Cargolux, de nombreuses questions restent posées

A l’occasion de sa dernière réunion, le Comité exécutif de l’OGBL a notamment pris position par rapport au dossier Cargolux/Qatar.

Après avoir entendu un rapport sur le projet d’acquisition par la compagnie aérienne Qatar Airways de 35% du capital de la société luxembourgeoise Cargolux, les membres du Comité exécutif intervenant dans la discussion ont exprimé leur plus grande réserve par rapport à ce projet. Les questions que le Comité exécutif de l’OGBL se pose sur ce sujet peuvent être résumées ainsi:

(1)        Quel est le sens et la nécessité économique de vendre à ce stade 35% du capital d’une des dernières entreprises luxembourgeoises à rayonnement international dont le centre de décision est au Luxembourg et dont l’Etat luxembourgeois détient directement ou indirectement la grande majorité du capital?

(2)        Pourquoi ne pas envisager un partenariat stratégique au lieu de donner sans qu’aucune nécessité économique ne soit apparente la minorité de blocage (à partir d’un tiers du capital) à une compagnie qui appartient à un chef d’Etat et à un Etat non-démocratiques, compagnie qui reste elle-même un concurrent de Cargolux sur le marché international en matière de frêt aérien?

(3)        Quel va être l’impact de cette acquisition sur l’orientation stratégique de Cargolux et sur l’avenir des secteurs du frêt aérien (Luxair Cargo Center) et de la logistique au Luxembourg?

(4)        Quelles garanties d’emploi et de conditions de travail sont prévues dans le cadre des négociations en cours?

Enfin, le Comité exécutif de l’OGBL se demande pourquoi cette transaction activement poursuivie par le gouvernement et notamment le ministre des Finances ne donne pas lieu à un débat public. Il s’agit après tout de vendre une partie importante d’un des fleurons de l’économie luxembourgeoise à un concurrent.

Quel est l’intérêt réel poursuivi par Qatar Airways? Le directeur général de Qatar Airways a dit le 2 mai à l’occasion de l’ouverture de l’exposition «Arabian Travel Market 2011» à Dubai sur le projet d’entrer dans le capital de Cargolux: «Nous y voyons des synergies et Qatar Airways souhaite croître». Et plus tard il continue «Nous sommes une compagnie qui appartient à l’Etat. Et nous voulons tout garder dans la maison pour l’instant» (gulfnews.com). Et pour quelle raison notre Etat ne veut-il pas garder le contrôle de Cargolux et l’aider à croître?

Le Comité exécutif salue l’action des délégués de l’OGBL dans les comités mixtes de Luxair et de Cargolux et les appuie dans leur démarche.

Communiqué par l’OGBL
le 25 mai 2011

 

Des organisations de la société civile luxembourgeoise et l’OGBL demandent une législation pour le Fonds de Compensation

Le Fonds de Compensation commun au régime général de pension (FDC) a fait récemment parler de lui concernant sa politique d’investissement: la présence d’actifs d’entreprises controversées dans son portefeuille comme celles impliquées dans la fabrication d’armes illégales ou d’entreprises actives dans le secteur du nucléaire, a amené sur le débat public la responsabilité de l’Etat luxembourgeois en tant qu’investisseur.

En septembre 2008 – soit bien avant l’éclatement de ces polémiques – l’association de promotion de l’investissement socialement responsable Etika et l’OGBL avaient édité un communiqué commun pour appeler le ministre de la Sécurité sociale – politiquement responsable du FDC— à respecter des critères sociaux et environnementaux dans la sélection des actifs qui composent le portefeuille du FDC.

Outil essentiel dans la gestion des pensions

«Nous regrettons que cet appel soit resté lettre morte. Le FDC constitue un outil essentiel pour l’Etat dans la gestion des pensions. Le montant important des actifs sous gestion (plus de 10,5 milliards d’euros) fait de ce fonds la vitrine du Luxembourg comme investisseur. Pour ces raisons, nous considérons que le FDC se doit de donner l’exemple. D’autres pays comme la Suède, la Norvège et la France ont appliqué de tels critères sans que la performance de leurs investissements en souffre», résume Jean-Claude Reding, président de l’OGBL.

