Der OGBL verhandelt einen sozialfortschrittlichen Kollektivvertrag

contern_9_12_2015

Unter der Federführung des OGBL wurde der erste Kollektivvertrag für die Gemeindearbeitnehmer der Gemeinde Contern am Mittwoch, dem 9. Dezember 2015 unterschrieben. Es gelang dem OGBL nach langatmigen aber stets fairen Verhandlungen folgende massiven Verbesserungen für das privatrechtliche Personal der Gemeinde Contern auszuhandeln:

  • die Erhöhung des Punktwertes um 2,2 %;
  • die Auszahlung einer einmaligen Jahresprämie von 0,9%;
  • die Einstufung aller Arbeitnehmer in eine neue Gehälterstruktur auf Basis des Südgemeindenkollektivvertrags;
  • eine Ausgleichsprämie von 7 Lohnpunkten solange der Tabellenlohn 150 Lohnpunkte nicht übersteigt;
  • die Erhöhung der Sonderzulage auf 11 Lohnpunkte monatlich;
  • eine Berufsfahrerprämie von monatlich 10 Lohnpunkten für sämtliche Arbeitnehmer des Regiebetriebes;
  • ein jährliches Urlaubsgeld von 42 Lohnpunkten;
  • einen Geburtenzuschuss von 100 Euro;
  • die Einführung eines Sozial-urlaubs von jährlich 96 Stunden;
  • eine Regularisierung aller Arbeitsverträge des Busbegleitpersonals;
  • Erhöhung der wöchentlichen Arbeitszeit des Busbegleitpersonals auf 20 Stunden;
  • einen angepassten und geregelten jährlichen Arbeitsplan für das Busbegleitpersonal.

L’OGBL et l’ETF revendiquent une meilleure protection des salariés

Sur demande de la Fédération Européenne des Travailleurs du Transport (ETF), une délégation syndicale internationale de haut niveau, composée des collègues Nick Bramley, président de la section navigation intérieure de l’ETF et de l’ITF et Carl Krajenoord, secrétaire national du syndicat Nautilus International des Pays-Bas, a rendu visite à l’OGBL du 10 au 11 février 2016.

Le débat porta essentiellement sur la coopération syndicale au niveau européen et international.

Avec ses 3 000 salariés, le Luxembourg est devenu un acteur important dans le secteur de la navigation fluviale. Cela s’explique notamment du fait que plusieurs armateurs belges, français et néerlandais aient changé de pavillon et enregistré leurs équipages au Luxembourg. Actuellement, une nouvelle vague de délocalisation de bateaux néerlandais vers le Luxembourg se manifeste. Bien que les salariés reçoivent un contrat de travail luxembourgeois, ils perdent très souvent la protection que leur donnait la convention collective conclue dans le pays où les entreprises étaient établies.

Pour l’OGBL il est important de négocier rapidement de nouvelles conventions collectives. L’ETF et ses affiliés ont assuré à l’OGBL leur aide à cet égard.

D’autres sujets abordés concernaient la sécurité sociale et la double imposition des équipages ainsi que la transposition de la directive sur le temps de travail dans le transport par voies navigables.

Communiqué par l’OGBL
le 12 février 2016

L’UEL et le dialogue social

André Roeltgen, Präsident des OGBL
André Roeltgen, Président de l‘OGBL

Quiconque travaille en échange d’un salaire ne vend pas seulement son travail, mais également son temps, une partie importante de son temps de vie. Chaque négociation tarifaire est en même temps une négociation sur le temps. La limitation de la durée de travail journalière et hebdomadaire, tout comme l’introduction de temps de repos et de congés constituent des moments centraux de la négociation entre le travail et le capital. Hier comme aujourd’hui.

Qu’il y ait en matière de temps de travail une contradiction entre différents intérêts est une réalité objective. Cette contradiction peut toutefois être atténuée par des réglementations légales et contractuelles dans le cadre des relations collectives. Comme dans la plupart des pays européens, cela se fait au Luxembourg à travers le droit du travail et les conventions collectives de travail. Néanmoins, les discussions actuelles portant sur une nouvelle législation relative au temps de travail démontrent à quel point la confrontation sur ce sujet peut être conflictuelle.

Le camp patronal, représenté par l’UEL, tente d’imposer une loi sur le temps de travail qui introduirait une flexibilisation accrue des horaires de travail dans l’intérêt exclusif des employeurs et au détriment des salariés. L’UEL veut, au sens littéral, une organisation du temps de travail qui soit dérégulée autant que possible, sans dispositions protectrices ni limitations, sans définition transparente des heures de travail supplémentaires et sans cogestion des salariés.

