, Bulgaria
Confederación Pirata, Spain
Foundation for Environment and Agriculture ( FEA ), Bulgaria
Attac Deutschland, Germany
Ecologistas en Acción, Spain
Mujeres de Negro contra la guerra -Andalucía, Sevilla, Spain
Stowarzyszenie Niesiołowice-Węsiory Kamienne Kręgi, Poland
Forschungs- und Dokumentationszentrum Chile-Lateinamerika, Germany
Green Institute, Greece
Campagna Stop TTIP Italia, Italy
FEDERACI ÓN DE ASOCIACIONES PARA LA DEFENSA DE LA SANIDAD PUBLICA, SPAIN
Focus Association for Sustainable Development, Slovenia
Federacion de Asociaciones de Medicus Mundien España, SPAIN
Medicus Mundi Catalunya, Spain
Umanotera, Slovenian foundation for sustainable development, Slovenia
Protestival, Slovenia
AlpeAdriaGreen, international asotiation for nature and environment protection, Slovenia
Slow Food, international (headquarters: Italy)
Health Poverty Action, UK
Združenje za promocijo in organizacijo kulturnih prireditev, Festival Sanje, Slovenia
GMB Trade Union, UK
Attac München, Germany
GAIA – Environmental Action Group, Portugal
Društvo gibanje TRS, Slovenia
Stranka za ekosocializem in trajnostni razvoj Slovenije – TRS, Slovenia
Federación de Servicios a la Ciudadanía – CCOO, Spain
Solidarité Socialiste, Belgium
Polish Fair Trade Association, Poland
VSF – Justicia Alimentaria Global, Spain
Emaús Fundación Social, Spain
Solidarnost – za pravično družbo (Solidarity – For Just Society), Slovenia
Mouvement Ecologique, LUXEMBOURG
Kriminaalihuollon tukisäätiö KRITS, Finland
Aseed Europe, Netherlands
TTIP -info network, Finland
Links Ecologisch Forum ( LEF ) – Forum Gauche Ecologie ( FGE ), Belgium
Éxodo.org, Spain
Biodynamiske Forbrugere, Denmark
reusers.salonika, Greece
Gen-ethisches Netzwerk e.V., Germany
Centrum Zrównoważonego Rozwoju, Poland
#NoalTTIP, Spain
PARLAMENT CIUTAD À (Grupo Impulsor), SPAIN
15M torrelodones, SPAIN
Grupo de trabajo de Córdoba sobre el TTIP, SPAIN
EKPIZO (Consumer Association the Quality of Life), Greece
Frau&ArbeitgGmbH, Austria
Bund für Umwelt und Naturschutz e.V, Landesverband NRW , Kreisgruppe Bielefeld, Germany
Društvo Bober – Okoljsko gibanje Dolenjska, Slovenia
Smoke Free Partnership, Belgium
Xnet, Spain
Red de Semillas “Resembrando e Intercambiando”, Spain
CONFEDERACION INTERSINDICAL, SPAIN
Plataforma Andalucía Libre de Transgénicos ( PALT ), Spain
Sindiato Ferroviario – Intersindical de Sevilla, Sevilla (Spain)
Društvo Duh časa, Slovenia
CNCD -11.11.11 (Centre National de Coopération au Développement), Belgium
Bürgerinitiative gegen CO2 Endlager e.V., Germany
Initiative for Democratic Socialism, Slovenia
Bulgarian Campaign Against Nuclear Energy, Bulgaria
Lluita internacionalista de Girona, Girona
Asociación de Vecinos de Tres Cantos (Madrid/España), SPAIN
INTERSINDICAL ALTERNATIVA DE CATALUNYA ( IAC ), CATALUNYA
MESA CIUTADANA i D’ ENTITATS PER LA PARTICIPACI Ó, SPAIN
Asamblea Cantabra por las Libertades y contra la Represion. LIBRES, SPAIN
ICV – EUiA Girona, Catalunya
Colibri e. V, Germany
WIB Wasser in Bürgerhand, Germany
ARS UNION, Bulgaria
Social center – Varna, Bulgaria
Bulgarian Workers Union, Bulgaria
BulgariansForPeace, Bulgaria
Citizens Against Shale Gas, Bulgaria
Ecological future, Bulgaria
Marea Granate Bristol, UK
IG Fracking-freies Artland e.V., Germany
United for global change, Bulgaria
Club 23 september, SPAIN
JUST Í CIA i PAU – Girona, CATALUNYA
The Federation of mother and child homes and shelters, Finland
HNE Eberswalde, Germany
Coordinadora d’ ONG Solidàries de les comarques gironines i l’Alt Maresme, Spain
The Gaia Foundation (Malta), Malta
Breast Cancer UK, UK
Free centre for free people, Bulgaria
Plataforma Cidadá de Ourense Non al TTIP, Spain
Marxa Mundial de Dones- Catalunya, Spain
Belgian National Intermutualistic College, Belgium
Društvo Ekologi brez meja, Slovenia
GOIENER , S. COOP, SPAIN
Raittiuden Ystävät / Friends of Soberism, Suomi / Finland
Dachverband Entwicklungspolitik Baden-Württemberg, DEAB e.V., Germany
Jubilats per Mallorca, SPAIN
Iniciativas de Cooperación Internacional para el Desarrollo ( ICID ), SPAIN
Iaioflautes Girona, Catalunya
European Community of Consumer Cooperatives, Europe
