Privatisation du service postal universel au Luxembourg à partir de 2012

Le 16 novembre 2009, une délégation de l’OGBL conduite par Nico Clement, membre du Bureau exécutif de l’OGBL, a été reçue par le ministre des Communications et des Médias François Biltgen au sujet de la privatisation des services postaux.

Le ministre explique d’emblée la séparation des compétences entre le ministre de l’Economie qui est compétent au niveau de l’entreprise des P&T et le ministre des Communications et des Médias qui lui agit comme régulateur dans ce domaine. Ainsi, il est donc responsable de la transposition de la directive européenne 2008/6/CE concernant l’achèvement du marché intérieur des services postaux de la Communauté Européenne en droit luxembourgeois.

L’application de cette directive aura pour conséquence directe l’abolition en 2012 des services postaux dits « réservés », c-à-d la levée, le transport, le tri et la distribution des envois de correspondance réservés à l’Etat.

Pour le ministre, il serait illusoire de penser que la directive de 2008 puisse encore être remise en cause! Un avant-projet de loi sera présenté et discuté avec tous les partenaires sociaux en 2010. Le ministre vise une transposition complète de la directive d’ici fin 2011.

L’OGBL revendique des assurances quant aux garanties d’un service postal universel de haute qualité.

L’accessibilité géographique et financière du service universel à tous les citoyens doit être assurée.

L’OGBL émet des réserves quant aux conséquences de la mise en oeuvre sur les conditions de travail et de rémunérations des salariés et fonctionnaires du secteur service postal universel.

Il serait donc important de renouveler la convention collective de travail en tenant compte de la loi sur le statut unique et de déclarer cette CCT d’obligation générale dans le secteur. Car à la fois le service postal universel et les conditions de travail et de rémunération doivent à l’avenir valoir pour tous les opérateurs dans le secteur.

Communiqué par l’OGBL
le 19 novembre 2009

La Tripartite ne doit pas être utilisée pour organiser le démantèlement social

A l’occasion de sa dernière réunion avant le congrès statutaire de l’OGBL qui aura lieu les 4 et 5 décembre, le Comité national s’est penché hier notamment sur la situation économique et sociale, les finances publiques, la situation de l’emploi, l’évolution dans les domaines de la sécurité sociale.

Dans ce contexte, le Comité national a catégoriquement rejeté les propositions des organisations patronales à la fois en ce qui concerne la réduction du déficit public comme celui de la Caisse nationale de santé (CNS). Il est hors de question pour l’OGBL que le budget de la CNS soit équilibré sur le dos des assurés, des salariés et des pensionnés. D’autres mesures d’épargne et d’augmentation des recettes s’imposent.

L’OGBL dénonce par ailleurs l’approche du patronat de torpiller les décisions de la Quadripartite en matière d’assurance santé quelques jours après qu’elles aient été prises. C’est faire preuve d’un manque flagrant de fairplay et d’une drôle de conception du processus de décision démocratique entre partenaires. Pour l’OGBL, les recettes du patronat luxembourgeois sont toujours les mêmes: chaque occasion est bonne pour s’attaquer au revenu et pouvoir d’achat des salariés et retraités, donc de la grande majorité des citoyens et électeurs. Le pouvoir politique doit veiller à ne pas se laisser entraîner sur des pistes erronées et qui conduiraient à une érosion du pouvoir d’achat des couches populaires. Dans cet ordre d’idées, l’OGBL rejette l’idée d’organiser une réunion tripartite nationale qui viserait à sortir de la crise en démantelant les systèmes de sécurité sociale de quelque manière que ce soit.

Par ailleurs, la situation dans plusieurs entreprises en difficultés dont Villeroy & Boch, Delphi et Cargolux a été présentée au Comité national et discutée plus en détail. En ce qui concerne Villeroy & Boch, le Comité national a donné son feu vert pour déclencher le cas échéant la procédure de grève.

Le Comité national a également été informé sur la mise à pied du président de la délégation du personnel de la société Cactus SA. Scandalisé par cette mesure anti salariale de la part de la direction de Cactus SA, le Comité national a donné son feu vert pour toute action qui s’impose dans ce cas.

Enfin la réunion a été l’occasion pour avaliser les derniers préparatifs du congrès statutaire de l’OGBL.

De l’irresponsabilité sociale de Villeroy & Boch

Le Comité exécutif de l’OGBL a pris connaissance avec consternation des pressions que la direction de Villeroy & Boch exerce sur les salariés malades de l’entreprise à Luxembourg.

Les insinuations de la direction de Villeroy & Boch sont diffamatoires et témoignent d’une approche foncièrement antisociale et socialement irresponsable de cette entreprise qui ne semble pas se rendre compte de la détresse qu’elle a provoquée parmi les salariés du site par sa décision brutale de fermer l’usine de Villeroy & Boch au Rollingergrund.

C’est cette décision de fermeture et le peu de respect que la direction témoigne vis-à-vis des intérêts moraux et matériels des salariés qui rend malade.