L’OGBL s’oppose aux intentions du patronat et a mis de son côté des propositions sur la table en vue d’une modernisation de la loi PAN qui, sans aucun doute, a besoin d’être réformée. Des horaires de travail variables nécessitent de bonnes règles et appellent, en compensation de la charge de travail, une réduction du temps de travail.

Alors que la prochaine négociation aura lieu le 18 février, il y a pour l’instant toutefois peu de raisons d’être optimistes. La devise actuelle du patronat «Soit comme NOUS le voulons, soit NOUS en restons à la loi en vigueur» témoigne non seulement d’un manque de volonté de réformer, mais également d’une conception pervertie du contenu et des missions du dialogue social et du droit du travail.

L’OGBL somme l’UEL d’abandonner son attitude de blocage annoncée et de s’atteler à un accord commun. Si elle ne le fait pas, cela reviendrait à une dégradation supplémentaire des relations sociales au Luxembourg, après son refus en 2014 d’accepter la proposition du gouvernement portant sur l’index.

Par ailleurs, l’UEL tente par tous les moyens de mettre le gouvernement sous pression. Elle parle par exemple de «concessions» que le camp patronal aurait faites. Il est question ici, d’une part, du projet de loi relatif au congé parental que le gouvernement a déposé à la Chambre des députés, qui représente un véritable progrès et que l’OGBL appuie totalement. Celui-ci n’a toutefois rien à voir avec une «concession» que l’UEL aurait faite. L’amélioration du congé parental s’inscrit, tout comme le développement des structures et offres d’accueil pour enfants, parmi les priorités que la Commission européenne a fixé dans la stratégie UE2020. L’objectif étant d’augmenter la part de femmes sur le marché de l’emploi parce que l’économie européenne, dans l’intérêt des entreprises, ne saurait pas faire l’impasse plus longtemps sur ce potentiel en force de travail. Ce que l’UEL passe également sous silence, c’est que le congé parental est financé par le budget de l’État. C’est-à-dire, dans une large mesure, par les salariés eux-mêmes, dont la charge fiscale a augmenté de manière disproportionnée par rapport à celle des entreprises au cours de toutes ces dernières années.

D’autre part, l’UEL invoque l’accord qu’elle a conclu en janvier 2015 avec le gouvernement. Le programme «Entreprises partenaires pour l’Emploi» prévu, mieux connu par l’annonce médiatiquement efficace des employeurs d’embaucher 5 000 demandeurs d’emploi supplémentaires en trois ans, se révèle être visiblement une promesse creuse. Les chiffres et les interprétations du Statec sont sans équivoques. Bien que la croissance économique affiche un résultat très positif en 2015 (+4,8% dans les neuf premiers mois), le nombre de demandeurs d’emploi n’a que très peu reculé (de 497 unités) entre décembre 2014 et décembre 2015, passant de 19 362 à 18 865. Ce chiffre se réduit à 324, si l’on y soustrait encore le nombre croissant de ceux qui se trouvent dans les dites «mesures pour l’emploi». Il n’y a pas eu non plus d’amélioration concernant l’obligation légale d’annoncer les offres d’emploi auprès de l’Adem. Le taux de chômage, qui se situe actuellement à 6,7%, est de 50% supérieur à ce qu’il était en 2008, l’année du déclenchement de la crise, et de 300% supérieur au taux de chômage enregistré en 2001. Est-ce là tout ce qu’il faut attendre de l’offensive de l’UEL dans la lutte contre le chômage?

L’OGBL célèbre les 100 ans du mouvement syndical libre au Luxembourg (1916-2016)

100_ans_logo

Le mouvement syndical libre au Luxembourg, dont l’OGBL est le digne héritier, célèbre en cette année 2016 son 100e anniversaire. Tout au long de cette année particulière, l’OGBL va fêter et rendre hommage à tous les syndicalistes qui, depuis 1916, par leur engagement solidaire et leur investissement ont fait du mouvement syndical libre ce qu’il est aujourd’hui: à savoir, le vecteur historique du progrès social au Luxembourg.

