La CES prévient les responsables des politiques macroéconomiques : l’attaque sur les salaires est injuste et intolérable

Lors de la réunion d’aujourd’hui du Dialogue macroéconomique, la Confédération européenne des syndicats (CES) a sévèrement mis en garde contre le risque que l’Europe ne devienne une puissance quasi coloniale en intervenant dans la formation des salaires et en dérégulant les systèmes de négociations collectives. Ce sont les marchés financiers alimentant les hausses de valeurs irrationnelles, et non les salaires, qui sont responsables de cette crise.

Il est profondément injuste de transférer maintenant la charge de la crise sur les salaires et les travailleurs alors que ceux qui ont profité de la spéculation sont libres de vaquer à leurs affaires comme par le passé. La CES avertit qu’elle n’acceptera pas un système de gouvernance économique ou une modification du Traité européen qui ferait des salaires le seul instrument d’ajustement.

Comme l’a déclaré John Monks, Secrétaire général de la CES : « Des salaires flexibles rendront les choses pire encore. Ils déséquilibreront l’économie en favorisant les tendances déflationnistes ou inflationnistes tout en aggravant les inégalités. Les responsables politiques doivent d’urgence réévaluer le rôle des salaires qui doivent agir comme un pôle d’ancrage nominal de l’économie en stimulant la demande. »

14/02/2011

L’UE risque l’affrontement avec l’Europe sociale et l’autonomie des négociations collectives

En réaction au débat lancé aujourd’hui par le Conseil européen sur un prétendu « Pacte de compétitivité », la Confédération européenne des syndicats (CES) déclare avec force qu’elle ne peut tolérer que la compétitivité soit utilisée comme un alibi de plus pour intervenir dans les systèmes de négociations collectives partout en Europe.

La CES reconnaît le danger que représentent la réduction des salaires minimum et l’abolition des systèmes d’indexation des salaires dans quelques pays et qui pourraient bien n’être que le début d’un processus de sape des systèmes de formation des salaires et de la position de négociation des travailleurs et des syndicats à travers toute l’Europe.

La CES souligne que la concurrence salariale est un jeu à somme nulle : ce que certains gagnent à court terme est perdu par d’autres et, au bout du compte, l’Europe entière souffre car la demande diminue sur le marché interne.

Comme John Monks, Secrétaire général de la CES, l’a déclaré : « Il ne s’agit pas ici d’un pacte pour la compétitivité mais bien d’un pacte nuisible pour un niveau de vie en baisse, davantage d’inégalités et davantage de travail précaire. C’est ignorer toutes les leçons de la récession actuelle ; les déficits publics et l’accroissement de la dette sont inévitables, et même souhaitables en temps de mauvaise conjoncture afin d’éviter que la situation ne devienne pire encore. Au lieu de prévoir un frein à l’endettement dans les constitutions nationales, les pays seraient mieux inspirés d’y inscrire l’autonomie des négociations collectives et des partenaires sociaux comme cela est le cas en Allemagne. L’Europe risque la collision avec son modèle social et son principe fondamental d’autonomie des négociations collectives. »

04/02/2011

La CES demande aux ministres européens des Finances de ne pas toucher aux salaires et aux marchés de l’emploi


Le Conseil européen des ministres des Finances qui se réunit aujourd’hui réitérera sans aucun doute son appel traditionnel à une plus grande flexibilité du marché de l’emploi en examinant la crise de la dette souveraine et le lancement par la Commission européenne de l’Examen annuel de la croissance.

La Confédération européenne des syndicats (CES) rappelle aux ministres des Finances que la flexibilité du marché de l’emploi ne crée pas davantage d’emplois. La flexibilité favorise simplement le travail précaire, élimine les bons emplois, et crée des inégalités importantes et croissantes.

