Message de la CES au Sommet européen du 23 octobre : stop à l’austérité et aux attaques contre les droits sociaux

Les syndicats européens, affiliés à la Confédération européenne des syndicats (CES), étaient réunis à Bruxelles les 19 et 20 octobre. Ils ont adressé un message urgent au Conseil européen qui se tiendra ce 23 octobre. Le remède est pire que le soin et la dégradation de la situation économique de certains pays démontre l’échec total du traitement de choc.

Tout le monde reconnaît la gravité de la situation et le caractère décisif du Sommet européen du 23 octobre prochain. Les citoyens et les travailleurs sont exaspérés. Des mesures urgentes à la hauteur de la situation doivent être prises.

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES a déclaré : « Le secteur financier est à l’origine de la crise. Les citoyens la paient. Ce sont eux qui créent la croissance et paient des impôts. Ce sont eux qui sauvent l’euro et les banques. Plutôt que de reconnaître la valeur de leurs efforts, leurs droits sont attaqués. Les travailleurs attendent des responsables et des institutions européens qu’ils agissent pour davantage de démocratie et non pour miner l’Europe sociale, les droits syndicaux et les droits du travail, y compris les négociations collectives. »

Un courrier accompagné de la Déclaration adoptée par les syndicats européens a été envoyé aux dirigeants des institutions européennes et aux Chefs d’État et de gouvernement des États membres.

Déclaration : http://www.etuc.org/a/9125

Lettre de la CES : http://www.etuc.org/IMG/pdf/2010201…

20/10/2011

 

La Confédération européenne des syndicats (CES) soutient ses affiliés grecs dans leur lutte contre l’austérité

Lors du Comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES), qui s’est tenu les 19 et 20 octobre, les syndicats grecs ont commenté les mesures d’austérité qui frappent brutalement leur pays. Ils ont également parlé de l’exaspération de la population. La CES leur a réaffirmé tout son soutien dans les actions qu’ils mènent pour protester contre les plans de rigueur qui appauvrissent les citoyens et entrainent l’économie dans une spirale infernale.

Les organisations syndicales grecques ont organisé une mobilisation de grande ampleur les 19 et 20 octobre contre le nouveau plan de rigueur exigé par les créanciers de la Grèce. Ce signal d’avertissement intervient quelques jours avant un Sommet européen qui est crucial pour le sort du pays.

Bernadette Ségol, Secrétaire générale, de la CES a déclaré : « Nous sommes aux côtés des syndicats grecs qui luttent contre des mesures mettant le pays à genoux. Les interventions de la Troïka qui entrainent une baisse brutale du niveau de vie est durement ressentie par une population exaspérée par 18 mois d’austérité. Nos affiliés nous ont fait part de l’augmentation du sentiment d’injustice sur la répartition des efforts et de la grogne sociale. Une longue et profonde récession sociale menace. La CES s’inquiète de l’attaque frontale contre les conventions collectives. À travers elles, c’est le syndicalisme que l’on cherche également à atteindre. La gestion de la crise par la seule austérité n’est pas la réponse. Elle n’augure rien de bien pour les pays qui se trouvent également en difficulté ».

20 octobre 2011

 

Sommet social tripartite : l’Europe doit redevenir un projet d’avenir

Une délégation syndicale européenne menée par Bernadette Ségol et Ignacio Toxo, Secrétaire générale et Président de la Confédération européenne des syndicats (CES) participera au Sommet social tripartite du 17 octobre. Cette rencontre sera l’occasion pour les syndicats européens d’exprimer leur plus vive inquiétude sur l’évolution de la situation économique et proposer des mesures d’urgence. Il y a lieu d’éviter l’aggravation et l’effet de contagion qui seraient dramatiques pour la vie quotidienne de millions d’Européens.

Face à une crise exceptionnelle de par son ampleur, des mesures exceptionnelles sont nécessaires. Or l’attitude des dirigeants européens, jusqu’à maintenant, a été d’imposer l’austérité ou la sanction, là où chacun sait que l’austérité aveugle n’est pas un remède à la crise : elle en est un facteur aggravant. L’Union doit retrouver croissance et emplois !

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES a déclaré : « L’ Europe a besoin de perspectives or on ne voit, nulle part, le bout du tunnel. Pour les syndicats européens, des marges de manœuvre existent pourtant. La réponse consiste en une combinaison entre la réduction des déficits et l’adoption de mesures d’investissements pour l’emploi et pour une relance durable. Nous défendons, depuis longtemps, l’idée d’un « New Deal » dont les priorités seraient une Europe sociale et une Europe verte. Les marchés doivent cesser de mener la danse. Nous disons que pour arrêter les attaques sur les dettes souveraines il faut une mutualisation partielle de la dette, une banque centrale qui puisse garantir ces obligations européennes. Il faut mettre un terme à la spéculation ; il convient d’instaurer une taxe sur les transactions financières et un système fiscal juste. Il faut mettre fin aux paradis fiscaux et à la fraude fiscale. »La CES aura d’autres revendications à exposer notamment concernant la situation extrêmement préoccupante des jeunes Européens durement frappés par la crise (taux de chômage de 20%, le double de celui de leurs aînés). L’ Europe doit s’emparer d’urgence de ce problème en proposant des politiques globales. Le défi est gigantesque pour l’avenir et la stabilité de nos sociétés. D’autre part, la qualité du dialogue social européen doit être améliorée. Un saut qualitatif est nécessaire, face à la nouvelle Gouvernance, afin de mieux impliquer les partenaires sociaux dans les décisions en cours. C’est une priorité pour les syndicats européens. Bernadette Ségol conclut : « La crise ne peut justifier que des réformes portent atteinte aux droits sociaux fondamentaux et aux droits syndicaux. Il est inacceptable que certaines interventions récentes de la Banque centrale européenne ou de la Troïka empiètent clairement sur l’autonomie des partenaires sociaux ».

