Tripartite – un tour pour rien!

Plus d’un an après la date annoncée initialement, la deuxième réunion du Comité de coordination tripartite depuis le déclenchement de la crise sanitaire a eu lieu le 13 décembre 2021. Les syndicats représentatifs au niveau national — la CGFP, le LCGB et l’OGBL — avaient insisté depuis longtemps sur la nécessité d’organiser une nouvelle tripartite afin de préparer, dans le cadre du dialogue entre partenaires sociaux, une sortie durable de la pandémie du Covid-19 et de se préparer aux défis essentiels des prochaines années, ceux de la transition écologique et digitale, ainsi qu’en vue de garantir à long terme le modèle social luxembourgeois.

En amont de cette réunion du 13 décembre 2021, les syndicats avaient critiqué la date tardive retenue pour celle-ci — à trois jours avant le vote du budget 2022 à la Chambre des députés, il n’était en effet plus possible d’imaginer que les discussions menées dans le cadre de cette tripartite auraient encore une quelconque influence sur l’orientation budgétaire de 2022 – et ils avaient proposé d’ajouter des points supplémentaires à l’ordre du jour, tous rejetés par le Premier ministre.

Le ministre du Travail, Dan Kersch, ayant toutefois annoncé en amont de la tripartite qu’il s’agirait avant tout d’écouter les partenaires sociaux, on pouvait ainsi supposer qu’il ne s’agirait là que d’une première réunion et que les différentes mesures pourraient être négociées lors de réunions tripartites suivantes. Or, cela n’a pas été le cas. Il apparaît de plus en plus clairement que le gouvernement actuel ne considère pas la tripartite comme un processus, mais comme un event.

La méthode a été à nouveau la même qu’en juillet 2020. Les syndicats et les représentants des employeurs ont pu prendre la parole après des présentations exhaustives de la situation économique et sociale faites par différents ministres, mais sans même pouvoir leur poser des questions. Parmi les différentes propositions avancées par les deux parties, les ministres présents ont sélectionné une poignée de mesures, qui ont ensuite été présentées à la presse comme le résultat de la tripartite. Nous sommes ici à des années-lumière des accords tripartites nationaux négociés, souvent pendant plusieurs semaines, sous les gouvernements précédents.

Les syndicats représentatifs au niveau national ne peuvent donc que prendre acte du fait que le gouvernement n’est pas en mesure d’offrir le cadre nécessaire à un dialogue social national digne de ce nom. La prolongation du chômage partiel extraordinaire et des aides aux entreprises est évidemment à saluer, ainsi que la prolongation de l’accord passé entre les syndicats et le ministre du Travail garantissant qu’en cas de chômage partiel, tout salarié concerné ne puisse pas toucher moins que le salaire social minimum. Toutefois, cette mesure risque encore d’être insuffisante, car la pandémie ne sera vraisemblablement pas derrière nous d’ici fin-février. Sont bien évidemment aussi à saluer, les améliorations concernant l’embauche de réfugiés et de conjoints d’expatriés.

Dans l’ensemble, il s’agit toutefois d’un paquet de mesures très maigre par rapport aux défis actuels. Il est incompréhensible que les représentants du gouvernement estiment manifestement qu’il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat au Luxembourg. Il ne s’agit pas uniquement d’une divergence dans l’interprétation des chiffres — l’analyse du gouvernement, qui se réfère exclusivement à une valeur moyenne globale corrigée par rapport à l’inflation et selon laquelle le pouvoir d’achat serait resté «stable» au cours de la pandémie, est manifestement en contradiction avec la réalité vécue d’une grande partie de la population.

La hausse des prix de l’énergie, l’explosion des coûts du logement, l’inflation touchant les produits alimentaires — tout cela ne semble pas constituer un problème pour le gouvernement. Partant du constat que le pouvoir d’achat a beaucoup souffert depuis le début de la pandémie, les syndicats ont formulé toute une série de revendications visant à le renforcer. Les ajustements demandés concernaient principalement les prestations familiales, des mesures fiscales sélectives et des mesures d’urgence en matière de logement. Ces revendications sont justifiées par l’impact de la crise du logement sur les ménages, le taux de pauvreté croissant touchant les familles monoparentales et les familles nombreuses, ainsi que le salaire social minimum qui demeure encore trop bas par rapport au seuil de risque de pauvreté.