Parmi les moments forts de l’année, outre la traditionnelle fête du 1er mai qui sera célébrée à l’abbaye de Neumunster et qui sera précédée le 28 avril par le discours politique du 1er mai qui se tiendra cette année à Differdange, sont prévus entre autres:

  • la sortie fin avril d’un film documentaire réalisé par Andy Bausch sur l’histoire du mouvement syndical libre au Luxembourg;
  • la tenue d’un congrès extraordinaire le 2 juillet qui va venir renforcer l’OGBL par une réforme de ses statuts
  • l’organisation d’une séance académique le 19 octobre à l’Université du Luxembourg sur le site de Belval qui sera accompagnée de la sortie d’un livre élaboré par une équipe d’historiens revenant sur ces 100 années de syndicalisme libre.

Sur le plan local, plusieurs célébrations auront également lieu. On peut citer dans ce contexte la section de Differdange qui organisera le 10 décembre une séance académique dans la cité du fer et la section de Tétange/Rumelange qui prévoit toute une série d’activités au courant du mois de septembre.

Un premier bilan mitigé


Le Comité national de l’OGBL était réuni le 2 février à la Maison du Peuple à Esch-sur-Alzette. A l’ordre du jour de cette première réunion de l’année figurait avant tout un premier bilan intermédiaire de l’évolution des différents dossiers relatifs à la campagne «Un paquet social pour le Luxembourg – Pour un meilleur travail et un meilleur revenu».

comite_national_2_2_2016_1Une campagne qui se poursuit en 2016.
Parmi les différents dossiers, celui touchant à l’organisation du temps de travail a tout particulièrement retenu l’attention du Comité national. Le 18 février, une nouvelle réunion doit avoir lieu entre le gouvernement, l’UEL et les syndicats au sein du Comité permanent du travail et de l’emploi (CPTE) en vue d’une éventuelle réforme de la loi actuelle (loi PAN). L’UEL, qui ne cherche qu’à démanteler encore davantage la réglementation encadrant le temps de travail, se refuse jusqu’à présent au dialogue social et reste campée sur ses revendications maximales et outrancières. Le Comité national a tenu à dénoncer l’attitude de blocage des représentants du patronat dans ce dossier. L’OGBL souligne par ailleurs – comme l’a également rappelé le gouvernement lui-même – que la réforme de la loi PAN n’entretient aucune relation avec la réforme du congé parental, ce que tente pourtant de faire croire l’UEL.

comite_national_2_2_2016_2De son côté, l’OGBL n’a pas cessé de faire des propositions dans le cadre de ces négociations. La loi actuelle n’est pas bonne et elle doit par conséquent être améliorée en apportant aux salariés davantage de protection des horaires de travail et une réduction du temps de travail (notamment sous la forme de l’instauration de la 6e semaine de congé légal). Si ces conditions sont remplies, l’OGBL se dit alors disposé à envisager un prolongement de la période de référence jusqu’ à trois mois. Mais ceci implique impérativement pour l’OGBL que la législation sur les horaires de travail soit mieux réglementée (notamment dans le cadre du Plan d’organisation du travail – POT) afin que les salariés ne se retrouvent pas à la merci de leurs employeurs. L’OGBL a fait de multiples propositions détaillées allant dans ce sens. Concernant enfin les horaires mobiles, l’OGBL insiste pour que l’introduction et la modification de celles-ci soient systématiquement décidées au niveau de l’entreprise suivant le principe de la cogestion.

comite_national_2_2_2016_4Outre ce dossier brûlant, le Comité national est revenu sur le projet de réforme des allocations familiales qui a été déposé à la Chambre des députés. Un projet avec lequel l’OGBL ne peut se satisfaire actuellement, notamment en raison des pertes substantielles que connaitraient à l’avenir les parents ayant plus d’un enfant, mais également parce que le projet de loi ne prévoit toujours pas de mécanisme d’adaptation périodique des montants des prestations (le gouvernement s’y est pourtant engagé dans le cadre de l’accord du 28 novembre 2014). Les discussions avec le gouvernement se poursuivent dans ce dossier.
En ce qui concerne la réforme annoncée de l’assurance dépendance, une délégation de l’OGBL a récemment rencontré le ministre de la Sécurité sociale. L’OGBL n’a pas manqué de souligner auprès du ministre qu’il s’oppose catégoriquement à toute dégradation des prestations et à l’instauration d’un modèle de financement forfaitaire introduisant des «classes de soins». L’OGBL a par ailleurs fait une série de propositions visant des améliorations ponctuelles en insistant sur le fait que l’assurance dépendance ne nécessite aucunement d’être réformée fondamentalement. Le ministre a pour sa part fait savoir qu’il présentera prochainement un avant-projet de loi, dans lequel il tiendra compte des revendications et critiques exprimées par l’OGBL.

