Pour une politique d’investissements écologiquement et éthiquement responsable

Une délégation de l’OGBL a récemment rencontré des représentants des ONG ASTM et Greenpeace pour un échange de vue sur la politique d’investissements du Fonds de compensation du régime de pension (FDC).

Les représentants de Greenpeace et d’ASTM ont présenté dans ce contexte l’étude récente qu’ils ont lancé à ce sujet et qui a été réalisée par le cabinet d’études Nextra Consulting. Même si des progrès ont été faits et que le FDC affiche depuis quelques années sa volonté de poursuivre une politique d’investissements éthiquement et écologiquement responsable, l’étude de Nextra indique que la réalité est en retrait par rapport à ces ambitions. Le Fonds continue d’investir dans les énergies fossiles et dans l’énergie nucléaire, et que le respect des droits de l’homme est un angle mort de la politique d’investissement du FDC. A noter en particulier que 51% des entreprises dans lesquelles le FDC investit affichent une notation négative par rapport au 8eObjectif de développement durable (Travail décent et croissance économique).

L’OGBL a de son côté souligné qu’il s’était opposé à la logique même sous-tendant le Fonds de compensation, à savoir l’investissement des réserves du régime de pension dans les marchés financiers. Il a toujours affiché sa préférence pour d’autres formes d’investissement, en particulier l’investissement dans la construction de nouveaux logements à prix abordable au Luxembourg même. Ceci dit, au niveau des investissements du FDC, l’OGBL partage les soucis d’ASTM et de Greenpeace. La stratégie d’investissement du FDC devrait en effet viser un désinvestissement par rapport aux énergies fossiles et nucléaires et poursuivre des investissements dans des entreprises qui respectent une diligence raisonnable en matière des droits humains, y compris les conditions de travail et le respect des libertés syndicales.

Plusieurs pistes ont été échangées lors de l’entrevue pour aller dans cette direction. Les trois organisations étaient d’accord qu’un tel effort ne pourra se faire sans une période transitoire et qu’un changement du cadre légal s’impose.

Les trois organisations continueront à s’échanger sur ce dossier

Communiqué par l’OGBL, l’ASTM et Greenpeace,
le 25 mai 2022 

Le mal-nommé «paquet de solidarité» n’est tout simplement pas acceptable

Une délégation de l’OGBL, conduite par sa présidente Nora Back, a rencontré le 17 mai 2022 les députés du parti Pirate. L’entrevue a porté principalement sur la volonté du gouvernement de manipuler massivement l’index et le soi-disant «paquet de solidarité» censé dissimuler cette attaque frontale sur le pouvoir d’achat des salariés et des pensionnés.

L’OGBL et le parti Pirate s’accordent parfaitement sur le fait que le mal-nommé «paquet de solidarité» ne constitue en aucun cas un compromis acceptable et que cela devient désormais de plus en plus évident, y compris au sein de la commission spéciale «Tripartite» à la Chambre des députés.

Alors même que le pouvoir d’achat des ménages est actuellement fortement mis sous pression en raison de la flambée des prix (de l’énergie, mais pas uniquement) et que les ménages auraient donc besoin d’être davantage soutenus, c’est tout l’inverse que le soi-disant «paquet de solidarité» va produire. En effet, au moment même où les ménages en ont le plus besoin, il est prévu de manipuler massivement l’index (jusqu’en 2024). Quant aux «compensations» prévues pour le report envisagé de la prochaine tranche indiciaire, celles-ci sont loin de compenser la perte de pouvoir d’achat qui en découlera. Sans parler du fait que ces «compensations» ne sont prévues que pour le report de la prochaine tranche indiciaire et qu’aucune compensation (!) n’est prévue dans le paquet de mesures pour le report des tranches suivantes.

L’OGBL et le parti Pirate se disent par ailleurs tout particulièrement inquiets des conséquences de la hausse des taux d’intérêts des prêts immobiliers sur le pouvoir d’achat des ménages. Une évolution très préoccupante qui risque d’exacerber la crise du logement que connaît le Luxembourg depuis déjà de nombreuses années et qui va donner lieu à des situations dramatiques pour de nombreux ménages ne pouvant plus rembourser leurs prêts.