De son côté, Etika a été rejointe par de nombreuses organisations de la société civile. «Il est donc temps de passer de la parole aux actes, c’est pourquoi nous demandons à ce que le FDC fasse l’objet d’une législation qui encadre clairement la sélection des actifs entrants dans le portefeuille du FDC. Comme nous l’avons déjà évoqué, le Luxembourg est signataire d’un certain nombre de conventions internationales l’engageant sur les droits humains, sociaux et la protection de l’environnement» ajoute Magali Paulus, présidente de Etika.

Etika et les organisations membres du collectif et l’OGBL demandent que le Luxembourg se dote d’une législation qui encadre clairement la sélection des actifs entrants dans le portefeuille du FDC et s’interdise au minimum d’investir dans des entreprises reconnues pour violer ces mêmes conventions.

Communiqué par l’OGBL et Etika
le 24 mai 2011

Organisations membres du collectif: ASTM, Biolabel, Caritas Luxembourg, Cercle de Coopération des ONG de développement, Co-Labor, Demeter Bond, Etika, Greenpeace Luxembourg, Mouvement écologique, Natur & Emwëlt

OGBL, LCGB et CGFP demandent une profonde révision du projet

Des représentants de l’OGBL, du LCGB et de la CGFP se sont réunis pour un échange de vues sur la réforme de l’assurance pension. Le seul texte connu par les syndicats à ce jour est une note élaborée par le ministère de la Sécurité sociale et adressée aux partenaires sociaux. Les éléments-clé de la réforme tels qu’ils figurent dans cette note ne sont pas acceptables pour les trois syndicats représentatifs.

Les propositions du gouvernement sont axées exclusivement sur le côté des dépenses et conduiraient, si elles étaient mises en œuvre telles quelles, à une diminution des prestations pour la très grande majorité des assurés. Les syndicats sont d’avis que d’autres moyens existent pour sécuriser le système sans pour autant devoir dégrader les pensions.

Dans un document commun, les trois syndicats formuleront leur critique et développeront des alternatives aux pistes présentées par le gouvernement.

Communiqué par l’OGBL, le LCGB et la CGFP
le 12 avril 2011

Réforme du système de pension ou diminution des pensions?

Jean-Claude Reding, président de l’OGBL
Jean-Claude Reding, président de l’OGBL

Selon le «panorama social» de la Chambre des salariés, les inégalités sociales sont moins grandes chez les pensionnés que dans la population active. La même chose est vraie pour le risque de pauvreté. Ceci est un bon signe pour le régime luxembourgeois d’assurance pension. Dans le cadre des prochaines discussions sur la réforme du système de pension, il importe de veiller au maintien de ces avantages. Une réforme doit renforcer notre système de pension et doit l’adapter aux besoins des générations futures.

Beaucoup de personnes se demandent si compte tenu des réserves importantes de notre système de pension une réforme de celui-ci est nécessaire. C’est un fait que dans les années à venir le nombre de pensionnés augmentera considérablement. A défaut de changements au niveau du financement et tout en gardant les prestations d’aujourd’hui inchangées, selon différents scénarios relatifs à l’évolution économique, la réserve commencerait à diminuer entre 2024 et 2028 et elle serait épuisée entre 2035 et 2040. Compte tenu de ces conditions de départ comparativement avantageuses il devrait être possible de stabiliser et de sécuriser notre système de pension au-delà de ces étapes dans l’intérêt des générations futures sans devoir recourir à une dégradation des prestations.

A notre avis ceci est possible si les recettes de la Caisse de pension sont améliorées par le biais de légères augmentations des cotisations étendues sur plusieurs années ainsi qu’en captant d’autres sources de financement que les salaires comme par exemple les revenus provenant du capital (voir également à ce sujet les propositions et calculs de la Chambre des salariés de janvier 2010). Par ailleurs, il y a lieu de prendre des mesures positives permettant d’éviter les pensions de vieillesse anticipées. L’on pourrait concevoir un système de transitions flexibles entre la vie active et la retraite, par exemple en créant un droit au travail partiel combiné avec une pension partielle. Il est en outre nécessaire de mettre en œuvre une politique conséquente en matière d’amélioration des conditions de travail dans le but de contenir voire de prévenir l’usure physique ou mentale due au travail. Nous avons également besoin de mesures efficaces en matière de droit du travail permettant de mieux protéger les salariés plus âgés contre les licenciements pour raisons économiques, des mesures qui empêcheraient les employeurs de pousser les salariés plus âgés vers la sortie de la vie active.