17/10/2011

La CES rencontre les indignés

La Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), Bernadette Ségol, a rencontré aujourd’hui une délégation européenne du mouvement des « Indignés ». Elle a noté de nombreux points de convergence dans les préoccupations concernant la situation de la jeunesse en Europe.

Bernadette Ségol a déclaré : « Il est important pour la CES de rencontrer des Indignés car nous partageons un grand nombre de leurs préoccupations. Une société d’avenir est une société qui assure la stabilité de sa jeunesse. Or, la crise frappe de plein fouet la jeunesse européenne jusqu’à dépasser des 40 % chômage en Grèce et en Espagne. La précarité devient la règle de nombreux jeunes Européens. Bon nombre d’entre-eux tentent leur chance en- dehors des frontières de leurs pays. Il s’agit du futur de la jeunesse et l’Union européenne doit répondre à ce problème ».

13/10/2011

La cohésion sociale européenne est en danger

Le 6 octobre, la Commission européenne a fait une proposition visant à réduire les aides européennes aux régions les plus pauvres pour forcer les gouvernements à contrôler leurs dépenses publiques. La Confédération européenne des syndicats (CES) s’oppose à cette approche qui ne fera que pénaliser des régions et des populations déjà en difficulté.

Les sanctions financières liées au Pacte de stabilité et de croissance pénaliseront les régions et les entités locales. Les conditionnalités macroéconomiques sont inacceptables. Le résultat en serait, sans aucun doute, l’appauvrissement des populations de l’Union européenne et serait donc contraire aux principes fondamentaux de la politique de cohésion économique, sociale et territoriale telle que réaffirmés dans le Traité de Lisbonne.

Les fonds structurels sont des instruments clés pour réduire les écarts de développement
entre régions. Le Fonds social européen (FSE) doit être le principal outil d’une économie à
haut niveau d’emploi favorisant la cohésion économique, sociale et territoriale ainsi que les domaines et objectifs appropriés liés à l’emploi, aux compétences et à la lutte contre la
pauvreté. Très concrètement, il s’agit de promouvoir une stratégie de haut niveau pour
davantage et de meilleurs emplois.

Même si le budget proposé pour le Fonds social européen est plus élevé qu’aujourd’hui (84
milliards € au lieu des 76 milliards € actuels), le budget total pour la politique de cohésion
est inférieur (336 milliards € contre 348).

La CES estime également que les mesures prévues par le Fonds européen d’ajustement à la
mondialisation (FEM) doivent être intégrées au FSE pour assurer une cohérence entre les
mesures « curatives » pour restructurations couvertes par le FEM et les mesures
« préventives » du FSE.

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES, a déclaré : « J’aimerais rappeler ce qu’a dit le Commissaire Andor à Varsovie lors de la conférence sur la dimension territoriale du FSE. Il a affirmé que la Commission ne lierait jamais les fonds structurels au Pacte de stabilité et de croissance. La CES continue en outre à insister pour que les partenaires sociaux soient impliqués à tous les stades du débat sur les fonds structurels. »

Communiqué de la CES
10 octobre 2011

L’Union européenne ne doit pas interférer de façon punitive dans les politiques nationales

Pour la Confédération européenne des syndicats (CES) l’ingérence de l’Union européenne dans les politiques des pays en difficulté n’est pas acceptable. La lettre confidentielle du Président de la Banque centrale européenne (BCE) à l’Italie, publiée récemment dans la presse, dictait un programme économique détaillé coupant dans les dépenses sociales et remettant en cause le système de conventions collectives au niveau national. La visite récente de la Troïka [1] en Grèce a également imposé des exigences impossibles à tenir pour un pays déjà exsangue.

L’Union européenne et la BCE mènent des expéditions punitives contre les pays qui ont failli aux règles de stabilité. Au lieu de prendre la voie de la solidarité et des mesures audacieuses à la mesure de la gravité de la situation, c’est le choix du court-termisme qui prime. Les mesures récentes imposées à l’Italie et à la Grèce sont accablantes. Les décideurs européens persistent dans une voie qui entraîne les pays en difficulté dans une spirale infernale.

Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES a déclaré : « Nous avions déjà réagi en août dernier concernant la lettre de M. Trichet à l’Italie, Président de la BCE. La publication récente de son contenu est pire que ce que nous pouvions imaginer. La BCE n’a pas à faire de politique et surtout pas celle qu’elle entend imposer : une politique de moins-disant social. D’autre part, la troïka s’est rendue dernièrement en Grèce. De sa visite dépendait le versement d’une nouvelle tranche d’aide de 8 milliards. La troïka a imposé des « commandements » terribles à supporter pour une économie au bord du chaos. Est-ce un hasard si la réunion de l’Eurogroupe de cette semaine a reporté le versement de cette aide ? Nos affiliés grecs ont organisé une journée d’action hier. Une nouvelle action est à l’ordre du jour le 19 octobre. Nous leur avons exprimé toute notre solidarité. Il est illusoire de croire que ces interventions vont permettre aux pays en difficulté de retrouver la voie de la croissance. C’est exactement le contraire qui se produit ».

06/10/2011

[1] Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international