Les mesures annoncées, comme la gratuité des cantines scolaires ou l’augmentation de 200 euros de l’allocation de vie chère, sont jugées comme étant insuffisantes au regard de la pression actuelle sur le pouvoir d’achat. Les syndicats ont également tenu à rappeler que les frontaliers, dont l’importance pour l’économie et le système social luxembourgeois a été amplement démontrée lors de la pandémie, ne bénéficient pas des nouvelles prestations en nature. Mais ceci n’est apparemment pas un problème pour le gouvernement, mais son programme.

La réaction du gouvernement aux arguments et aux revendications des syndicats a été marquée par une arrogance sans précédent. Selon le Premier ministre, la plupart des problèmes soulevés par les syndicats n’auraient pas leur place dans une tripartite. Les mesures concernant plus particulièrement le logement et le climat devraient être discutées en dehors de la tripartite avec les ministres concernés. La tripartite devrait être considérée exclusivement comme un instrument de crise, et ne devrait pas devenir un «salon de discussion», comme l’a souligné le Premier ministre lors d’une conférence de presse à l’issue de la tripartite — qui a d’ailleurs été organisée sans avoir été aucunement convenue avec les partenaires sociaux. Comme si précisément dans les domaines du logement et du climat, il n’y avait pas une situation de crise évidente!

Le Premier ministre a également souligné que l’état des finances publiques n’autoriserait pas la prise de nouvelles mesures ciblées en vue d’améliorer le pouvoir d’achat, alors même qu’elles avaient été présentées auparavant comme les plus solides de toute l’Europe. Sans gêne, le Premier ministre a également demandé à ce que l’impact budgétaire des différentes propositions des syndicats ait à être chiffré en détail. Combien de demandes de chiffres, adressées par les syndicats aux politiques, sont restées sans réponse par le passé?

De tout cela, il ressort que la seule véritable avancée de la réunion a consisté dans l’opposition sans équivoque de la part du gouvernement face aux nouvelles tentatives du patronat de remettre en question l’indexation des salaires. Il est évident que cela ne peut pas être considéré comme satisfaisant du point de vue syndical.

Les syndicats continueront, quoi qu’il en soit, à se battre pour un renforcement du pouvoir d’achat et à lutter contre les inégalités qui s’accroissent.

Communiqué par la CGFP, le LCGB et l’OGBL, le 14 décembre 2021.

Revalorisation des policiers diplômés – Ca suffit désormais!!!

L’ADESP demande au gouvernement combien de temps il va encore laisser sur le carreau les quelque 600 policiers diplômés? Combien de temps le gouvernement maintiendra-t-il sa position obstinée concernant leur revalorisation de carrière ?

Il est presque surréaliste qu’en 2021, les policiers soient encore classés dans une carrière qui correspond au niveau scolaire d’une «11etechnique» ou d’une «3e classique».

En 2015, le gouvernement a chargé un cabinet de conseil renommé pour réaliser un audit complet de la police grand-ducale. Le cabinet d’audit a préconisé une revalorisation du niveau de carrière C-1 vers le niveau B-1 afin de répondre aux exigences et à la complexité croissantes du travail.

L’harmonisation des diplômes scolaires a été l’une des principales raisons de la réforme statutaire des salaires dans la fonction publique en 2015. Les diplômes de milliers de fonctionnaires ont été reconnus à cette occasion et revalorisées depuis 2015 sur la base de ladite réforme.

L’ADESP se demande pourquoi cela n’est pas possible dans la police ?

120 fonctionnaires ont saisi la justice pour dénoncer cette injustice. Du jamais vu dans la fonction publique!

Les juges ont estimé en première instance qu’il s’agissait d’une question politique.

Le 30 novembre 2021, une motion concernant la revalorisation des carrières des policiers diplômés a été déposée à la Chambre des députés. Le gouvernement a jusqu’à présent ignoré cette demande!

Pour faire face à la situation critique en matière de sécurité dans le pays, la police recrute enfin massivement. Il est très démotivant de constater que les nouvelles recrues sont classées dans la carrière adéquate B1, alors que leurs formateurs sont classés dans la carrière C1, qui est inférieure. Ce sont précisément ces fonctionnaires de police qui attendent en vain depuis des années leur revalorisation dans la carrière B1 !

L’ADESP ne peut en aucun cas accepter une telle indécence et revendique la revalorisation immédiate des policiers diplômés!

L’ADESP attire également l’attention sur le moral qui est au plus bas chez les fonctionnaires en raison de leur énorme charge de travail actuelle. L’ADESP ne comprend absolument pas que ces fonctionnaires doivent en plus encadrer les nouveaux stagiaires.

