Stratégie de sortie post-COVID-19 : L’OGBL demande la convocation du comité de coordination tripartite

Alors que le pays est entré, depuis le 20 avril, dans une première phase de levée progressive des mesures de confinement, plusieurs inconnues demeurent concernant la stratégie plus globale de sortie de crise. Au-delà de la poursuite progressive du déconfinement, étroitement liée à l’évolution sur le plan sanitaire, cette stratégie doit inclure aussi des mesures visant à éviter que cette crise sanitaire, qui s’est déjà transformée en crise économique, ne se transforme pas également en crise sociale.

Cela implique des stratégies visant à éviter des pertes d’emploi, un développement de situations d’extrême précarité, une montée des inégalités ainsi que des mesures appuyant la relance économique, ce qui, pour l’OGBL devra nécessairement passer par un soutien de la demande intérieure et donc du pouvoir d’achat des ménages.

Dans ce contexte, l’OGBL réitère sa demande à l’adresse du Premier ministre Xavier Bettel pour qu’il convoque une réunion du Comité de coordination tripartite dans un délai rapproché.

Le Comité de coordination tripartite a été créé dans les années 1970 comme instrument de crise. Il a donc pleinement son rôle à jouer dans la crise actuelle. Pour l’OGBL, la tripartite est en effet le lieu le plus approprié pour discuter, entre partenaires sociaux, des mesures de relance économique ainsi que de la protection de l’emploi dans le cadre de la stratégie de sortie de crise.

L’OGBL insiste en tout cas pour être pleinement inclus dans les discussions portant sur la relance, qui toucheront directement, non seulement les entreprises, mais également les conditions de vie, de travail et de revenu des salariés, des pensionnés et de leurs familles.

Dans ce contexte, l’OGBL vient d’avoir un échange de vues avec le ministre de l’Economie, Franz Fayot, au sujet notamment de la situation actuelle dans les différents secteurs économiques ainsi que concernant les mesures prioritaires en vue de la relance économique.

Depuis le début de la crise, l’OGBL est également tout à fait conscient qu’un certain nombre de travailleurs continuent d’être confrontés à de grandes difficultés dans le cadre de la crise sanitaire que nous traversons et de ses répercussions. Il en va ainsi tout particulièrement du personnel de nettoyage occupé par des personnes privées.

L’OGBL vient ainsi de demander une entrevue d’urgence au ministre du Travail, Dan Kersch, pour discuter de ce sujet. L’OGBL souhaite, lors de cette entrevue, également aborder la question des personnes vulnérables et d’autres questions liées aux mesures préventives à prendre dans le cadre de la reprise progressive dans les différents secteurs d’activités.

Communiqué par l’OGBL
le 29 avril 2020

L’OGBL revendique une procédure de reconnaissance simplifiée et accélérée pour tous les secteurs d’activités

L’OGBL salue la déclaration de l’Association d’Assurance Accident (AAA) selon laquelle une infection au COVID-19 contractée sur le lieu de travail doit être reconnue comme maladie professionnelle. En effet, le tableau des maladies professionnelles prévoit la prise en charge des maladies infectieuses si l’assuré travaille dans un établissement ou un service s’occupant de la prophylaxie, du diagnostic et du traitement des maladies contagieuses ou si l’assuré est particulièrement exposé à des risques similaires de contagion, en raison de son activité professionnelle.

Suivant ces dispositions, si un salarié contracte le virus COVID-19 en raison de son activité professionnelle, il est évident pour l’OGBL qu’une prise en charge des traitements médicaux liés à la maladie doit être garantie à 100% par l’AAA, ainsi que les séquelles résultantes de l’infection.

Or, l’OGBL s’oppose à tout traitement inégalitaire des salariés en fonction de leur activité professionnelle. S’il est vrai que le personnel soignant peut bénéficier d’une présomption de rapporter la preuve du lien de causalité en sa faveur, il doit être de même pour tous les salariés exposés à des risques similaires de contagion en raison de leur activité professionnelle, simplement du fait de la contagiosité particulière du COVID-19, comme par exemple pour le personnel qui travaille dans la vente.

La procédure à suivre pour un salarié infecté par le virus COVID-19 ne travaillant pas dans le secteur d’activité de la santé ne doit en aucun cas se transformer en un parcours du combattant, jusqu’à ce que l’AAA admette le lien de causalité entre l’infection et le lieu de travail. Celui-ci est nécessaire pour la reconnaissance d’une maladie professionnelle et par conséquent pour la prise en charge des dépenses des traitements médicaux.

