Les syndicats unis contre le paquet d’austérité

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Après avoir constaté une large convergence dans leurs analyses du paquet d’austérité annoncé par le gouvernement et souligner l’impact négatif que les mesures envisagées auront sur le pouvoir d’achat des salariés, fonctionnaires et employés publics et retraités, le caractère antisocial de la majorité de ces mesures ainsi que l’absence d’un véritable dialogue social, l’OGBL, le LCGB et la CGFP ont réuni leurs responsables et mandataires le jeudi, 20 novembre 2014, dans le cadre d’une conférence commune.

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>> Résolution adoptée lors de cette conférence (PDF)

>> Discours de Jean-Claude Reding, président de l’OGBL (en luxembourgeois) (PDF)

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Paquet d’austérité: convergence de vues entre l’OGBL et déi Lénk

budget_2015_stickUne délégation de l’OGBL a reçu le mercredi, 12 novembre 2014, une délégation de déi Lénk, à la demande de celle-ci, pour s’entretenir du paquet d’austérité annoncé à la mi-octobre par le gouvernement.

Les deux parties ont constaté des convergences de vues dans leur analyse de ce paquet de mesures disproportionné et socialement très déséquilibré. L’OGBL et déi Lénk s’accordent également sur l’appréciation qu’ils portent à l’état actuel des finances publiques qui, loin du sombre tableau qu’en dresse le gouvernement, demeurent saines. Les deux parties condamnent enfin toutes deux le caractère économiquement erronné de cette politique qui va venir hypothéquer la croissance escomptée par le gouvernement lui-même.

L’OGBL a tout particulièrement tenu à souligner que 61% des mesures d’économies annoncées par le gouvernement concernent directement les politiques familiale, de la sécurité sociale et de l’emploi. Des mesures jugées inacceptables qui vont venir dégrader le pouvoir d’achat des ménages, peser sur la qualité des prestations de la sécurité sociale ainsi que sur la protection de l’emploi et des chômeurs. L’OGBL a dans ce contexte clairement fait savoir que son opposition allait désormais prendre forme et s’accentuer.

Loin de représenter un «paquet pour l’avenir» comme l’appelle faussement le gouvernement, l’ensemble des mesures annoncées constitue, au contraire, un pur paquet d’économies constatent l’OGBL et déi Lénk. Les deux parties ont toutes les deux reconnu qu’un important travail d’information, d’explication et de démystification de cette politique s’avérait désormais nécessaire.

Communiqué par l’OGBL
le 14 novembre 2014

Un sombre avenir

André Roeltgen, Generalsekretär des OGBL
André Roeltgen, secrétaire général de l’OGBL

Le 14 octobre 2014, le nouveau gouvernement a présenté au pays sa nouvelle politique: pertes de pouvoir d’achat et démantèlement social, et cela malgré une croissance économique de +2,5% à 3%. Les critiques fusent et l’incompréhension s’étend. Pas seulement dans les milieux syndicaux. À juste titre, car ni la bonne situation économique, ni la situation globalement saine des finances publiques ne justifient des coupes sociales et des contributions supplémentaires à charge des ménages.

Le catastrophisme que le gouvernement propage au sujet des finances publiques est totalement exagéré. Le Luxembourg ne se trouve nullement dans une spirale d’endettement, et même du côté des recettes il n’y a, malgré la perte de la TVA sur le commerce électronique, aucune raison de réagir de manière aussi disproportionnée.

Mais au lieu de procéder, parallèlement à l’augmentation de la TVA, à des corrections par la voie d’une réforme fiscale socialement équitable, le gouvernement s’en prend à l’État social et au pouvoir d’achat des ménages. Le gouvernement n’a pas été élu par le peuple pour faire cela. Lors de sa prise de fonction, le gouvernement a promis de ne pas procéder à un démantèlement social et de ranimer le dialogue social. Tout cela est déjà de l’histoire ancienne.

Le programme d’austérité et d’économies qui porte le nom douteux de «paquet pour l’avenir», constitue une atteinte directe aux revenus réels des ménages et va avoir des répercussions immédiates et dommageables sur l’économie luxembourgeoise, les entreprises et les emplois. Les coupes sociales et la longue liste de mises à contribution supplémentaires affecteront en première ligne les bas et moyens salaires. Récemment, l’Observatoire de la compétitivité a constaté qu’au Luxembourg, le fossé entre riches et pauvres se creuse toujours davantage. Le gouvernement vient de décider que cela doit continuer dans cette direction! L’OGBL ne soutiendra pas cette politique, il luttera contre elle.

Celui qui veut construire l’avenir, ne peut pas y arriver par une régression sociale. La critique de l’OGBL ne vise pas l’orientation de la politique familiale, qui veut soutenir des parents qui travaillent et leurs enfants. Sa critique vise le gouvernement, qui prétend faire cela, mais ne le fait pas. Pourquoi, par exemple, les 71 millions d’euros qui se libèrent en raison de l’abolition des allocations d’éducation et de maternité, ne sont-ils pas investis, comme le revendique l’OGBL, dans une revalorisation du congé parental et un ajustement, nécessaire depuis longtemps, des allocations familiales et du bonus pour enfant? Pourquoi les allocations familiales sont-elles amputées sérieusement à partir du deuxième enfant?