La colère et la résignation des policiers augmentent de jour en jour. Le gouvernement doit accepter le reproche de négligence grave, s’il laisse l’exécutif du monopole de la sécurité publique dans cet état d’esprit.

La sécurité des citoyens ne peut être assurée que par une police juste et solide!

L’ADESP demande aux politiques d’agir enfin! Dans le cas contraire, le syndicat agira… au plus tard en 2023, année électorale!!!

Communiqué par l’Association du personnel policier détenteur d’un diplôme de fin d’études secondaires de la police grand-ducale (ADESP) / Affiliée à l’OGBLle 10 décembre 2021

Soil-Concept SA — Des emplois dans la balance

Les salariés de Soil-Concept à Diekirch (Fridhaff) sont actuellement dans la plus totale incertitude quant à leur avenir. Depuis plusieurs mois, un feuilleton à rebondissement se déroule par médias interposés entre le ministère de l’Environnement et l’entreprise, pour savoir si cette dernière possède ou ne possède pas les autorisations nécessaires pour poursuivre ses activités. Pour l’OGBL, cette situation est totalement inacceptable, puisque les salariés se retrouvent oubliés au milieu de cette dispute. Ils risquent de perdre leur emploi et ne savent pas si leur salaire sera payé à la fin du mois.

L’entreprise, qui emploie une dizaine de salariés, est active dans le secteur du traitement de déchets, plus spécifiquement le traitement de boues d’épuration pour plusieurs communes du pays. L’OGBL ne veut pas prendre parti dans le conflit qui oppose Soil-Concept au ministère de l’Environnement, mais il exige par contre que les parties concernées trouvent rapidement une solution pour garantir le maintien des emplois et le paiement des salaires.

L’OGBL a déjà saisi différentes instances afin d’obtenir rapidement des réponses et veiller à la défense des intérêts des salariés concernés.

Le CovidCheck en entreprise devient obligatoire au 15 janvier 2022 : Clarifications sur la position de l’OGBL

Pourquoi l’OGBL s’est opposé massivement au CovidCheck facultatif en entreprise mais «salue» désormais le CovidCheck généralisé?

D’abord, on ne peut pas dire que l’OGBL «salue» la généralisation du CovidCheck en entreprise. L’OGBL n’était pas demandeur d’une telle mesure, mais il prend acte de cette décision du gouvernement, qui a pris ses responsabilités dans un contexte marqué par une forte flambée des infections, voire des décès liés au Covid-19, alors que le taux de vaccination n’évolue que très lentement. L’OGBL ne peut que regretter qu’on en soit arrivé là.

Il y a néanmoins trois différences majeures par rapport à la loi du 18 octobre:

1) la mise en œuvre concrète de la mesure a été discutée au préalable entre le gouvernement, les syndicats et les employeurs. Il y a eu un véritable dialogue social, ce qui n’était pas le cas en octobre;

2) l’objectif de ces négociations était de fixer un cadre légal clair, ce qui manquait totalement dans la première loi, qui ne faisait que refiler la «patate chaude» de la mise en œuvre aux patrons et aux délégations du personnel;

3) la mesure ne prendra effet qu’au 15 janvier 2022, ce qui laisse un temps de préparation suffisant pour clarifier toutes les questions en suspens et discuter sérieusement de la mise en œuvre concrète sur chaque lieu de travail.

Quel a été l’objet des négociations?

Les négociations qui ont eu lieu dans la semaine du 29 novembre au 3 décembre 2021 n’ont pas porté en soi sur la généralisation du CovidCheck sur le lieu de travail, le gouvernement étant très clair sur le fait que celle-ci était non négociable. Elles ont porté sur le cadre légal fixant les règles à appliquer par rapport au CovidCheck.

L’OGBL a mis l’accent en particulier sur deux questions essentielles pour sauvegarder les existences des personnes concernées et pour éviter des situations de précarité extrême:

– le fait que le CovidCheck ne puisse pas entraîner de licenciements

– le fait que ne pas pouvoir travailler en raison de l’absence d’un CovidCheck valide ne puisse pas entraîner une désaffiliation de la sécurité sociale.

Ces deux conditions essentielles sont acquises à l’issue des négociations.

Il sera inscrit dans la loi que le fait de ne pas pouvoir ou vouloir présenter un CovidCheck valide ne constitue pas un motif de licenciement.