Commons Network, Germany / Netherlands
Asamblea Antimilitarista Madrid, SPAIN
Panoptykon Foundation, Poland
Ecosol, Spain
Marea Granate Londres, UK
Procés Constituent (Associació pel Canvi Social Pafícic i Democràtic),Spain (Catalunya)
Confédération paysanne, France
Fundación Alborada, Spain
Initiative Wissenschaftlerinnen und Wissenschaftler gegen TTIP, Germany
Greenpeace, Europe/ US
Asociación Española de Educación Ambiental, Spain
CADTM Europe, Europe
Maan ystävät / Friends of the Earth Finland, Finland
ECOAR ))), Galicia
Re:Common, Italy
Comité de Solidaridad con los Pueblos de Cantabria- INTERPUEBLOS, SPAIN
NABU, Germany
KAB – Katholische ArbeitnehmerInnen Bewegung Wien (Catholic worker movement Vienna), Austria
PLATAFORMA CONTRA LA PRIVATIZACI ÓN DEL CANAL DE ISABEL II / MAREAAZUL 15M,
SPAIN
Attac Austria, Austria
Friends of the Earth Germany BUND, Germany
Podem Illes Balears, SPAIN
Europeans Greens in London, UK
Društvo LUGOS, Slovenia
Ecoforum for Sustainable Development Association, Bulgaria
Ž ALI . LT, Lithuania
Inter Environnement Wallonie, Belgium
Federación SETEM, SPAIN
BUNDjugend/Young Friends of the Earth Germany, Germany
Campanya Catalunya NO al TTIP, Catalunya
La Ortiga, Spain
European Anti-Poverty Network, Europe
ACV – CSC, Belgium
FACUA, SPAIN
Economía del Bien Común, Spain
FoEE, Belgium
Corporate Europe Observatory, Belgium
11.11.11.,Belgium
Forebyggelses- og Patientrådet, Denmark
Institute of Global Responsibility, Poland
Milieudefensie, The Netherlands
Werkstatt Ökonomie, Germany
Women’s International League for Peace and Freedom, nederlandse sectie, Netherlands
Gewerkschaft Pro-Ge Die Produktionsgewerkschaft, Austria
AUGE / UG – Alternative, Grüne und Unabhängige GewerkschafterInnen, Austria
Haagse Mug, Netherlands
FAIRTRADE Austria, Austria
ÖBV – Via Campesina Austria, Austria
German NGO on Environment and Development / Forum Umwelt und Entwicklung, Germany
European Federation of Public Service Unions (EPSU), Belgium
MUGARIK GABE ONGD, Basque Country
Katholische ArbeinehmerInnen Bewegung Österreich, Austria
EH . TTIP . EZ, Basque Country
Drustvo za trajnostni razvoj Duh casa, Slovenia
Precários Inflexíveis – Associação de Combate à Precariedade, Portugal
Sindicato do Comércio, Escritórios e Serviços do Minho CESMINHO, Portugal
ATTAC Denmark, Denmark
REAS EUSKADI, SPAIN
CUMBRE SOCIAL VASCA, PAIS VASCO – ESPAÑA
Collectif Roosevelt . BE, Belgium
Alliance D19-20, Belgique
UNISON the public services union, UK
Mouvement ouvrier chrétien (MOC), Belgium
NATIONAL JUSTICE & PEACE NETWORK, ENGLAND & WALES
Naturefriends International, Austria
Présence et Action Culturelles, Belgique
The Danish Eco Council, Denmark
MPE – HVE, Belgium
Peuple et Culture en Wallonie et à Bruxelles ASBL, Belgique
A Sud Ecologia e Cooperazione, Italy
CDCA – Centro di Documentazione sui Conflitti Ambientali, Italy
MPE – HVE, Belgium
Initiativplattform TTIP stoppen! Oberoesterreich, Austria
POUR écrire la liberté, BELGIUM
Kremnica beyond Gold, Slovakia
GLOBAL 2000 – Friends of the Earth Austria, Austria
Asociatia Romania Fara Ei, Romania
Circolo Legambiente Airone Monticello Conte Otto ( VI ), Italy
Both ENDS, Netherlands
TERRA Mileniul III, Romania
OGBL, luxembourg
Tier & Mensch e.V., Germany
Asociatia JUNIOR, Romania
issa – Informationsstelle südliches Afrika, Germany
ded-Freundeskreis e.V., Germany
ATTAC Charleroi, Belgique
Groupe de résistance au TTIP (Charleroi), Belgique
UNITAT CIVICA PER LA REPUBLICA BALEARS, ESPAÑA
ASSEMBLEA REPUBLICANA, ESPAÑA
The Civic Resource Centre / Centrul pentru Resurse Civice, Romania
Fairtrade Lëtzebuerg asbl, Luxembourg
FGTB Wallonne, BELGIUM
No Tranat !, BELGIUM
The Gaia Foundation, UK
FNCTTFEL Landesverband, Luxembourg
Edelvais Association, Romania
Asociaţia România Vie / România Vie Society, Romania
Observatori del Deute en la Globalització (ODG), Catalunya / Estat espanyol / Spanish state
Feministes en Acció, España
Conféderacion General del Trabajo (CGT) España, Spain
Centre Mèdic Naturista, Spain
Uran Kosice STOP, Slovakia
Convocatoria Cívica, Spain
Attac Wallonie, Belgium
Attac Liège, Belgium
FGTB Centrale Générale, Belgium