Enfin, l’OGBL et le parti Pirate ont décidé de renforcer à l’avenir leur coopération, dans l’intérêt des salariés et des pensionnés.

Communiqué par l’OGBL et le parti Pirate,
le 20 mai 2022

Pas de concessions sur l’index

Une délégation de l’OGBL, emmenée par sa présidente Nora Back, a rencontré les députées et porte-parole de déi Lénk le vendredi 6 mai 2022. L’échange a porté en premier lieu sur la volonté du gouvernement de manipuler massivement l’index et le soi-disant « paquet de solidarité » censé cacher cette attaque contre le pouvoir d’achat des retraité.e.s et salarié.e.s.

Ni pour l’OGBL, ni pour déi Lénk, cette manipulation de l’indexation des salaires et des pensions n’est admissible. L’index constitue en effet le seul véritable outil permettant d’adapter les salaires et retraites au coût réel de la vie. Cette manipulation intervient en outre précisément à un moment où l’inflation est à l’un de ces plus hauts niveaux depuis des décennies. L’explosion des prix — les prix de l’énergie en particulier, mais également les prix des produits alimentaires — conduit à des situations où de plus en plus de salarié.e.s et de retraité.e.s rencontrent des difficultés à joindre les deux bouts.

Cette manipulation est également un nouveau coup porté aux plus jeunes qui ont déjà souffert le plus des répercussions de la pandémie de Covid. En effet, les indemnités d’apprentissage et les rémunérations minimales de stage pour les élèves et étudiants sont indexées et perdent par conséquent en valeur. Parallèlement, les apprentis et stagiaires ne toucheront pas de compensation.

Or, la désinformation sur l’index s’est intensifiée ces derniers mois. L’index n’a jamais été un levier de la politique sociale. Il s’agit donc aussi de lutter contre cette désinformation. Pour cette raison, la création d’alliance plus vaste avec la société civile sera indispensable.

A l’avenir, l’OGBL et déi Lénk ont décidé de renforcer leur coopération dans la lutte pour la défense des acquis sociaux des salarié.e.s et retraité.e.s.

Communiqué par l’OGBL et déi Lénk
le 12 mai 2022

Inflation au Luxembourg: les nouvelles prévisions du Statec confortent la position de l’OGBL

Le Statec vient de réviser à la hausse ses prévisions concernant l’inflation au Luxembourg. L’administration, placée directement sous l’autorité du ministère de l’Économie, annonce désormais une inflation de 5,8% pour 2022 et de 2,8% pour 2023 (au lieu des 4,4% pour 2022 et 1,3% pour 2023 annoncés encore en février). Ces chiffres viennent confirmer une tendance qui était déjà prévisible depuis plus d’un mois et confortent encore davantage la position de l’OGBL et sa décision lors de la dernière tripartite.

L’OGBL tient à rappeler que le soi-disant «accord tripartite» qu’il a refusé de signer, prévoit une manipulation massive de l’index allant jusqu’en 2024. Celui-ci comprend en effet, en plus du report à avril 2023 de la prochaine tranche indiciaire (d’août? de juillet? de juin?), de retarder également à chaque fois d’au moins un an d’éventuels déclenchements supplémentaires de l’index qui pourraient encore advenir en 2022 et 2023.

Au regard des nouvelles prévisions concernant l’inflation et contrairement donc à ce que le gouvernement, en s’appuyant sur les analyses du Statec, assurait jusqu’à présent, également lors des négociations tripartites, la probabilité devient désormais de plus en plus grande que des tranches d’index supplémentaires soient dues en 2022 et 2023. Il devient donc aussi de plus en plus vraisemblable qu’une ou même plusieurs tranches soient définitivement perdues. En effet, sachant que la manipulation de l’index doit s’achever au 1er avril 2024, il est difficilement concevable que les entreprises versent alors l’ensemble des tranches reportées en même temps (= augmentation générale des salaires de l’ordre de 5-7,5% voire 10% au 1er avril: serait-ce un poisson d’avril ?).