En ce qui concerne la sécurité sociale, l’affiliation à la CNS est de toute façon maintenue pendant trois mois; en ce qui concerne la caisse de pension, l’employeur continuera à payer la cotisation pendant les 64 heures/mois qui sont nécessaires pour maintenir l’affiliation ininterrompue au régime de pension.

S’il n’y a pas de licenciement, qu’est-ce qui se passe donc si je ne peux ou ne veux pas présenter de CovidCheck valide?

Les discussions ont abouti sur le principe que les personnes concernées qui ne peuvent ou ne veulent pas présenter un CovidCheck valide et qui ne peuvent donc pas travailler dans les locaux de l’employeur, doivent prendre du congé. Toutefois, les règles générales en matière de congé s’appliquent: l’employeur peut refuser le congé si les besoins de service ou les désirs justifiés d’autres salariés s’y opposent (ceci pour éviter de se retrouver dans des situations où des congés seraient refusés à des personnes présentant un CovidCheck valide en raison de l’absence de personnes avec un CovidCheck non valide).

Il ne s’agit bien entendu pas d’un congé supplémentaire. La personne concernée aura moins (voire pas) de jours à prendre sur le restant de l’année. On peut donc bien parler d’une sanction. Toutefois, il faut bien préciser qu’il ne s’agit pas d’une sanction disciplinaire au sens du droit du travail et du droit de la Fonction publique qui resterait inscrit sur le fichier du salarié concerné.

S’il a épuisé son congé légal ou s’il ne lui est pas possible de prendre des congés pour les raisons cités ci-dessus, le concerné peut soit se mettre en règle, soit sera mis en dispense de travail non rémunérée jusqu’à ce qu’il puisse présenter un CovidCheck valide ou jusqu’à la fin de la mesure. C’est l’étape ultime qui est prévue.

Comme indiqué ci-dessus, la personne concernée n’est pas désaffiliée de la sécurité sociale pendant cette période.

Par ailleurs, les discussions ont abouti sur le principe de la neutralisation de la période non travaillée pour la détermination de la durée des congés payés, pour les droits légaux ou conventionnels liés à l’ancienneté du salarié ainsi que pour le calcul de l’allocation de chômage et de l’indemnité compensatoire en cas de reclassement professionnel.

Est-ce qu’il y a des sanctions pour les employeurs?

Oui, l’employeur qui ne met pas en place correctement le CovidCheck risque des amendes de plusieurs milliers d’euros, suivant les dispositions générales de la loi concernant les mesures contre la pandémie du Covid-19.

Qui paie les tests?

C’est pour l’OGBL une question qui reste ouverte. L’OGBL avait critiqué le fait que les tests antigéniques rapides ne soient plus acceptés que s’ils sont certifiés, à côté des tests PCR, pour le CovidCheck ce qui pose un coût majeur pour les personnes qui sont obligées à se faire tester, et qui a par ailleurs mené à la situation suivant laquelle beaucoup moins de personnes se font tester, et donc que la propagation du virus devient moins contrôlable.

Il s’ajoute par ailleurs l’injustice sociale créée par le fait que le coût (600 à 700 euros) par mois – qui devient encore plus élevé fait en sorte que des personnes avec une rémunération élevée peuvent se payer le luxe de ne pas être vaccinées, alors que pour les salariés à revenu faible voire moyen, le CovidCheck crée de facto une obligation vaccinale.

Or, jusqu’ici le gouvernement a toujours insisté sur le fait que la vaccination reste volontaire et non pas obligatoire. Les personnes ont donc a priori aussi le choix de ne pas se faire vacciner.

Pour toutes ces raisons, l’OGBL est toujours d’avis qu’il faudrait prévoir une possibilité de se faire tester gratuitement – évidemment celle-ci s’appliquerait aussi aux personnes vaccinées, qui peuvent toujours s’infecter ou passer le virus.
Au minimum, cette gratuité devrait s’appliquer aux personnes à revenu faible – par exemple en-dessous de 2,5 fois le salaire social minimum.

Il faut noter toutefois que l’OGBL était relativement isolé avec cette position dans les discussions avec le gouvernement et les employeurs. Il a toutefois été retenu de prévoir la prise en charge intégrale des tests par l’État pour la période entre la 1ère et la 2e vaccination, ce qui pour nous constitue bien le minimum.