L’OGBL estime que l’attitude de la direction de Villeroy & Boch n’est pas conforme aux principes d’une gestion d’entreprise respectueuse de la sécurité et de la santé de ses salariés.

L’OGBL invite les autorités politiques et administratives concernées par la protection de la sécurité et de la santé au travail à intervenir auprès de la direction de Villeroy & Boch pour veiller à ce que la gestion du personnel appliquée actuellement ne mette pas en péril l’intégrité physique et psychique des salariés.

L’OGBL estime par ailleurs qu’il faut contrôler scrupuleusement que Villeroy & Boch respecte toutes ses obligations légales et réglementaires, notamment vis-à-vis du fisc, des institutions de la sécurité sociale ainsi que dans le cadre des aides étatiques aux entreprises.

Communiqué par le Comité exécutif de l’OGBL
le 9 novembre 2009

Attaque sur les prestations de l’assurance-maladie

En date du 5 novembre 2009, le comité directeur de la Caisse nationale de santé (CNS) s’est réuni en séance plénière afin de discuter en particulier sur le budget 2010 de l’assurance-maladie.
Dans ce contexte, le groupe patronal a présenté séance tenante une série de mesures comportant à la fois des participations supplémentaires pour les malades et l’abolition pure et simple de diverses prestations estimées à plus de 80 millions d’euros à charge des malades.
Les délégués du salariat ont considéré ces propositions comme étant non acceptables et constituant une attaque au principe de solidarité qui est à la base du système de sécurité sociale de notre pays.
Ils soutiennent la proposition du Gouvernement en vue de faire équilibrer le budget de la CNS moyennant une réduction du taux du fonds de roulement.
Ils partagent le principe développé en comité quadripartite de ne pas réduire les prestations, ni d’augmenter les cotisations en 2010.
Dans le cadre des discussions en vue d’une gestion responsable du budget de l’année 2011, les délégués salariaux ont souligné qu’ils restent disposés à discuter toutes les mesures visant à lutter contre les fraudes et abus ainsi que l’apport des prestataires et des employeurs.
Après discussion contradictoire des partenaires sociaux, les délégués des salariés, soutenus par le représentant du Gouvernement, ont repoussé majoritairement les propositions patronales.
Grâce à cette persévérance des délégués salariaux, les assurés ne subiront pas de dégradation des prestations de l’assurance maladie en 2010.

Communiqué par les délégués salariaux des syndicats ALEBA, CGFP, FGFC,
FNCTTFEL, LCGB, OGBL.
Luxembourg, le 5 novembre 2009

Assurer le service public, ne pas créer des faits irréversibles

L’OGBL est conscient du fait que l’Administration de l’emploi doit être réformée d’urgence afin de pouvoir assurer les missions qui sont les siennes. Compte tenu de la crise et de l’augmentation dramatique du chômage, le gouvernement doit décider dans les plus brefs délais de recruter un nombre suffisant d’agents permettant à l’ADEM de remplir sa mission centrale, à savoir d’aider les salariés au chômage et les autres demandeurs d’emplois à retrouver un travail.

L’OGBL est inquiet des propos récents du ministre du Travail et de l’Emploi selon lesquels des activités entières, dont notamment la prise en charge individuelle des demandeurs d’emploi, soient sous-traitées à des agences intérimaires privées. Même si de telles mesures étaient considérées comme temporaires, nées dans l’urgence, l’OGBL est d’avis qu’une fois mises en place, de telles structures privées de recherche d’emplois financées par les deniers publics se pérenniseront. Cela conduirait à une privatisation graduelle d’un service public.

L’OGBL ne peut pas cautionner de telles mesures.

Communiqué par l’OGBL le 29 octobre 2009

Le système de santé public doit rester public

Une délégation de l’OGBL conduite par Jean-Claude Reding a été reçue par le ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, le 19 octobre 2009.

L’échange de vues portait sur les priorités du nouveau gouvernement en matière de politique de santé. Le ministre a rassuré d’emblée la délégation que dans le domaine de la santé la politique sera celle de la continuité, caractérisée par la défense du système solidaire en matière de soins de santé. Jean-Claude Reding a insisté à ce que le système de santé public ne soit pas organisé selon des critères de marché et de compétitivité. Il a souligné que tout le système de santé, y compris les laboratoires hospitaliers, doit être considéré comme un organe cohérent au service du public. Ceci doit être défendu contre vents et marrés, en particulier ceux de provenance de Bruxelles.

La réunion a également été l’occasion de revenir sur la réunion quadripartite du 7 octobre passé. La délégation a exprimé sa satisfaction avec la démarche retenue visant à équilibrer le budget de 2010 par le biais des réserves.

D’autres sujets abordés ont été ceux de la formation des infirmiers, le fonctionnement des hôpitaux, les spécialités médicales, les médecins coordinateurs, la chirurgie ambulatoire, les maisons médicales et enfin le
système d’assurance «no fault» pour actes médicaux.

Communiqué par l’OGBL le 19 octobre 2009