Concernant ensuite plus particulièrement l’inflation enregistrée au mois d’avril 2022, il est surprenant de constater que le Statec reprend à son compte, dans sa dernière publication, le mythe de l’autoallumage des prix dû à l’index, alors que dans d’autres études, par le passé, ce même Statec a démontré que son effet restait très limité (autour de 0,2%). Par ailleurs, si l’index boostait véritablement l’inflation comme le prétend ce mythe, l’évolution de l’inflation devrait être au Luxembourg significativement plus élevée que dans les autres pays européens. Ce qui n’est absolument pas le cas: ni à moyen et long terme, ni pour le mois d’avril dernier (l’Allemagne par exemple, qui ne dispose pas de système d’indexation, a connu au mois d’avril exactement le même taux d’inflation que le Luxembourg: 0,8%).

Dans ce contexte, apparaît également un paradoxe. Le Statec annonce désormais en effet que l’inflation en 2022 et 2023 sera supérieure à ses projections initiales faites en février. Or, suivant le mythe de l’autoallumage des prix dû à l’index, le retardement d’une voire de plusieurs tranches indiciaires ne devrait-il pas alors ralentir au contraire l’inflation?

Enfin, l’OGBL constate que l’une des plus fortes augmentations des prix, survenues au mois d’avril, concerne les maisons de soins (+2%). L’OGBL tient à souligner ici que lors de la récente tripartite, il a demandé explicitement à ce que les prix des maisons de soins soient plafonnés. Il s’est malheureusement heurté à un refus catégorique du gouvernement sur ce point.

Pour l’OGBL, la manipulation prévue de l’index constitue une attaque frontale sur les droits des salariés et l’OGBL continuera à lutter jusqu’à ce que le gouvernement restaure enfin le mécanisme d’adaptation des salaires et des pensions à l’inflation, l’index.

Communiqué par l’OGBL
le 5 mai 2022


>> Inflation in Luxembourg: new Statec forecasts support OGBL’s position (PDF)

>> Inflação no Luxemburgo: as novas previsões do Statec confortam a posição da OGBL (PDF)

La manipulation superflue de l’index, payée avec l’argent de nos impôts !

Le Non de la Confédération syndicale indépendante du Luxembourg aux revendications du patronat et du gouvernement lors de la tripartite était juste, logique et nécessaire. Une autre décision, qu’il s’agisse d’un accord ou d’une abstention, aurait été contraire à la défense syndicale des intérêts du salariat au Luxembourg.

Ceux qui violent les accords attisent les conflits sociaux

Un dialogue social constructif dans le cadre de la tripartite suppose que le gouvernement  respecte les accords et les engagements politiques qu’il s’est lui-même fixés comme cadre d’action politique.

Le fait est qu’après des années de manipulation inutile de l’index par le gouvernement CSV/LSAP, le gouvernement DP/LSAP/Déi Gréng s’est engagé le 25 juin 2014, dans le cadre d’un accord avec les syndicats représentatifs au niveau national, à respecter une ligne directrice de la politique gouvernementale sur la question de l’index, qu’il a maintenant violée unilatéralement le 30 mars 2022.

« Le gouvernement prévoit que 12 mois devraient s’écouler en moyenne entre deux tranches indiciaires dans les 5 années à venir », faute de quoi « les partenaires sociaux se concerteront sur les mesures à prendre ». (accord du 25 juin 2014).

Cet accord a été confirmé pour la période de la 2e mandature du gouvernement dans l’accord de coalition 2018-2023 : « Le système actuel d’indexation automatique des traitements, salaires, pensions, rentes et autres indemnités et montants généralement adaptés, sera maintenu. » (Accord de coalition 2018-2023, p.131)

Lors de la tripartite, le gouvernement n’a pas respecté son propre accord et a ignoré son accord avec les syndicats.

