En réponse à la COPAS – Une harmonisation des conventions collectives de travail ne peut se faire que vers le haut!

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Quelque 200 délégués du personnel de l’OGBL se sont réunis le 19 juin 2019 à l’occasion de la Journée du syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL, afin de fixer le programme d’action du syndicat et d’élire sa nouvelle direction syndicale. Plus déterminés que jamais, les délégués du secteur nouvellement élus, qu’ils soient jeunes ou plus expérimentés, comptent peser de tout leur poids pour faire avancer le secteur dans la bonne direction. Parmi toutes les idées innovantes et créatives retenues par le syndicat afin d’améliorer la qualité du travail dans le secteur, il semble que l’une d’entre-elles soit désormais également partagée par la COPAS, la fédération patronale dans le secteur d’aides et de soins. Il s’agit en effet de la revendication de l’OGBL visant à instaurer une convention collective de travail (CCT) unique pour les secteurs de la santé, des soins et des services socio-éducatifs.

Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL et ses délégués n’ont ainsi pas tardé à réagir aux propos tenus par la COPAS le 14 juin 2019 lors d’une conférence, en élaborant une résolution portant sur la revendication apparemment commune.

La COPAS ne semble réaliser qu’aujourd’hui ce que l’OGBL critique depuis longtemps, à savoir que l’existence de deux conventions collectives sectorielles distinctes avec des modalités et des conditions de travail différentes présentes dans un seul et même secteur conduit à des injustices entre des salariés réalisant pourtant le même travail. Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs rappelle également dans ce contexte que l’OGBL s’est toujours exprimé contre l’introduction d’une deuxième CCT dans les établissements membres de la COPAS.

L’OGBL juge néanmoins inacceptable l’approche adoptée par l’entente patronale qui, en lançant un appel à la politique pour qu’elle intervienne en la matière, tente de contrecarrer l’autonomie tarifaire. Si l’une des ententes patronales signataires de la CCT SAS, dont fait partie la COPAS, souhaite ouvrir une discussion concernant la CCT, elle devrait s’adresser en premier lieu aux autres parties signataires.

L’OGBL tient à souligner qu’il est tout simplement incontournable dans le cadre de cette discussion. Et contrairement à ce que laisse entendre le président de la COPAS, à savoir que le gouvernement devrait faire preuve de plus de fermeté envers les syndicats en cette matière, la vraie question qui se pose ici est si la COPAS est prête à une nouvelle confrontation avec l’OGBL.

L’OGBL met en garde sur le fait qu’une harmonisation des conventions collectives de travail dans le secteur ne peut se faire que vers le haut et qu’aucune détérioration des conditions de travail ne sera acceptée.

C’est pourquoi, le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL exige l’application de la CCT FHL à l’ensemble du secteur de la santé, des soins et des services socio-éducatifs!

Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL
le 27 juin 2019

Enfin une issue en vue pour les salariés en reclassement professionnel

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Une délégation de l’OGBL a été reçue le 27 février 2019 par le ministre du Travail, Dan Kersch, pour s’entretenir de la suite à donner au projet de loi sur le reclassement professionnel.

Dans ce contexte, il faut rappeler que les personnes se trouvant dans une mesure de reclassement professionnel ne bénéficient actuellement toujours pas des améliorations salariales négociées par leur syndicat dans le cadre de conventions collectives conclues après qu’ils se soient retrouvés dans une mesure de reclassement. Tel est par exemple le cas des salariés reclassés dans le secteur de la santé, des soins et du secteur éducatif qui ne profitent ainsi aucunement de l’accord positif trouvé en 2017, qui a conduit à une revalorisation des carrières dans le cadre des conventions collectives de travail du secteur hospitalier (FHL) et du secteur des soins et du social (SAS).

L’augmentation des rémunérations, versées effectivement par l’employeur, n’a en effet aucune conséquence positive pour les personnes concernées, compte tenu du fait que les augmentations sont automatiquement déduites des allocations versées par l’ADEM. Ce qui revient au statu quo pour les salariés reclassés.

L’OGBL est aujourd’hui le seul syndicat au Luxembourg à avoir pointé ce problème et à avoir mené des actions concrètes pour lutter contre cette injustice. Ainsi, en octobre 2017, le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs avait déjà interpellé l’ancien ministre du Travail, Nicolas Schmit, pour lui signaler la discrimination dont les personnes en reclassement sont victimes.