Par conséquent, l’OGBL revendique que la procédure de reconnaissance de la maladie professionnelle soit non seulement simplifiée mais aussi accélérée afin qu’un traitement égalitaire des salariés soit garanti.

Communiqué par l’OGBL
le 24 avril 2020

Avis relatif aux mesures prises en réponse à la crise du COVID-19 en relation avec l’Education nationale

L’UNEL et le SEW/OGBL pensent notamment que le fait de faire rentrer toutes les classes du secondaire en même temps le 11 mai 2020 n’est pas bénéfique. En plus du risque sanitaire, les directions seront obligées de prendre des mesures dans la précipitation. C’est pourquoi l’UNEL et le SEW/OGBL demandent à étaler la rentrée en plusieurs étapes.

  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que tous les cours dispensés pour les élèves de dernière année d’enseignement secondaire soient facultatifs. Les élèves sont maintenant en contact virtuel avec leurs enseignant.e.s depuis près de 5 semaines et l’UNEL et le SEW/OGBL pensent que cette semaine obligatoire de cours ne sera guère bénéfique aux élèves. En plus du risque de contamination, il faut prendre en compte que le rythme scolaire sera fort différent de celui que les élèves étaient habitués à suivre et que cela pourrait troubler les bacheliers plus qu’autre chose. Toutefois, la possibilité de rencontrer leurs enseignants devrait subsister pour les élèves qui en expriment le besoin.
  • En ce sens, l’UNEL et le SEW/OGBL demandent que la présence obligatoire des élèves ne soit requise que pour les devoirs en classes obligatoires.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL rappellent l’importance de recevoir un diplôme en temps voulu pour pouvoir s’inscrire dans un cycle d’études supérieures. Les remises de diplômes ne pouvant pas se dérouler comme prévu, nous demandons au ministère de communiquer les dates et heures de promulgation des résultats ainsi que les dates d’envoi des diplômes pour que les élèves aient une perspective dans leur parcours éducatif. L’UNEL et le SEW/OGBL encouragent vivement les établissements scolaires à organiser une cérémonie de fin d’année dès que les conditions sanitaires le permettront.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL pensent que le fait de faire rentrer toutes les classes du secondaire en même temps le 11 mai 2020 n’est pas bénéfique. En plus du risque sanitaire, les directions seront obligées de prendre des mesures dans la précipitation. C’est pourquoi l’UNEL et le SEW/OGBL demandent à étaler la rentrée en plusieurs étapes :
  • 4 mai 2020 : Rentrée «facultative» des classes terminales dans l’ESC, dans l’ESG et dans la formation professionnelle.
  • 18 mai 2020 : Rentrée des classes des cycles moyens et supérieurs (4e – 2e)
  • 25 mai 2020 : Rentrée des classes du cycle inférieur (7e – 5e)

Par cette mesure, les élèves des classes terminales seront assurés de ne pas être perturbés lors de leur période de devoirs obligatoires, les directions de lycées ne seront pas submergées par l’arrivée massive, en une fois, d’un nombre élevé d’élèves et ces mêmes directions auront une semaine pour améliorer les mesures de sécurité et les imperfections éventuelles apparaissant dans la semaine du 18 mai avant d’accueillir les élèves les plus jeunes dans la semaine du 25 mai. De plus, les heures dispensées par les enseignant.e.s seront dans un premier temps moins importantes et le problème de la disponibilité des enseignant.e.s, liée à la garde de leurs enfants, sera réduit. Il est à noter que ni l’UNEL, ni le SEW/OGBL, ne souhaitent un «enseignement à la carte» pour les élèves autres que ceux des classes terminales. Par ailleurs, le MENJE doit absolument garantir que les enseignant.e.s ne soient pas rendus responsables pour tout problème sanitaire éventuel qui apparaîtra après la réouverture des lycées.