La flexibilité du marché de l’emploi est à la base de la crise : en l’absence de croissance de la demande générée par des salaires décents et des contrats stables, l’accroissement de la dette a pris le relais et a fait progresser la demande globale. Lorsque cet accroissement de la dette s’est effondré, il a plongé l’économie et le système financier dans le chaos : les pratiques de travail précaire ont plongé l’Europe dans la crise, et les ministres des Finances ont tort de penser que de telles pratiques vont nous en sortir.

Selon John Monks, Secrétaire général de la CES : “Les ministres des Finances et la DG ECFIN doivent cesser de contraindre les Etats membres à affaiblir les systèmes de négociation collective comme c’est le cas en Irlande. Par contre, ils doivent d’urgence mettre l’accent sur les moyens à mettre en œuvre pour éviter que les marchés financiers fassent s’écrouler les Etats membres les uns après les autres”.

18/01/2011

La nouvelle gouvernance économique de l’UE risque d’aller à l’encontre de la démocratie

Suite à la présentation des projets de l’UE concernant la gouvernance économique, le Secrétaire général de la CES, John Monks, a fortement souligné le risque pour l’UE d’aller à l’encontre de la démocratie dans les pays qui ne respectent pas les règles du Pacte de Stabilité de croissance (PSC) et les dispositions supplémentaires proposées concernant la gouvernance économique.

Toute comme la crise financière l’a démontré, il est peu réaliste de s’attendre à ce que les pays soient capables de respecter des règles strictes dans des circonstances aussi exceptionnelles que celles que nous connaissons aujourd’hui. Les “mauvaises” dettes des banques et leur transfert vers les comptes publics n’ont pas permis aux pays de respecter les règles actuelles et, à moins d’une exceptionnelle période de croissance, certains pays ne seront pas en mesure de respecter des règles plus strictes d’ici 2013. C’est là que réside la source d’un conflit à l’encontre de la démocratie.

12/01/2011

Echange de vues avec le président du Conseil Régional de Lorraine Jean-Pierre Masseret et la présidente du CPI Josiane Madeleine

Roth: „ La région en tant que laboratoire d’essai européen pour une politique socialement juste et innovative ». Echange de vues avec le président du Conseil Régional de Lorraine Jean-Pierre Masseret et la présidente du CPI Josiane Madeleine Jeudi dernier, le présidium du Conseil syndical interrégional Sarre-Lorraine-Luxembourg-Trèves/Palatinat Ouest (CSIR) a été reçu pour un échange de vues par le président du Conseil Régional de Lorraine à Metz. Madame Josiane Madeleine, vice-présidente du Conseil Régional de Lorraine et nouvelle présidente du CPI, a aussi assisté à cette entrevue.

Jean-Pierre Masseret, le président du Conseil Régional, va reprendre la présidence du sommet des exécutifs de la Grande Région (Sarre, Lorraine, Luxembourg, Rhénanie-Palatinat, Wallonie /communauté germanophone de la Belgique) fin janvier 2011. Cette entrevue s’inscrit dans un échange de vues étroit et régulier avec les organisations syndicales de la Grande Région, qui a eu lieu depuis 2009. Masseret souligne que pendant sa présidence imminente, il va continuer de donner la priorité à l’amélioration pratique et concrète du cadre de vie des travailleuses et travailleurs, surtout celui des frontalières et frontaliers. La formation professionnelle dans la Grande Région devrait être perçue par les jeunes comme étant un enrichissement de leur vie et un avantage dans leur vie professionnelle. A ce sujet il espère que les organisations syndicales vont pouvoir lui présenter des propositions concrètes et des idées de projets.
La présidente du CPI, Josiane Madeleine, a proposé d’initier un échange d’informations continuel et étroit avec les organisations syndicales. Le groupe de travail 2 du CPI (« travail et affaires sociales ») est une bonne plate-forme pour procéder à cet échange.
Le président du CSIR, Eugen Roth (président régional du DGB Sarre) a accepté avec plaisir l’offre de la présidence lorraine : « Nous allons formuler des propositions concrètes sur la base du dernier rapport sur la situation économique et sociale de la Grande Région et les analyses sur la qualité de vie qui y sont contenues. En tant que laboratoire d’essai pour l’Europe – plus spécifiquement dans la dimension sociale -notre Grande Région doit donner priorité à la cohésion sociale et la similarité des conditions de vie dans toutes ses sous-régions.
Le présidium du CSIR a aussi fait une analyse critique de la « politique d’austérité » de l’Union Européenne. Roth explique que « la course vers le bas dans les standards sociaux ne doit pas être présentée à la population comme une « réforme ». Pour garantir un bon futur à l’Europe, il est plus important d’instaurer une véritable régulation du marché financier capitaliste débridé et de mettre fin à aux spéculations boursières qui mettent en péril le bien commun. En Grèce, en Irlande et partout en Europe, les travailleuses et travailleurs ne devraient pas payer pour les actes criminels des capitalistes casino ». La politique au niveau régional, national, européen et international devrait lutter avec sincérité et fermeté contre des pratiques pareilles.