Selon cet accord, outre la tranche indiciaire d’avril 2022, la tranche indiciaire suivante aurait dû être appliquée sans faille. Ce n’est qu’ensuite que le deuxième point de l’accord, à savoir la discussion avec les partenaires sociaux, deviendrait d’actualité.

Quelle est donc la valeur d’une règle du jeu flexible (en l’occurrence la moyenne sur 12 mois dans le cadre d’une période de référence de cinq ans) si, après de nombreuses années marquées par une inflation historiquement faible, cette règle est violée, ignorée et supprimée à la première oscillation dans l’autre sens?

La réponse à cette question est : aucune valeur du tout !

En d’autres termes, l’accord et l’engagement du gouvernement ne valaient pas le papier sur lequel ils ont été écrits !

Ce faux-pas du gouvernement contre sa crédibilité et sa prévisibilité en tant que partenaire de négociation digne de confiance est difficile à comprendre pour une autre raison. Les acteurs qui ont boycotté l’accord de 2014, à savoir l’UEL et les organisations patronales, sont maintenant confirmés et récompensés a posteriori dans leur attitude de refus par le gouvernement.

Le principe est le suivant : pour les représentants du gouvernement, il n’y a ni l’excuse du trou de mémoire politique, ni la grâce d’une nomination tardive au poste de ministre.

C’est la deuxième fois que le gouvernement actuel viole des accords avec la partie syndicale. Ce non-respect du dialogue social et de l’importance des accords en la matière conduit inévitablement à la perte de confiance qui ouvre la voie aux conflits sociaux.

Outre la violation, c’est-à-dire la non-application de l’accord susmentionné, se pose bien entendu la question de son contenu :

Cette manipulation de l’index est-elle nécessaire sur le plan économique et social ou bien cette manipulation de l’index est-elle l’expression d’une opportunité politique ?

Pour rappel : déjà fin 2021, donc avant le déclenchement de l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, s’est produit ce contre quoi l’OGBL avait mis en garde. Après une période d’inflation historiquement basse, le patronat a senti le vent tourner dès la première hausse du taux d’inflation et a immédiatement attaqué l’index.

Le directeur de la Chambre de commerce a d’abord tenté de faire avaler au pays son « indice durable » et a exigé que l’indice devienne un instrument d’éducation pour le comportement d’achat de la population. L’OGBL a été la seule voix discordante à commenter cette absurdité. En réponse aux autres provocations du patronat contre l’index, le gouvernement « promit » à son tour de ne pas toucher à l’index.

Les retenues politiques sont tombées avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. Cette opportunité bienvenue pour attaquer l’index et les salaires ne pouvait pas être manquée !

La solidarité de la population luxembourgeoise et son émotion humaine face aux événements contre l’existence du peuple ukrainien et de son État ont été politiquement instrumentalisées pour s’attaquer à nos acquis sociaux.

Avant même le début de la tripartite, l’attaque contre l’index avait déjà été décidée par le gouvernement.

Ensuite, lors des négociations tripartites, un principe important des discussions n’a pas été respecté. Le gouvernement n’a pas soumis d’analyse économique et sociale détaillée à l’expertise des parties aux négociations.

L’OGBL avait pourtant annoncé sa volonté de soutenir les entreprises ou les secteurs économiques menacés ou déjà exposés à des difficultés économiques dues à une production intensive en énergie ou à des chaînes d’approvisionnement perturbées. Alors que certains secteurs économiques, comme l’industrie ou les transports, auraient dû être au centre de la discussion, cela n’était moins, voire pas du tout nécessaire pour d’autres secteurs.

Mais une analyse différenciée n’entrait pas dans les calculs des partis politiques du gouvernement, car une telle analyse aurait rendu absurde l’attaque générale contre l’indexation des salaires. Un exemple frappant est le secteur des banques et des assurances, qui n’est impacté économiquement ni par les prix de l’énergie ni par une rupture de quelques chaînes d’approvisionnement.