  • Dans la mesure du possible, un accueil devrait être organisé pour les enfants des enseignant.e.s au sein de l’établissement même où l’enseignant.e exerce, jusqu’à ce que les établissements d’accueil (p.ex. crèches, maisons relais) réouvrent.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que tous les cours dispensés soient rendus accessibles pour tous les élèves de la classe et ce par tous les moyens disponibles et techniquement réalisables, tout en tenant compte des dispositions en vigueur relatives à la protection des données. Il faudra ainsi garantir que les élèves qui doivent rester chez eux puissent suivre du mieux possible les cours dispensés dans leur classe.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL savent à quel point cette période de confinement crée des inégalités dans notre société et en particulier dans le système éducatif. C’est pourquoi, comme mentionné par Monsieur le ministre de l’Education nationale, Claude Meisch, dans sa conférence de presse du 3 avril, nous demandons que les élèves qui rencontrent des difficultés majeures aient la possibilité d’être accueillis, dans la mesure du possible, non pas une semaine sur deux, mais tous les jours de la semaine dans l’établissement, pour garantir ainsi un suivi et une égalité de chances. Cette décision doit être prise conjointement par le directeur d’établissement, le régent, l’élève et ses parents ainsi qu’une personne du CePAS. Cet encadrement pourrait se faire au sein de la classe même, si la place le permet, ou bien sous forme d’études surveillées.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que les élèves devant continuer leur apprentissage ou stage en entreprise soient consciencieusement supervisés par leurs conseillers à l’apprentissage, pour être sûr que toutes les mesures barrières soient respectées. En cas de mesures barrières trop laxistes, l’élève doit avoir la possibilité d’alerter son conseiller d’apprentissage et des mesures plus strictes doivent être mises en place pour remédier à ce manque.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent qu’une explication plus détaillée et à portée des jeunes soit élaborée concernant les évaluations et la possibilité d’exclure une note de leurs moyennes.
  • L’UNEL et le SEW/OGBL demandent des directives claires pour les élèves concernant les dispenses qui pourront être octroyées à des élèves qui sont eux-mêmes «vulnérables» ou qui proviennent d’un ménage comportant une ou plusieurs personnes «vulnérables».
  • L’UNEL demande à être inclus dans les discussions sur les mesures prises concernant l’Education nationale. L’UNEL et le SEW/OGBL demandent que le Conseil supérieur de l’Education nationale soit enfin activé et prenne sa place de conseil du ministère comme prévu par la loi.

Communiqué commun de l’UNEL et du SEW/OGBL,
Luxembourg, le 24 avril 2020

Des mesures prises unilatéralement aux dépens des chauffeurs routiers

Le 16 avril, le ministère luxembourgeois des Transports a publié un règlement ministériel, entré en vigueur le 20 avril, qui vise à permettre des dérogations en matière de temps de conduite et de repos pour les chauffeurs routiers pendant la crise du Covid-19.

Le règlement du ministère des Transports prévoit, de manière générale, une augmentation de la durée maximale de conduite à 11 heures jusqu’à trois fois par semaine, avec un maximum de 96 heures sur une période de deux semaines, une extension de la durée maximale possible de travail hebdomadaire ininterrompu à 7 jours et permet également de prendre des périodes normales de repos hebdomadaire dans le véhicule, à condition qu’il y ait une place de couchage convenable.

Une prolongation temporaire supplémentaire des temps de conduite n’est guère utile aux conducteurs dans la situation de crise actuelle, surtout si les conducteurs ne reçoivent même pas d’autres concessions en retour.

Le règlement souligne également que le régime ne doit être appliqué que dans des cas exceptionnels et ne peut être inclus dans le plan de l’entreprise. En dernière analyse, le conducteur est à nouveau responsable de l’application de l’exemption. L’OGBL est toutefois conscient que les infractions aux règles en matière de transport routier sont désormais souvent dues à la pression exercée par l’employeur. L’employeur doit être appelé à rendre des comptes, également en temps de crise, y compris dans le secteur des transports !

Le syndicat Transport sur Route/ACAL critique en outre le fait que ce règlement ait été adopté sans consultation des syndicats. Actuellement, les conducteurs de camion sont dans une situation particulièrement difficile. On refuse souvent aux chauffeurs internationaux l’accès aux toilettes et aux douches et ils n’ont même pas la possibilité de manger un repas chaud lors de leurs pauses.

Les conducteurs de camion effectuent un travail important et méritent d’être rémunérés et traités décemment. Même pendant la crise du Covid-19, leurs besoins doivent être pris en compte si nous voulons nous en sortir le mieux possible.

Communiqué par le syndicat Transport sur Route/ACAL de l’OGBL
le 21 avril 2020

Les résultats des élections à la Chambre des Fonctionnaires et Employés publics

Les résultats des élections à la Chambre des Fonctionnaires et Employés publics viennent d’être publiés.
Si la CGFP garde une large majorité, les listes de l’OGBL ont en général pu améliorer leur score :

Le SEW/OGBL obtient le meilleur résultat de son histoire avec +33% et un pour la première fois un élu effectif dans la catégorie D – enseignants de l’école fondamentale.

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La liste OGBL/Landesverband défend par ailleurs son siège dans la catégorie E – fonctionnaires et employés des communes.