Après la remise de 330 lettres officielles signées par des salariés concernés et plusieurs communiqués de presse de la part de l’OGBL, le ministre avait élaboré en 2018 un projet de loi visant à remédier à ce problème. Or, le projet de loi en question n’a toujours pas été voté.

Lors de l’entrevue avec l’actuel ministre du Travail, Dan Kersch, ce dernier a fait preuve de compréhension et s’est engagé à tout mettre en œuvre pour faire avancer prioritairement le projet de loi en question. La discrimination dont sont victimes aujourd’hui les salariés reclassés devrait ainsi cesser une fois pour toute.

L’OGBL tient à saluer l’engagement pris par le ministre visant une solution rapide pour que les salariés ne soient plus privés d’une part importante de la rémunération qui leur est due.

Communiqué par l’OGBL
le 28 février 2019

L’OGBL revendique des négociations globales pour tout le secteur public

Le 11 février, une délégation de l’OGBL conduite par son président André Roeltgen et composée de représentants de divers secteurs publics ainsi que de la Guilde des contrôleurs aériens (GLCCA), a rencontré le nouveau ministre de la Fonction publique, Marc Hansen. L’objectif de l’entrevue était d’avoir un premier échange quant aux questions essentielles relevant du champ de compétences du ministre.

L’OGBL a souligné à cette occasion, qu’il n’est pas seulement la force syndicale la plus importante dans le secteur privé, mais également dans de nombreux secteurs publics, comme par exemple auprès des salariés de l’État et des communes, dans les hôpitaux, dans le secteur des soins et des services sociaux ainsi que dans l’enseignement supérieur et la recherche. Malgré cela, l’OGBL demeure exclu des négociations salariales dans la fonction publique.

Ceci constitue, dans une mesure, une limitation de l’autonomie tarifaire de l’OGBL, car il négocie pour des secteurs qui dépendent des résultats des négociations salariales dans la fonction publique. Ce problème s’est tout particulièrement exprimée lors des dernières négociations des conventions collectives dans le secteur de  la santé, des soins et des services éducatifs (FHL et SAS), où en 2017 une grève a pu être évitée qu’à la dernière minute.

Actuellement se pose ici à nouveau la question de la mise en œuvre et du calcul des derniers résultats des négociations dans la fonction publique, d’une part l’augmentation de l’allocation-repas qui a été votée récemment par la Chambre des députés, d’autre part l’abolition de la réglementation 80-80-90 pendant la période de stage qui a été introduite récemment dans la procédure.

L’OGBL, qui s’est toujours prononcé contre la réglementation 80-80-90, salue bien-sûr la deuxième mesure. Mais celle-ci a également des répercussions sur le stage des futurs instituteurs dans l’enseignement fondamental. Ce sujet a également été abordé lors de l’entrevue, sachant que le syndicat compétent auprès de l’OGBL, le SEW/OGBL, aura encore d’autres entrevues, aussi bien avec le ministre Hansen qu’avec le ministre de l’Éducation, Claude Meisch.

Concernant les négociations globales pour l’ensemble du secteur public, l’OGBL a également présenté sa revendication en faveur d’une convention collective unitaire pour tous les salariés de l’État et des communes, qui pourrait se baser sur les conventions collectives des salariés de l’État et des Communes du Sud.

Une autre point soulevé dans ce contexte a été l’absence de lien entre l’évolution des salaires à l’Université de Luxembourg et dans les Centres de recherche avec celle de la Fonction publique, comme cela existait encore avant 2003. Même si l’OGBL a pu empêcher, par l’introduction de conventions collectives, que les intentions de certaines directions visant à dégrader les structures salariales ne se réalisent, cela n’a pu que freiner, et non stopper la tendance générale faisant que les carrières dans ce secteur deviennent de moins en moins attrayantes pour les résidents. Il est actuellement plus attrayant d’enseigner dans l’enseignement secondaire que d’être chercheur ou enseignant à l’Université ou dans un CRP. Pour cette raison, l’OGBL revendique également d‘intégrer ce secteur aux négociations globales relatives au secteur public. Après tout, il s’agit  ici aussi d’établissements publics.

Un autre sujet a été la revalorisation des carrières des contrôleurs aériens prévue par le programme gouvernemental et que l’OGBL salue. L’OGBL et son partenaire de coopération, la GLCCA, présenteront au ministre des propositions concrètes à ce sujet.