L’organisation patronale ABBL a tenté de résumer les « difficultés économique » du secteur par une déclaration ridicule : « Comment allons-nous expliquer à nos maisons mères étrangères l’échéance des tranches indiciaires ? » Difficile à croire, mais vrai, que ces gens intelligents n’aient pas eu l’idée d’utiliser l’exercice 2021, en hausse de 30 %, comme support argumentatif.

Et même dans le secteur industriel, où la part des salaires dans les coûts de production est inférieure à 20 % et où, par exemple, ArcelorMittal a fait état avec beaucoup de fierté de son excellent exercice 2021, une analyse pertinente de la situation économique actuelle aurait difficilement permis de conclure à la nécessité de manipuler l’Index.

Paquet de redistribution du bas vers le haut

C’est surtout dans le secteur financier et bancaire que l’on voit à qui est destiné le « paquet de solidarité » du gouvernement et des autres signataires de l’accord tripartite. Les actionnaires de ce secteur se taillent la part du lion dans les millions d’euros soustraits au salariat par la manipulation de l’Index. Ne serait-il pas plus approprié d’utiliser le terme de « paquet de redistribution du bas vers le haut » pour désigner ce que l’accord tripartite a décidé ?

L’attaque contre les salaires et autres éléments de revenus indexés détériore la situation des revenus des salariés et des pensionnés et elle ne contribue en RIEN à la stabilisation de la situation économique.

Pire encore, les conséquences de l’accord tripartite ouvrent un fossé social conflictuel qui pèse sur les relations sociales au Luxembourg et qui risque, le cas échéant, d’évoluer jusqu’à la remise en cause de la paix sociale.

Le coup bas porté à l’une des trois lois salariales du Luxembourg ouvre très probablement une phase prolongée de lutte salariale. Ou bien quelqu’un croit-il encore sérieusement, au vu de ce qui s’est passé, que les revendications du patronat et de ses alliances politiques dirigées contre l’index vont s’atténuer et se calmer ?

C’est dans ce contexte qu’il faut discuter du report inacceptable ou de la remise en question d’autres tranches indiciaires, que cet « accord tripartite » approuve. Une manipulation de l’Index qui risque de dépasser celle de l’ère Juncker-Krecké.

Augmentation des impôts en comparaison à ce qui reste du montant net de l’index. Une deuxième manipulation de l’index par le gouvernement

Un autre point bas des négociations tripartites a été la tentative de légitimer la manipulation de l’index au moyen du soi-disant « modèle de compensation » financé par l’État pour une partie des salariés et des retraités, et d’impliquer ainsi les syndicats dans l’attaque sur les salaires. Ce qui a d’ailleurs en partie réussi, puisque les syndicats minoritaires l’ont approuvé.

Ce qui soulève d’ailleurs la question de savoir si une minorité peut signer un accord tripartite respectivement si cet accord peut être considéré comme valable dans de telles circonstances.

Le cadeau de plusieurs centaines de millions d’euros aux entreprises est accompagné par la division « solidaire » du salariat, financée par nos finances publiques. Le gouvernement tente de faire passer pour de la justice sociale cette subvention salariale aux entreprises, déguisée en dépense publique, en utilisant le newspeak propagandiste du « paquet de solidarité », ignorant ainsi l’essentiel.

Il ignore tout d’abord une autre promesse que le gouvernement n’a pas tenu non plus. A savoir qu’il n’y aurait pas d’augmentation d’impôts jusqu’à la fin de son mandat législatif en 2023. C’est faux et c’est un mensonge !

Depuis la réforme fiscale de 2017, le gouvernement n’adapte ni le barème fiscal pour les personnes physiques ni les crédits d’impôt à l’inflation ! Un autre vol d’index du gouvernement ! A chaque adaptation de l’indice des salaires et des pensions, le montant net est rogné de manière excessive par la soi-disant charge fiscale progressive. Ce tour de passe-passe fiscal permanent du gouvernement, également appelé « progression à froid », est une hausse d’impôt brutale qui frappe injustement les classes de revenus inférieures et moyennes et réduit le montant net des tranches d’indexation au profit des recettes fiscales de l’État.

Pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas envisagé d’adapter le barème fiscal et les crédits d’impôt en tripartite afin de désamorcer sa manipulation indiciaire superflue en termes de pouvoir d’achat ? La réponse à cette question est banale et révoltante : le gouvernement, s’il lui est accordé un nouveau mandat, entend répéter le même scénario qu’il avait déjà mis en scène lors de la réforme fiscale de 2017. S’il s’agissait alors de compenser les hausses d’impôts de la progression à froid entre 2009 et 2017, « vendues » à la population comme des allègements fiscaux, le même jeu politique devrait pouvoir se répéter lors de la prochaine réforme fiscale. Les hausses d’impôts et les pertes de pouvoir d’achat cumulées depuis 2017 nous seront alors à nouveau présentées comme des allègements fiscaux.

Le gouvernement aurait pu éviter cette « arnaque » et tenir sa promesse de ne pas augmenter les impôts, tout en renonçant à la division « solidaire » du salariat et des retraités. Rappelons à cet égard que le gouvernement a baissé une deuxième fois l’imposition des entreprises après la réforme fiscale de 2017 !

Les lacunes de l’action politique du gouvernement. Une liste qui ne cesse de s’allonger

Et si l’arrêt de la progression à froid par l’adaptation du barème fiscal et des crédits d’impôt avait été insuffisant d’impact au regard de la situation sociale des bas revenus, la question suivante se pose aux partis du gouvernement : pourquoi vous vous obstinez à vous opposer à l’adaptation substantielle, attendue depuis longtemps, de l’allocation de vie chère, qui n’a pas été adaptée à l’évolution générale des revenus depuis 2009 ? Les deux augmentations de 10% resp. 200 € (2021 et 2022) compensent tout au plus le mouvement d’inflation jusqu’en 2021. Et pourquoi, pour la compensation sociale des augmentations de la taxe CO2 en 2022 et 2023, ne pas simplement adapter le crédit d’impôt déjà existant ?

Et si, suite à la pression politique exercée après le pitoyable « accord tripartite », le gouvernement vient d’annoncer l’indexation des prestations familiales aux dates prévues, cela soulève la question de savoir quand le gouvernement mettra enfin fin à son manquement à la parole donnée dans le cadre de l’accord  « Paquet d’avenir » de 2014 et adaptera les prestations familiales à l’évolution générale des salaires, au lieu de se contenter de les indexer ? Il ne lui reste plus beaucoup de temps pour cela.

Même si l’adaptation de l’allocation de loyer, réclamée depuis longtemps par l’OGBL, est une bonne chose, cette mesure ne cache pas le fait que le gouvernement n’a toujours pas fait de proposition de réforme via la loi sur le bail à loyer qui lierait l’évolution des loyers à celle des salaires et n’a toujours pas mis en place de mesure légale contre la spéculation galopante dans le secteur immobilier.

A l’adresse de ceux qui font maintenant leurs adieux à la question de la répartition entre le capital et le travail et qui veulent faire au contraire de la répartition entre les « mieux payés » et les « moins payés » du salariat l’objet de leurs efforts politiques, il faut dire que cette perversion idéologique des rapports sociaux ne peut pas se faire avec l’OGBL.

Si quelqu’un veut discuter des écarts et des hiérarchies salariales, il ne devrait pas s’attaquer à la loi sur l’indexation, mais se concentrer sur les deux autres lois sur les salaires. A savoir la loi sur les conventions collectives et la loi sur le salaire social minimum. Le programme de coalition 2018-2023 prévoit une discussion sur la réforme de la loi sur les conventions collectives, qui aurait dû avoir lieu depuis longtemps. Jusqu’à présent, rien n’a été fait. Et l’augmentation structurelle du salaire minimum légal se limite à 0,9 % après huit ans de mandat gouvernemental ! Enfin, la progression fiscale à froid décrite ci-dessus grignote grassement l’augmentation nette de 100 € garantie en 2019.

La manipulation de l’index touche tout le monde et constitue une redistribution superflue et économiquement inutile dans les poches du patronat.