Il importe également de prendre en compte l’objectif politique du gouvernement que 40% des lycéens poursuivent des études supérieures après leur bac. Ceci veut dire que ces jeunes ne commenceront leur carrière professionnelle qu’à partir de l’âge de 22, 23, 25 ans. Il est peu probable que toutes ces personnes deviennent plus tard des bénéficiaires de gros salaires. Que pouvons-nous leur offrir afin qu’ils puissent au moins atteindre le niveau de retraite de leurs parents?

Les orientations de la réforme présentées aux syndicats ne traitent pas ces questions ou les touchent à peine. Le texte ne mentionne nulle part le sujet des cotisations et/ou de sources de recettes supplémentaires. Lors de notre entrevue avec les ministres compétents une augmentation des cotisations n’a pas été écartée, mais au plus tôt dans 10 ans. Le sujet concernant de nouvelles sources de revenu pour la Caisse de pension n’a pas été évoqué. Pourquoi pas? Car en recourant à des recettes supplémentaires, le système pourrait être sécurisé pendant une plus longue période.

La proposition centrale du gouvernement consiste en une diminution des prestations de retraite après 40 années de cotisation, diminution à laquelle l’assuré pourrait remédier par une prolongation de sa vie active au-delà des 40 années. Mais à cause de la modification des majorations proportionnelles ce calcul ne fonctionnera pas pour la plupart des assurés. Même en cotisant pendant 45 années ou plus on n’atteindra pas le niveau de pension auquel on a droit aujourd’hui après 40 années de cotisation.

D’après nos calculs, ces changements toucheront en particulier les salariés qui ont effectué pendant 20 ans ou plus du travail de nuit, les invalides, les veuves et les orphelins ainsi que les personnes qui commencent à travailler jeune ou qui font de longues études.

Les propositions gouvernementales comprennent certes des mesures de sécurité pour ceux qui pendant toute leur carrière ne touchent que le salaire minimum ou un peu plus. Nous portons également un jugement positif sur le fait qu’il est envisagé de ne forcer personne à travailler plus longtemps, c’est-à-dire que contrairement à beaucoup d’autres pays, le Luxembourg n’augmentera pas l’âge légal de la retraite.

Un autre point positif est le fait qu’il n’est pas prévu de toucher aux pensions actuelles quoiqu’il faut mettre en question les intentions du gouvernement en ce qui concerne l’ajustement des pensions à l’évolution générale des salaires. Il n’est par ailleurs pas non plus prévu de toucher aux droits acquis avant la mise en vigueur d’une nouvelle loi. Par contre, ceci veut dire aussi que les mesures de réduction des prestations envisagées auront un effet d’autant plus négatif sur les jeunes. Plus on est éloigné de la retraite, plus on perdra. Est-ce un tel avenir que les responsables politiques souhaitent préparer aux jeunes générations?

Nous exigeons que nos critiques et nos alternatives soient considérées de manière objective dans le cadre des discussions. En tout cas, les orientations du gouvernement sont inacceptables pour l’OGBL dans leur forme actuelle.

 

L’OGBL met en garde contre des dégradations précipitées

D’après des informations parues dans les médias, le ministre de la Sécurité sociale Di Bartolomeo a présenté aujourd’hui à la commission parlementaire compétente les grands principes de la réforme de l’assurance pension. Il est question notamment de réductions des prestations pour les futurs pensionnés dès l’entrée en vigueur de la réforme. Ces dégradations concerneraient en plus forte mesure les jeunes salariés. Plus le salarié est jeune lors de la mise en vigueur de la réforme envisagée, plus importantes seront ses pertes au moment de son départ à la retraite. L’OGBL rappelle qu’il est opposé à toute dégradation des prestations!

L’OGBL insiste d’avoir une entrevue d’urgence avec le ministre de la Sécurité sociale

Vu la situation extraordinairement saine de l’assurance pension luxembourgeoise et vu sa sécurisation à long terme, il n’y a aujourd’hui aucune raison d’agir dans la précipitation pour dégrader le système. L’OGBL rappelle au ministre sa promesse de baser cette réforme sur un large débat avec les partenaires sociaux. Le 24 mars le Comité national de l’OGBL siégera. Le syndicat demande au ministre de lui fournir les détails de la réforme prévue jusqu’à cette date.