L’OGBL considère comme inacceptable une politique qui souhaite extraire le financement d’une partie de l’État social de la fiscalité générale. Dès le début de l’été, l’OGBL a mis en garde le gouvernement avec insistance face à l’erreur politique d’introduire une contribution sociale de 0,5% visant à financer la caisse des prestations familiales, tout en soulignant la répartition inéquitable des charges qui en résultera.

L’OGBL est indigné par les mesures d’austérité et d’économies annoncées qui vont s’attaquer à la protection de l’emploi et aux chômeurs. Il est prévu d’abolir les mesures anti-crise introduites en 2009 relatives au chômage partiel et à l’indemnité de chômage et de détériorer l’important instrument que constitue l’aide au réemploi. Celui qui n’arrive pas à endiguer le chômage, punit les chômeurs. De quelle autre façon pourrait-on sinon décrire ces attaques du gouvernement à l’égard des salariés? Les propositions de l’OGBL pour une meilleure sécurité de l’emploi ainsi que pour une meilleure protection contre le chômage et en situation de chômage ont été écartées d’un revers de main ou bien ont été ignorées.

Un sombre avenir s’annonce également pour l’assurance-maladie et l’assurance-dépendance. Les millions d’économies annoncées vont se faire ressentir sur les prestations, le porte-monnaie des assurés, le travail qualifié ainsi que les conditions de travail et de rémunération des salariés des secteurs de la santé et des services sociaux. L’OGBL exige du gouvernement qu’il mette sans tarder un terme à cette évolution.

L’OGBL s’était exprimé en faveur du changement de gouvernement, afin de mettre un terme à la politique d’austérité. Nous sommes toutefois déçus. Nous avons été trompés. Pour cette raison notre opposition va désormais prendre forme. Notre revendication majeure est le changement d’orientation de cette politique. Pour le maintien de l’État social et pour une redistribution plus juste au Luxembourg.
Et cela dès à présent, et non seulement lorsque «l’avenir» annoncé sera là.

L’OGBL exige du gouvernement une politique socialement et fiscalement équitable!

brochure_austerite_FRLe gouvernement DP-LSAP-déi Gréng a présenté à la mi-octobre 2014 un paquet de mesures faussement baptisé «paquet pour l’avenir». Les mesures annoncées par le gouvernement promettent, en réalité, un avenir bien sombre pour le Luxembourg. L’OGBL s’oppose formellement au projet du gouvernement et vient de publier, dans ce contexte, une brochure afin d’expliquer pourquoi cette politique d’austérité n’a aucun sens, dans quelle mesure elle est économiquement erronée et enfin quelles répercussions négatives elle aura sur le plan social. Les lecteurs découvriront également les propositions alternatives que fait l’OGBL à cette politique d’austérité.

Plan de la brochure:

  • Présentation: le gouvernement annonce une politique d’austérité
  • Introduction: un sombre avenir (par André Roeltgen, secrétaire général de l’OGBL)
  • Le contexte européen: dans la lignée des politiques d’austérité menées partout en Europe
  • Situation financière: les finances publiques sont tout à fait saines
  • Dette publique: un niveau d’endettement des plus raisonnables
  • Situation économique: une politique économiquement erronée
  • Situation sociale: ce que la population a déjà subi depuis 2006
  • Le paquet d’austérité:
    • Politique familiale: de pures mesures d’économies
    • Sécurité sociale: un démontage
    • Une politique de l’emploi ou contre l’emploi?
    • Des taxes, des taxes, et encore des taxes…
    • Vers des transports publics moins attractifs?
    • Autres mesures inquiétantes
  • Conclusion: l’OGBL exige du gouvernement une politique socialement et fiscalement équitable!

Brochure en PDF: cliquez ici

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Communiqué par l’OGBL le 10 novembre 2014

Le gouvernement annonce une politique d’austérité

jean_claude_andreRéuni le 20 octobre 2014, le Comité exécutif de l‘OGBL a pris acte du projet de budget 2015 socialement très déséquilibré présenté par le gouvernement et de sa volonté affichée de poursuivre et d’accentuer au cours des prochaines années la politique d’austérité totalement erronée qui a été entamée par le gouvernement précédent.