Par ailleurs, les tests continueront à être pris en charge pour les personnes où la vaccination est médicalement contre-indiquée. La procédure de certification médicale pour ces personnes sera clarifiée et le gouvernement a indiqué réfléchir sur des pistes où ces personnes ne seraient plus obligées de se faire tester quotidiennement, ce qui serait évidemment à saluer.

Quid si mon test perd sa validité pendant ma journée de travail?
Est-ce que je dois rentrer?

Non, la période de travail entamée est incluse dans la période de validité pour la validité du CovidCheck sur le lieu de travail.

Quelle est la durée de validité de la mesure?

Le CovidCheck (3G) en entreprise sera en vigueur du 15 janvier au 28 février 2022, avec possibilité de prolongation si la situation ne s’améliore pas ou à défaut d’autres mesures.

En conclusion, 

L’OGBL rappelle qu’il n’a pas été demandeur du CovidCheck en entreprise. 

L’OGBL s’est toujours prononcé pour la vaccination, qui reste jusqu’ici encore le meilleur moyen pour combattre le coronavirus. 

Dans les discussions qui ont eu lieu, qui ont été très difficiles, l’OGBL a tenté de limiter les dégâts et d’éviter des situations de précarité extrême qui pourraient découler de la décision du gouvernement. Il estime que sur certains points, ces garanties ont été prévues et qu’au moins un cadre légal plus clair a été retenu que pour la première loi prévoyant le CovidCheck en entreprise.

Malgré ses réticences qui demeurent par rapport à l’instrument du CovidCheck en entreprise, il espère que les mesures sanitaires décidées par le gouvernement et le comportement responsable de la population (respect des gestes barrière, port du masque…) contribueront à une amélioration de la situation sanitaire, à une baisse des infections et en fin de compte à un retour à la normale que nous attendons toutes et tous depuis si longtemps.

Erste Klagen vor dem Référé und dem Verwaltungsgericht

covid_check_scanSeit dem 1. November sind öffentliche Verwaltungen und Unternehmen dazu ermächtigt, den CovidCheck am Arbeitsplatz einzuführen, ohne dass noch die Möglichkeit von nicht zertifizierten Selbsttests besteht. CGFP, LCGB und OGBL meldeten gleich zu Beginn ihre Bedenken an. Vor allem die möglichen harten Sanktionen, die im Extremfall einen Arbeitsplatzverlust derß Beschäftigten nach sich ziehen können, sind für die drei national repräsentativen Gewerkschaften keineswegs hinnehmbar.

Zudem birgt die überstürzte und holprige Umsetzung der neuen Bestimmungen weiterhin große Risiken in puncto Datenschutz. Hier besteht nach wie vor Klärungsbedarf. Der gleichen Ansicht ist auch die nationale Datenschutzkommission. Unklar bleibt auch die Rechtslage in Bezug auf die Bewahrung der Grundrechte jedes einzelnen Bürgers. Gefordert wird die sofortige Wiedereinführung der kostenlosen Schnelltests, die sich angesichts der rasant steigenden Infektionszahlen nahezu aufdrängt. Gemeinsames Ziel muss es sein, die Pandemie einzudämmen.

Ein von den Gewerkschaften gestelltes Ultimatum ließ die Regierung verstreichen, ohne auch nur die geringste Kompromissbereitschaft zu zeigen. Da die Dreierkoalition die Warnschüsse der drei größten Arbeitnehmervertreter des Landes nicht wahrnimmt, leiten CGFP, LCGB und OGBL die nächsten Schritte ein.

Prüfung der Gesetzeslage

Eine erste Analyse hatte ergeben, dass das jüngste Covid-Gesetz nicht notgedrungen mit übergeordneten Rechtslagen und Normen übereinstimmt. Zu diesem Schluss kommen jedenfalls zwei unabhängig voneinander erstellte juristische Gutachten. CGFP, LCGB und OGBL unterstützen deshalb Gerichtsverfahren, um zu prüfen, ob der CovidCheck am Arbeitsplatz tatsächlich gegen andere Gesetzestexte verstößt, so wie es eine erste Lektüre stark vermuten ließ.

Dem Vernehmen nach scheint ein Großteil der Unternehmen das 3G-Konzept bereits abgehakt zu haben. Viele Betriebsleiter versuchen mit gesundem Menschenverstand und im Dialog mit ihrer Personaldelegation nach praktischen Lösungen zu suchen, um die ohnehin schon angespannte Situation nicht noch zusätzlich anzuheizen. Die unsichere datenschutzrechtliche Lage hält viele Großunternehmen zudem davon ab, den CovidCheck flächendeckend einzuführen.