Une délégation de l’OGBL a également rencontré récemment la ministre de la Santé pour s’entretenir avec elle de santé et sécurité au travail. L’OGBL revendique notamment la création d’un service national de santé au travail unique géré de manière tripartite. Un tel service garantirait aux médecins du travail de pouvoir enfin travailler en toute objectivité et permettrait ainsi d’éviter les dérives et abus qui ont cours actuellement, au détriment de la santé et de la sécurité des salariés. Le résultat de cette entrevue n’a pas donné satisfaction à l’OGBL qui compte par conséquent intensifier sa campagne sur ce point dans les prochaines semaines.

comite_national_2_2_2016_3Le Comité national a en outre examiné le projet de loi relatif au congé parental et celui portant sur les congés pour raison familiale, que l’OGBL salue.

Enfin, concernant l’importante et nécessaire réforme fiscale annoncée par le gouvernement, les discussions n’ont pas encore débuté. L’OGBL a dans ce contexte pris l’initiative avec la CGFP de contacter le gouvernement afin que celles-ci débutent au plus vite et que les syndicats soient associés à son élaboration comme le gouvernement s’y est engagé. La principale revendication de l’OGBL dans le cadre de cette réforme demeure un allègement fiscal sensible pour les petits et moyens revenus.
Le Comité national procédera à une nouvelle évaluation de l’évolution des différents dossiers lors de sa prochaine réunion fixée au 22 mars.


Coup de projecteur sur la situation économique et sociale

Selon le dernier rapport annuel publié par l’ONG Oxfam portant sur les inégalités à travers le monde, la fortune cumulée des 62 individus les plus riches au monde équivaut désormais à ce que possèdent ensemble les 3,6 milliards de personnes les plus pauvres de la planète. Entre 2010 et 2015, les 62 plus grosses fortunes au monde ont même vu leur richesse augmenter de 45% alors que les 3,6 milliards de femmes et d’hommes les plus pauvres ont vu leur moyen de subsistance reculer de 38%. L’évolution de ces inégalités met clairement en évidence, pour l’OGBL, que l’augmentation des revenus du capital est totalement et scandaleusement disproportionnée par rapport à l’évolution des revenus provenant du travail.

Selon le FMI, la reprise économique en Europe sera faible en 2016 (entre 1,7 et 2%) alors même que le prix du pétrole (bas), la valeur de l’euro (faible) et les taux d’emprunts (bas) devraient largement favoriser la croissance. Le véritable obstacle à la reprise économique, comme n’a pas manqué de le souligner une nouvelle fois l’OGBL, demeure l’énorme déficit en matière d’investissement que connaît l’Europe et qui a directement à voir avec la faible demande intérieure.

En ce qui concerne le Luxembourg, les derniers chiffres livrés par le Statec viennent une nouvelle fois conforter les analyses de l’OGBL. Les finances publiques sont saines et ce, malgré le recul des recettes provenant des accises et de la TVA sur le commerce électronique qui est largement compensé  par les recettes supplémentaires qu’a entrainées l’augmentation à la fois de la TVA  (+358 millions d’euros) et de l’imposition directe des ménages (+ 360 millions d’euros). La croissance enregistrée en 2015 au Luxembourg devrait quant à elle finalement dépasser les 5%, alors que le pouvoir d’achat des ménages a été affaibli, les revenus réels ont stagné et les inégalités se sont creusées. Enfin, en ce qui concerne le léger recul du chômage enregistré en fin d’année, le Statec note que celui-ci est avant tout dû à la reprise économique et à l’augmentation du nombre de mesures pour l’emploi.


L’UE redécouvre timidement les vertus de la demande intérieure

semestre_europeen_25_01_16_1Les syndicats représentatifs au niveau national conduits par l’OGBL, l’UEL et le gouvernement étaient réunis le 25 janvier 2016 au Kirchberg, sous l’égide du Conseil économique et social (CES), afin d’échanger leurs points de vue dans le cadre du semestre européen. Le semestre européen constitue le principal outil de coordination et de surveillance des politiques économiques, structurelles, budgétaires et sociales visant à ce que les politiques nationales contribuent à la réalisation des objectifs communs fixés dans l’Union européenne.