Il s’agit d’une attaque contre les salaires qui n’a absolument rien à voir avec la solidarité. Le fait que, pour les bas salaires, cette intervention salariale soit atténuée par le recours aux finances publiques n’y change rien. Une telle nouvelle définition du rôle redistributif de l’État est une aberration sociale et n’est pas digne de la tradition historique des mouvements politiques progressistes.

Et à l’adresse de ceux qui veulent nous faire croire qu’il n’y aura pas d’échéance d’une tranche indiciaire en 2023, et donc pas de nouveau report, parce que lors de la tripartite le Statec a prévu une inflation de 1,3% pour 2023, je dirai ceci : pourquoi manipuler l’index maintenant si le taux d’inflation tombe à 1,3% en 2023 et pourquoi, dans ces conditions, violer l’accord de 2014 en reportant la deuxième tranche indiciaire de 2022 ?

D’où mon appel aux députés du Parlement luxembourgeois à rejeter l’accord tripartite. Il y a encore une fenêtre d’opportunité pour changer d’avis et désamorcer le conflit social.

André Roeltgen

Unsere Gesundheit ist kein Business

Die beiden rezenten Interviews des Präsidenten der liberalen Ärzteschaft (AMMD) im Luxemburger Wort sowie auf RTL-Radio, stellen eine hohle, inhaltlich falsche und unnötig polemische Attacke auf die Arbeitnehmer des Gesundheitssektors, sowie auf die, die unser Gesundheitssystem zum großen Teil mitfinanzieren, nämlich die Arbeitnehmer und Rentner Luxemburgs dar. Es sind diese Menschen, die in einer überwiegenden Mehrheit durch die federführende Gewerkschaft im Gesundheitswesen, dem OGBL, in den Gremien der Gesundheitskasse (CNS) sowie in den Verhandlungen der Arbeitsbedingungen im Sektor vertreten sind….

Der Präsident der AMMD scheint darüber hinaus ebenfalls zu vergessen, dass genau diese Menschen auch die Mehrheit der Patienten in Luxemburg darstellen. Zwischen beiden Gruppen rhetorisch zu unterscheiden ergibt also nur wenig Sinn, sei es denn nur zur Täuschung der eigentlichen Tatsachen.

Tatsache ist nämlich, dass der OGBL sich immer für ein Gesundheitswesen stark gemacht hat, das den Menschen in den Mittelpunkt stellt und das die Interessen der Patienten schützt. Tatsache ist auch, dass dieser Schutz nur in einem Gesundheitswesen garantiert werden kann, das eine öffentliche Entwicklungslogik verfolgt und nicht von einer Gewinnoptimierung auf Kosten der Allgemeinheit und der Versicherten inspiriert wird. Die Gesundheit der Menschen darf niemals zu einer Ware werden und auch nicht zu einem Mittel, um privatkommerzielle Ziele zu verwirklichen. Unsere Gesundheit ist kein Business. Gegen solche Tendenzen wird der OGBL sich immer wehren.

Tatsache ist andererseits auch, dass die von der AMMD verteidigten Privatisierungstendenzen vor allem für die liberale Ärzteschaft, sowie für nationale und internationale Großinvestoren, sehr lukrativ sein können. Tatsache ist auch, dass Alain Schmit vergessen hat dies in seinen Interviews zu erwähnen. Ob dabei den oben genannten Großinvestoren, die dabei sind in Luxemburg in Strukturen und das dazugehörige Material zu investieren, die morgen als kommerziell geführte ambulante Zentren geführt werden sollen, immer nur das Wohl des luxemburgischen Patienten am Herzen liegt, ist mehr als unwahrscheinlich.