Le Comité exécutif de l’OGBL tient à dénoncer le tableau anxiogène et tendancieux que dresse le gouvernement de la situation financière dans laquelle se trouverait le Luxembourg. Alors que l’administration publique affiche actuellement un excédent budgétaire – même l’Allemagne ne peut pas en dire autant – et que même à politique inchangée, le budget de l’État recouvrerait naturellement l’équilibre à l’horizon 2018, l’OGBL se dit tout simplement scandalisé par la vision alarmiste que tente de propager le gouvernement pour justifier sa politique. L’OGBL s’offusque tout particulièrement du catastrophisme affiché par le gouvernement en matière de dette publique. Le niveau d’endettement de l’État luxembourgeois – qui s’explique par ailleurs essentiellement par une politique tout à fait justifiée d’investissement pour l’avenir, et d’autre part, par le sauvetage des banques survenu au cours de la crise et de la participation au financement du Mécanisme européen de sauvetage (MES) – demeure en réalité tout à fait raisonnable et d’ailleurs toujours très respectueux des normes déjà très exigeantes fixées par la Commission européenne.

Le Comité exécutif de l’OGBL souligne dans ce contexte encore une fois l’absurdité du paquet de mesures envisagées, d’autant plus que celui-ci va venir étouffer la demande intérieure et donc entraver la reprise économique escomptée par le gouvernement dans ses propres prévisions de croissance.

Sur le plan social, les conséquences du paquet de mesures présentées par le gouvernement sont quant à elles encore loin d’avoir toutes été bien mesurées. Outre l’augmentation de la TVA socialement injuste et l’introduction d’une contribution généralisée de 0,5% qui l’est tout autant, le gouvernement compte réaliser au total 61% de ses économies par le biais de coupes dans le domaine de la politique familiale (allocation d’éducation, allocation familiale, allocation de maternité), de la politique de l’emploi (aide à la mobilité géographique, indemnité de chômage, chômage partiel, chômage intempérie, aide temporaire au réemploi, préretraite solidarité) et de la sécurité sociale (assurance maladie, assurance dépendance, Fonds national de solidarité/RMG).

De l’autre côté, les employeurs se voient offrir encore cette année 20 millions d’euros pour alimenter leur mutuelle et l’État s’engage même à augmenter sa participation de 0,3% à 0,45% dans le cadre du financement de celle-ci à partir de 2015.

Le projet de budget 2015 va non seulement venir accentuer les inégalités qui se sont creusées au cours de ces dernières années, mais il amène également le Comité exécutif de l’OGBL à s’interroger sur le niveau de croissance à partir duquel le pays peut encore espérer qu’une politique socialement progressiste soit envisagée à l’avenir. Le gouvernement mise en effet déjà lui-même sur une croissance de pas moins de 3% et il s’apprête malgré tout à pratiquer une telle politique d’austérité.

L’OGBL ne peut que s’opposer fermement au projet de budget 2015 ainsi qu’au programme pluriannuel du gouvernement et déplore une nouvelle fois ne pas avoir été consulté une seule fois lors de leur phase d’élaboration. L’OGBL lance enfin un vif appel au gouvernement en vue d’une réorientation fondamentale de la politique budgétaire qu’il envisage de mener.

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Communiqué par l’OGBL le 21 octobre 2014

Un projet de budget socialement très déséquilibré

budget_2015_stickL’OGBL dénonce l’orientation générale du projet de budget 2015 présenté le mercredi 15 octobre 2014, par le gouvernement à la Chambre des députés et déplore une nouvelle fois de ne pas avoir été consulté en amont dans le cadre de l’élaboration de celui-ci.

Alors que la situation financière du Luxembourg est loin d’être mauvaise et que le budget de l’État est actuellement déjà équilibré en soi – comme le prouvent tous les indicateurs officiels – l’OGBL juge économiquement erroné et socialement injuste l’approche adoptée par le gouvernement qui s’apprête à renforcer la pression fiscale sur les ménages à petits et moyens revenus, et par la même occasion à étouffer la demande intérieure. C’est précisément l’inverse que le gouvernement devrait faire, souligne l’OGBL.

Contrairement aux déclarations du ministre des Finances, l’OGBL juge le projet de budget 2015 socialement très déséquilibré, au détriment des salariés et des pensionnés. Les inégalités sociales ont augmenté ces dernières années et les mesures qu’annoncent le gouvernement ne vont faire que les accentuer. Une politique sociale digne de ce nom devrait, au contraire, viser à davantage d’égalité et de justice sociales. L’OGBL déplore dans ce contexte également que le projet de budget 2015 ne comprenne pas une seule mesure visant à augmenter les recettes de l’État en mettant par exemple davantage à contribution la frange réellement aisée de la population.

L’OGBL tient également à mettre une nouvelle fois en garde le gouvernement quant à l’introduction d’une nouvelle contribution généralisée de 0,5% sur les salaires et les pensions visant à financer la politique familiale. Outre son caractère fondamentalement injuste d’un point de vue social et fiscal, cette contribution vient également soulever une série de questions d’ordre juridique auxquelles le gouvernement n’a pour l’instant pas totalement répondu.

L’OGBL réunira dans les prochains jours ses différentes instances pour approfondir l’analyse du projet de budget 2015 et en tirer toutes les conclusions.

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Communiqué par l’OGBL le 17 octobre 2014