Ausgerechnet im öffentlichen Dienst ergibt sich ein anderes Bild. Die staatlichen Strukturen, die unter der Aufsicht der Ministerien für Gesundheit und Sozialversicherung stehen, waren zwar bislang – angeblich aus organisatorischen Gründen – nicht in der Lage, den CovidCheck umzusetzen. In vielen anderen Bereichen des Staatsdienstes scheinen die Covid-Kontrollen jedoch äußerst rigide und unflexibel angewandt zu werden.

Fakt ist, dass etliche Mitarbeiter, die aus welchen Gründen auch immer nicht 3G-konform sind, inzwischen gravierende Nachteile erfahren haben. Einige von ihnen wurde der Zugang zum Arbeitsplatz verwehrt – mit allen erdenklichen Konsequenzen, die eine solche Entscheidung zur Folge haben kann. Die Leidtragenden haben inzwischen die ersten Klagen vor dem Eilgericht (Référé) und dem Verwaltungsgericht eingereicht. Die Betroffenen werden dabei von CGFP, LCGB und OGBL unterstützt.

 

L’explosion des prix de l’énergie ne peut pas être combattue avec des aumônes

La flambée des prix de l’énergie continue sans relâche. Et même si le gouvernement prétend que le problème serait moins aigu au Luxembourg que dans d’autres pays européens, les chiffres d’Eurostat montrent le contraire. En fait, en ce qui concerne les carburants, le Luxembourg a connu la hausse la plus importante de tous les pays de l’Union européenne – une augmentation de 31% entre septembre 2020 et septembre 2021. Il s’ajoute l’explosion des prix du gaz, que le Ministère de l’Énergie évalue lui-même à 31% (prix absolu) depuis janvier 2021.

Cette hausse faramineuse frappe tout particulièrement les ménages à bas et moyens revenus, qui sont déjà lourdement mis à contribution par l’explosion des coûts du logement et les pertes encourues dans le contexte de la pandémie.

Que fait le gouvernement dans cette situation? Il s’allie sur le plan européen aux pays nordiques et germanophones qui bloquent toute discussion sur une réforme du marché intérieur européen du gaz et de l’électricité.

La seule mesure avancée par le gouvernement est l’augmentation annoncée de l’allocation de vie chère de 200€ pour l’année 2022. Or, cette hausse ne couvre en réalité même pas la perte en valeur encourue par les bénéficiaires en raison de la non-adaptation de cette allocation à l’évolution des prix pendant plus d’une décennie – de 2009 à 2020.

En 2020, le gouvernement avait décidé de doubler temporairement le montant de l’allocation en raison de la pandémie du Covid-19. L’OGBL appelle le gouvernement de répéter cette mesure pour 2022, au vu du lourd impact actuel sur le pouvoir d’achat.

Par ailleurs, il y a lieu de relever les seuils pour pouvoir bénéficier de l’allocation de vie chère à la hausse, à un moment où une part croissante de la population a de plus en plus de mal à joindre les deux bouts.

Ensuite, l’OGBL demande des annonces claires par rapport à l’adaptation des crédits d’impôts introduits comme mesure de compensation sociale à la taxe CO2 lors de chaque augmentation de celle-ci. Dans le contexte actuel d’une explosion des prix de carburants à un moment où la grande majorité des travailleurs dépendent encore de leur voiture à combustion, il faudrait reporter la prochaine hausse prévue de la taxe CO2 à plus tard, en attendant une accalmie de l’évolution des prix.

Finalement, un plafonnement des prix ne doit plus être un tabou. Beaucoup de pays ont pris des mesures à cet égard. La France a introduit un «bouclier tarifaire», l’Espagne plafonne temporairement les bénéfices des fournisseurs d’électricité. Le Luxembourg fait presque cavalier seul en se limitant à une aumône de 200 € pour les personnes les plus démunies. Il faut au contraire rompre enfin avec la logique néolibérale et revenir à une intervention de la main publique sur l’évolution des prix de l’énergie.

La situation actuelle montre les limites de la politique de la privatisation et de libéralisation des 30 dernières années. Il faut un changement de cap. La nécessaire transition énergétique écologique, que l’OGBL soutient, ne peut se faire dans de telles conditions, si on veut éviter qu’elle crée en même temps de nouvelles fractures sociales et précarise encore davantage une partie de la population.

Communiqué par l’OGBL
le 27 octobre 2021