Ebenfalls unerwähnt bleibt die Tatsache, dass der OGBL sich nicht gegen eine geografische Dezentralisierung der ambulanten Dienste ausgesprochen hat. Jedoch sollten diese im Sinne einer qualitativen Behandlung des Patienten öffentlich geführt werden, um so die soziale Sicherheit wie wir sie heute kennen nicht zu gefährden und darüber hinaus die Arbeitsbedingungen der Arbeitnehmer abzusichern. Es dürfte in diesem Zusammenhang jedem bewusst sein, dass nur durch gute und abgesicherte Arbeitsbedingungen heute und in der Zukunft eine hohe Qualität in der Betreuung der Patienten garantiert werden kann.

Es war doch gerade unser starkes öffentliches Gesundheitssystem, das unsere Gesellschaft bislang verhältnismäßig sicher durch 2 Jahre weltweite Pandemie geführt hat. Eine fortschrittliche Vision für die Zukunft unseres Gesundheitswesens sollte also logischerweise gerade eine Stärkung und den Ausbau dieses Systems vorsehen. Einen Gesundheitsmarkt zu erschaffen, der sich kommerziellen Profitregeln unterwerfen würde, wäre eine fatale Fehlentscheidung, die das Solidaritätsmodell auf dem unsere soziale Sicherheit beruht, schrittweise seiner Substanz berauben würde. Ein solches Modell führt unweigerlich zu einer strukturellen Zwei-Klassen Medizin, die bestenfalls noch eine «Minimalversorgung» für die größten Teile der Bevölkerung vorsehen wird.

Seit Jahren fordert der OGBL außerdem eine Stärkung der Salariatsmedizin um dem Ärztemangel entgegen zu wirken. Immer mehr junge Mediziner fordern geregeltere Arbeitsverhältnisse und sprechen sich für eine Anstellung aus oder entscheiden sich dafür nach Abschluss des Studiums in einem geregelten Angestelltenverhältnis in ihrem Ausbildungsland zu bleiben. Jedoch würde die Stärkung eines solchen Systems den profitorientierten Ärzten, die die AMMD-Führung vertritt einen Strich durch die Rechnung machen. Es sind nicht zuletzt die ungleich verteilten Tarife, die von der AMMD verhandelt werden und vor allem einigen wenigen spezialisierten medizinischen Berufen zugutekommen, die vielen Ärzten in Luxemburg zu schaffen machen. Es sind jedoch genau sie, die oft in der Argumentation benutzt werden, um für eine stärkere Liberalisierung des Systems zu plädieren. Dabei sind diese Probleme «hausgemacht» und keinesfalls eine natürliche Konsequenz der öffentlichen Reglementierung.

Darüber hinaus ist es gerade die von der AMMD gepriesene Privatisierung der ambulanten Medizin, die den Ärztemangel in den Krankenhäusern verstärken würde. Dies aufgrund der verhältnismäßig intensiveren Arbeitsbedingungen auf den Stationen und den notwendigen Bereitschaftsdiensten im Krankenhausbereich.

Der Anspruch auf ein modernes und sozial fortschrittliches Gesundheitswesen ist nicht von der wichtigen Vorgabe der zielgerichteten effizienten Verwendung der öffentlichen Gelder zu trennen. Es gilt heute die richtigen Lehren aus der Krise zu ziehen und das luxemburgische Gesundheitswesen bestmöglich auf alle zukünftigen Herausforderungen vorzubereiten. Nur durch eine Erweiterung eines starken öffentlichen Gesundheitssystems mit gleichem Zugang für alle und mit optimalen Arbeits- und Lohnbedingungen für sämtliche Arbeitnehmer, kann dies erreicht werden. Die negativen Auswirkungen der Liberalisierung und Privatisierung des Gesundheitswesens, nämlich die Vernachlässigung der öffentlichen Gesundheitseinrichtungen und ihrer Leistungen die in vielen Ländern zu beobachten sind, dürfen Luxemburg nicht als Zukunftsmodell dienen.

Aus diesem Grund muss sich die luxemburgische Gesundheitspolitik den wirtschaftlichen Partikularinteressen widersetzen und dem korporatistischen Druck der liberalen Ärzteschaft und die damit wachsende Gefahr der Abhängigkeit vom privaten Kommerz gesetzlich abwehren.

Mitgeteilt vom OGBL
am 28. April 2022