L’OGBL a également abordé la question relative à cette tendance à externaliser certaines activités qui autrefois étaient du ressort public, plus particulièrement dans le secteur de la maintenance et du nettoyage des bâtiments tout comme concernant les cantines. L’OGBL demande une inversion de cette tendance qui constitue une privatisation indirecte de services publics. Un autre point traité a été celui de la sécurité et de la santé au travail concernant les salariés de l’État.

Le ministre de la Fonction publique a prêté beaucoup d’attention aux remarques de l’OGBL et s’est engagé à traiter les différentes questions au cours de son mandat dans le dialogue avec toutes les parties concernées.

Communiqué par l’OGBL
le 14 février 2019

 

Le secteur de l’enfance passé au crible

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Le ministre de l’Education, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, a invité récemment le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL à un échange de vues. Le ministre a notamment exprimé sa volonté de renforcer le dialogue social en présentant le programme du nouveau gouvernement dans le domaine de l’enfance et de la jeunesse, tout en proposant de faire une analyse des réformes qui ont marqué le secteur au cours des 5 dernières années.

Si de nouveaux accents dans le domaine de l’éducation non-formelle et de l’aide à l’enfance ne manquent pas dans l’accord de coalition, une certaine continuité de la politique de ces dernières années y ressort clairement.

Les représentants de l’OGBL ont profité de l’occasion pour évoquer l’impact des décisions prises lors de la dernière période législative sur le travail quotidien des professionnels du secteur social, notamment dans les maisons-relais. L’OGBL a notamment souligné que les réformes ne doivent en aucun cas avoir des conséquences négatives sur les conditions de travail des salariés. Si les décisions politiques produisent une augmentation des tâches et responsabilités de ceux qui travaillent, les dotations en personnel doivent alors également augmenter.

L’OGBL est également revenu sur la question des crèches et a regretté dans ce contexte l’absence de convention collective de travail pour les salariés des crèches privées. Cette situation crée un énorme écart entre les salaires des professionnels du terrain, exerçant pourtant la même profession dans un même secteur.

Parmi les principales revendications présentées par l’OGBL figure l’intégration des crèches privées dans le champ d’application de la CCT SAS, garantissant ainsi les mêmes conditions de travail et de salaire à tous les professionnels du secteur.

Le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL a ensuite demandé au ministre une future entrevue pour discuter d’une éventuelle réforme de la formation des professions de santé. Les représentants de l’OGBL ont souligné qu’un tel exercice ne pourra se faire que dans la cohérence, en tenant compte de toutes les formations en matière de professions de santé.

D’autres dossiers ont également encore été abordés, comme la création de centres familiaux, le projet d’intégration de «parents de quartier», le classement salarial des aides-éducateurs dans la CCT SAS ou encore la création d’un diplôme DAP dans le domaine de l’aide à l’enfance.

Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL
le 23 janvier 2019

Une victoire sur toute la ligne pour l’OGBL et les salariés en grève dans plusieurs maisons de soins

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Une délégation de l’OGBL ainsi qu’une délégation de la COPAS ont été reçues le 16 juin 2018 au ministère d’Etat par le Premier ministre, Xavier Bettel, le ministre des Finances, Pierre Gramegna et le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, en vue d’apporter une issue au conflit social qui s’est intensifié ces dernières semaines dans plusieurs maisons de soins.

La solution proposée par le gouvernement, sous l’impulsion du ministre de la Sécurité sociale, vient donner les garanties matérielles durables et définitives permettant de mettre fin au conflit. En effet, compte tenu de celle-ci, la COPAS ainsi que les directions des maisons de soins «An de Wisen» (Sodexo) à Bettembourg et ZithaSenior Luxembourg et Pétange, n’ont plus eu d’autre choix que d’accepter enfin les revendications de l’OGBL et de signer noir sur blanc un accord avec ce dernier, venant l’attester.

L’accord prévoit, premièrement, que les directions des maisons de soins concernées s’engagent à revaloriser les carrières des salariés couverts par la convention collective FHL, suivant les modalités de l’accord conclu en 2017, que les directions en question refusaient d’appliquer jusqu’à présent. Ce qui constituait précisément l’objet du conflit social qui a entrainé le mouvement de grève dans plusieurs maisons de soins.