Dans le cadre d’une réforme de l’assurance pension, il y a de nombreux points qui doivent être pris en compte, dont notamment le recul de l’âge d’entrée dans la vie active ainsi que la situation réelle sur le marché de l’emploi. Les salariés sont écartés de plus en plus tôt de la vie active. C’est pourquoi il est totalement illusoire de parler aujourd’hui d’une période de cotisation supérieure à 40 ans pour pouvoir profiter du niveau de retraite actuel.

En ce qui concerne la sécurisation à long terme des pensions, l’OGBL voit encore toute une série d’alternatives à considérer si les réserves diminuaient significativement. Ces alternatives devront absolument être prises en compte dans le cadre d’un grand débat objectif. Voilà pourquoi l’OGBL attend du ministre de la Sécurité sociale, du gouvernement et du Parlement de ne pas refuser une discussion ouverte et honnête à ce sujet. Il part de l’hypothèse que les points présentés à la commission parlementaire n’étaient que des premières pistes de réflexion qui laisseront une large marge de manœuvre.

Communiqué par l’OGBL
le 17 mars 2011

La politique doit exercer une influence sur l’évolution des prix des carburants

Hier le Statec a publié l’évolution des prix pour le mois de février. L’inflation a donc atteint le niveau de 3,6 %.

L’OGBL a signalé au cours des dernières semaines à plusieurs reprises que dans ce contexte il convient de prendre en compte deux aspects: 1. l’inflation externe due à l’augmentation rapide des prix du pétrole et 2. l’inflation domestique due à une augmentation drastique de divers prix administrés comme par exemple le prix de l’eau. S’y ajoute depuis le 1er janvier 2011 l’augmentation superflue de la participation des assurés aux soins de santé.

L’OGBL réitère dans ce contexte sa revendication à l’adresse du gouvernement de faire le nécessaire afin d’annuler les augmentations de la participation des assurés aux soins de santé et propose de doubler le montant du crédit d’impôt pour salariés («Arbeitnehmerfreibetrag») de 25 à 50 € en compensation de l’impôt de crise injustifié.

Les prix des carburants sont fixés par l’Etat

En 2008, le prix du pétrole avait atteint début juillet le record de 146 dollars le baril. A ce moment là le prix de l’essence s’élevait à 1,367 € pour un litre de Super 98 et de 1,322 € pour un litre de Super 95. Aujourd’hui le pétrole est à 105 dollars le baril et les prix à la pompe sont déjà presqu’identiques à ceux de 2008. Chez notre voisin français les prix de l’essence viennent même de dépasser ceux de 2008.

Est-ce normal que lorsque le prix du baril est à 105 $, les prix à la pompe soient au même niveau que lorsque le baril est à 146 $ ?

L’argument usuel des experts qu’on ne peut pas influencer l’évolution des prix du pétrole ne suffit plus en vue des graves conséquences sociales de telles hausses des prix.

Ceci d’autant plus que dans le passé il s’est avéré qu’après de telles situations les compagnies pétrolières ont annoncé des profits gigantesques. Ce scandale va certainement se répéter cette fois-ci à moins que des mesures soient prises pour l’éviter.

Voilà pourquoi les Etats individuellement et la Communauté internationale dans son ensemble sont appelés à agir.

L’Etat luxembourgeois lui aussi doit apporter sa contribution afin d’éviter toute augmentation injustifiée des prix des carburants. D’autant plus qu’au Luxembourg, ces prix sont fixés par le ministère de l’Economie. L’OGBL pose dans ce contexte la question si les mécanismes de calcul du prix des carburants ne devraient pas faire l’objet d’une révision.

La création d’un observatoire est plus urgente que jamais

La forte hausse de l’inflation au Luxembourg en ce moment devrait être une raison de plus à créer dans les plus brefs délais l’Observatoire des prix à la consommation, des coûts et des marges revendiqué depuis 2006 par l’OGBL. Une première réunion à ce sujet a eu lieu et une deuxième est prévue, sans qu’une date n’ait encore été fixée. L’OGBL lance un appel au ministre de l’Economie de donner priorité à ce sujet et de le faire avancer avec plus d’engagement.

Communiqué par l’OGBL
le 10 mars 2011