Pour la deuxième année consécutive, les partenaires sociaux (syndicats et UEL) sont impliqués au niveau national dans la procédure du semestre européen, même si cela reste à titre purement consultatif. Une deuxième réunion consultative est prévue fin mars.semestre_europeen_25_01_16_2
Lors de son intervention, le 25 janvier, face aux représentants du gouvernement et du patronat, le président de l’OGBL, André Roeltgen, a tout d’abord déploré que les priorités économiques et sociales fixées par la Commission européenne pour l’année 2016 restent malheureusement identiques à celles formulées pour l’année 2015. Il relève néanmoins à la lecture du nouvel examen annuel de la croissance 2016 une première prise de conscience de la Commission européenne – même si elle reste timide – en ce qui concerne la nécessaire réorientation économique dont, à l’évidence, l’Europe a besoin face aux errements des dernières années. Deux éléments de vocabulaire notables font ainsi leur apparition dans l’analyse économique et sociale qui y est menée.

Premièrement, la Commission européenne semble enfin redécouvrir les vertus de la demande intérieure. Ainsi, elle écrit notamment que «dans un contexte mondial incertain, la relance économique est de plus en plus tributaire de la demande intérieure.». C’est pourquoi, «la demande intérieure et l’investissement doivent être stimulés surtout dans les pays qui disposent d’une marge de manœuvre budgétaire ou d’un excédent important des comptes courants, ou dans lesquels les pressions en faveur du désendettement sont moindres». Il s’agit là d’un premier renversement intéressant.

Deuxièmement, la Commission européenne, qui ne cesse de prôner une modération salariale généralisée, vient ici souligner que ce sont bien les salaires réels qu’il convient de garder à l’œil dans le monitoring de la politique salariale. Cette apparente évolution reste néanmoins timide elle aussi, puisqu’elle n’existe que sur le papier et non dans la pratique, où la batterie d’indicateurs de surveillance et de guidance utilisée dans le semestre européen continue d’ausculter les salaires nominaux.

Cette réorientation s’inscrit dans une sorte de renouveau de la rhétorique européenne qui attribue également davantage de poids à la dimension sociale du projet européen et aux effets délétères en termes d’exclusion et d’incohésion sociales qu’aura engendrés le choc économique de 2008-2009.

Si, en toute apparence, l’UE affiche une volonté de se mettre en route vers le triple A social (mais comment faire autrement face au marasme et au chaos de ces sept dernières années?), les premiers pas vers cette nouvelle destination restent néanmoins relativement modestes et en-deçà des enjeux, a souligné le président de l’OGBL.

semestre_europeen_25_01_16_3En ce qui concerne la situation économique et financière du Luxembourg, on ne peut que constater que le pays est sorti bien plus renforcé de la crise que l’ensemble de ses partenaires économiques.

En revanche, le pouvoir d’achat des salariés a stagné au Luxembourg entre 2008 et 2014 en raison de l’augmentation de la pression fiscale. Les ménages luxembourgeois ont en outre une dette nettement plus élevée par rapport à leur revenu que la moyenne de la zone euro (87% contre 62%). Enfin, le chômage, les inégalités et le taux de pauvreté ont atteint des niveaux record ces dernières années.

Dressant les différents domaines d’action qui s’imposent par conséquent au Luxembourg, André Roeltgen a énuméré: la suppression de l’impôt d’équilibrage budgétaire temporaire, l’adaptation du tarif de l’impôt sur le revenu des personnes physiques à l’inflation, l’adaptation du barème d’imposition du revenu des personnes physiques indispensable pour diminuer l’impact du «Mëttelstandsbockel», l’exonération d’impôt du salaire social minimum, l’adaptation des crédits d’impôts, l’adaptation des abattements, l’adaptation régulière des prestations familiales, l’augmentation du montant unique proposé pour les prestations familiales, l’augmentation structurelle du salaire social minimum et l’amélioration de l’indemnisation des demandeurs d’emploi.

A quoi s’ajoutent évidemment les revendications prononcées lors du même exercice de l’année précédente en ce qui concerne des réformes structurelles nécessaires visant à améliorer les droits des salariés touchant à la sécurité sociale, à la gestion des âges, à la durée de travail, aux licenciements économiques et au maintien dans l’emploi, à législation sur les faillites, au volet préventif du droit du travail, au renforcement du dialogue social dans les entreprises, au logement et à la formation professionnelle continue.