L’accord prévoit ensuite la garantie pour tous les salariés couverts par la convention collective FHL dans le secteur des soins — et donc pas uniquement pour les salariés des maisons de soins en grève au cours des derniers jours — de pouvoir jouir des conditions de la convention collective FHL jusqu’à leur départ en retraite. Par ailleurs, a également été obtenue la garantie que l’ensemble des salariés couverts par la convention collective FHL dans le secteur des soins bénéficie à l’avenir de façon dynamique de la convention collective, c’est-à-dire qu’ils bénéficieront de plein droit des évolutions futures de la convention collective en question.

Au regard de l’accord conclu, l’OGBL considère que ses revendications sont satisfaites et décide par conséquent de mettre un terme au mouvement de grève dès l’après-midi du 16 juin. En effet, il s’agit pour l’OGBL d’une victoire sur toute la ligne. Il faut souligner que celle-ci n’a été rendue possible que grâce à la volonté et la détermination dont ont fait preuve les salariés qui sont entrés en grève au cours des derniers jours.

L’OGBL et les salariés qui ont fait grève sont les premiers à se réjouir du fait que la paix sociale puisse enfin revenir dans le secteur et qu’une prise en charge de qualité des personnes résidentes dans les différentes maisons de soins puisse à nouveau être garantie par les prestataires de soins.

L’OGBL tient enfin à rappeler que la grève n’a jamais été un but en soi, mais qu’au contraire, les salariés concernés ont été contraints par leurs directions respectives de recourir au dernier moyen syndical à leur disposition pour faire valoir leurs droits et arracher leur dû. On ne soulignera jamais assez le crève-cœur que représente pour toute personne exerçant une profession de soins, la lourde décision d’arrêter le travail et donc de renoncer à sa vocation pour faire valoir ses droits. Pour que ce type de personnel exerçant ces professions décide d’entrer en grève, il faut bien se rendre compte que toutes les limites ont dû être franchies précédemment par ses employeurs.

Communiqué par le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL
le 16 juin 2018

Attaque frontale et illégale contre le droit de grève

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Le conflit autour de la maison de soins «An de Wisen» à Bettembourg continue de s’intensifier. La direction est dos au mur et fait usage de moyens manifestement illégaux et anticonstitutionnels.

Suite à un appel de la COPAS et de son président Marc Fischbach, une autre maison de soins a envoyé, ce matin, des briseurs de grève à Bettembourg afin d’y remplacer le personnel en grève. Pour contrecarrer cette tentative, des grévistes ont installé des barrages filtrants à toutes les entrées. La direction a fait appel à la police. Après de longues discussions, les forces de l’ordre ont décidé de lever les barrages et d’escorter les briseurs de grève jusqu’à l’intérieur de la maison de soins.

Cette action dépourvue de tout fondement légal et financée par de l’argent de la Sécurité sociale a non seulement déclenché un déploiement de forces de l’ordre, mais remet aussi fondamentalement en cause le droit de grève. Des actions judiciaires adéquates seront engagées contre ces agissements et leurs donneurs d’ordre.

La direction de la maison de soins «An de Wisen» et la société gestionnaire Sodexo sont dos au mur. En témoigne notamment le fait que des moyens illégaux et anticonstitutionnels sont employés pour contourner la grève.

Outre le personnel «prêté» par une autre institution, la direction fait appel à des élèves et des stagiaires afin de remplacer les grévistes. Des élèves sans formation accomplie sont utilisés pour accomplir des actes auxquels ils ne sont pas habilités par la loi, et ce dans des conditions extrêmes.

L’OGBL lance un appel urgent au ministère de l’Éducation nationale et à la direction du LTPS : prenez vos responsabilités et ordonnez le retrait immédiat de ces élèves. Il est absolument intolérable que des élèves soient utilisés en tant que briseurs de grève, afin de contourner le droit de grève ancré dans la Constitution. Malgré les multiples tentatives de la part de l’OGBL, la direction du LTPS n’a pas daigné répondre aux sollicitations. Un courrier officiel avec copie au ministre de l’Éducation a donc été adressé à la direction.

L’OGBL appelle également «l’Inspection du Travail et des Mines » à installer une permanence sur place, pour pouvoir réagir immédiatement aux maintes infractions à la loi.

Contrairement à la direction, les grévistes ne sont pas dos au mur: cette nouvelle attaque contre le droit de grève n’a fait que renforcer leur détermination. L’OGBL continuera d’empêcher l’accès aux briseurs de grève et défendra le droit de grève par tous les moyens nécessaires.

Communiqué par le Syndicat santé, services sociaux et éducatif de l’OGBL
le 13 juin 2018