Communiqué de presse du CSIR, mardi le 14.12.2010

Visite de la ministre portugaise du Travail au Luxembourg

Suite des discussions sur la formation initiées par l’OGBL

Une délégation de l’OGBL conduite par son président Jean-Claude Reding a été reçue aujourd’hui par Maria Helena André, ministre du Travail et de la Sécurité sociale au Portugal, actuellement en visite au Luxembourg.

Les sujets abordés concernaient la formation des travailleurs portugais au Luxembourg et les possibilités de coopération renforcée entre le Luxembourg et le Portugal dans ce domaine. Une délégation OGBL avait visité la ministre au Portugal au mois de février 2010 avec le but notamment d’initier une coopération bilatérale en matière de formation et de formation continue. Cette initiative porte ses fruits puisque les pourparlers officiels entre le ministre du Travail et de l’emploi luxembourgeois et la ministre portugaise ont commencé.

Par ailleurs, des questions de coopération entre les deux pays en matière de sécurité sociale ont également été abordées. La discussion a notamment porté sur la reconnaissance des années de service militaire des travailleurs portugais dans l’ouverture du droit à la pension. En effet, le Portugal ne reconnaît pas ces années si l’ex-militaire n’a pas au moins cotisé à la sécurité sociale portugaise pendant trois mois avant l’entrée au service militaire. Si le Portugal reconnaissait les années de service militaire, l’assurance pension luxembourgeoise prendrait également en compte ces années comme c’est actuellement par exemple le cas pour les années d’études supérieures.

Remédier à un problème de précarité
Un autre problème à l’ordre du jour portait sur la reconnaissance par le Portugal de l’indemnité d’attente, versée au Luxembourg lorsqu’un salarié arrive en fin de droit de chômage dans le cadre d’un reclassement professionnel, comme équivalente à une pension d’invalidité. En effet, lorsqu’un salarié est reconnu incapable de travailler dans son dernier emploi notamment pour cause de maladie, d’âge ou d’infirmité, le salarié est reclassé sur un autre poste de travail. Pendant cette période de reclassement, le salarié touche les allocations de chômage pendant une durée de 12 mois. Lorsqu’il arrive en fin de droit et s’il n’est pas reclassé, le travailleur en question bénéficie d’une indemnité d’attente, dont le montant correspond à la pension d’invalidité à laquelle il aurait droit compte tenu des années travaillées au Luxembourg. Comme le Portugal ne reconnait donc pas cette indemnité comme équivalente à une pension invalidité, le travailleur qui a travaillé au Portugal avant de venir au Luxembourg ne peut pas en même temps demander une pension d’invalidité pour les années travaillées dans son pays d’origine. Cela mène à des situations de très grande précarité où des personnes doivent des fois vivre au Luxembourg avec des montants se situant entre 300 et 500 euros par mois. Il est donc urgent de régler ce problème sur une base bilatérale.

Les deux parties ont exprimé le souhait de continuer le dialogue bilatéral à l’avenir dans l’intérêt des travailleurs et pensionnés portugais immigrés au Luxembourg.

Communiqué par l’OGBL
le 8 juin 2010