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En ce qui concerne les autres catégories, le SEW/OGBL a maintenu son score de 2015 dans la catégorie A – enseignants du secondaire – et a connu une augmentation de plus de 5% (de 13% à 18%) dans la catégorie G – employés de l’Etat.

Dans la catégorie A1 – carrières supérieures, l’OGBL/Landesverband a présenté une liste pour la première fois, qui a d’office obtenu 16% des voix.

Malgré ce résultat somme tout positif, l’OGBL regrette que les élections ont été maintenus dans le contexte de la lutte contre la propagation contre le Coronavirus et espère que des changements seront opérés au niveau de la répartition des sièges entre les différentes catégories, qui ne correspond plus du tout aux réalités du terrain.

Les salariés du gardiennage, grands oubliés de la crise?

Gardiennage OGBL Covid

Le gardiennage fait partie des secteurs définis comme essentiels par le règlement grand-ducal du 18 mars 2020, mais les agents font aussi partie des grands oubliés de la crise du coronavirus. Depuis le début de la crise, ils travaillent tous les jours pour notre sécurité à tous, souvent la peur au ventre. Ils font un travail très dur et mal payé, mais personne ne leur dit merci.

Exposés à toutes les conditions météorologiques (qu’il neige, pleuve ou que le soleil brûle), ils sont souvent debout, sur des postes à risque ou cachés dans des chambres attenantes.

Désormais, la situation sera encore pire pour certains d’entre eux. Dans deux sociétés de gardiennage, à savoir Brink’s Security et Dussmann Security, le temps de travail a été augmenté à 12 heures par jour et 60 heures par semaine. L’OGBL se voit obligé de contester cette décision, car il existe des alternatives et cette mesure n’est pas nécessaire afin de garantir la continuité des prestations.

L’OGBL est tout à fait conscient que nous vivons une crise sans précédent et que l’heure n’est pas à la polémique. Voilà pourquoi l’OGBL a adressé un courrier détaillant ses critiques et arguments au ministre du Travail concernant une de ces demandes d’augmentation du temps de travail, afin de rechercher le dialogue social. Malheureusement, le courrier est resté sans réponse.

L’OGBL s’oppose à cette extension des limites de travail pour les raisons suivantes:
• Le secteur du gardiennage étant impacté par la crise du COVID-19, certaines entreprises du secteur ont dû avoir recours au chômage partiel. Les salariés concernés ne touchent aujourd’hui que 80% de leur salaire et des salariés sont demandeurs de travail afin de pouvoir sortir du chômage partiel. L’OGBL préconise de ce fait le prêt de main-d’œuvre, prévu exactement à ces fins, avant toute dérogation au Code du Travail.
• Non-respect des maximas légaux concernant le temps de travail : Brinks Security et Dussmann Security ne respectent pas les limites journalières et hebdomadaires prévues par le Code du Travail et la convention collective. Déjà bien avant la crise sanitaire, et de façon régulière, les deux entreprises donnaient des plans de travail de 12 heures (voire davantage!) aux salariés. Malgré de nombreuses interventions de l’OGBL, les deux entreprises en question n’ont pas modifié leur comportement.

Vu le caractère essentiel et indispensable des salariés du gardiennage, l’OGBL estime qu’il y a lieu de formuler les revendications suivantes:
• Il faut assurer la protection adéquate pour tous les salariés du secteur du gardiennage, sur tous les postes de travail.
• Dans l’immédiat, l’OGBL revendique le paiement d’une prime unique. Alors que les regroupements sont actuellement interdits et les instances de conciliation suspendues, un moyen de pression très important demeurait notamment l’avis syndical concernant l’extension des heures de travail. En ne cherchant pas le dialogue social dans cette matière, le ministère du Travail a écarté les syndicats encore davantage.
• A moyen et long terme, l’OGBL demande enfin une véritable reconnaissance du métier d’agent de gardiennage avec des augmentations de salaire et des perspectives de carrière réelles.
• L’OGBL revendique un encadrement légal du métier (afin d’éviter que des personnes non formées doivent prester à des postes sensibles).
• L’OGBL souhaite la mise en place d’une formation initiale au Luxembourg moyennant un CCP/DAP «agent de sécurité». Alors que les chambres professionnelles étaient favorables à une telle initiative, il y a actuellement une stagnation au niveau du ministère de l’Education.
• Certaines institutions publiques ou parapubliques n’engagent pas directement leurs gardiens, mais font appel aux sociétés externes (pratique de l’outsourcing). L’OGBL estime que ces salariés méritent d’être embauchés avec des conditions de travail correctes et des salaires à la hauteur de leur responsabilité et des risques auxquels ils se voient exposés.

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 20 avril 2020