Lettre aux ministres de l’Economie des Etats membres de l’UE

A Monsieur Etienne Schneider
Ministre de l’Economie et du Commerce extérieur

Bruxelles, le 4 décembre 2012

Monsieur le Ministre,

IndustriAll European Trade Union est convaincu que l’industrie sidérurgique est un pilier stratégique des industries manufacturières européennes et qu’elle reste un moteur de l’innovation technologique, ce qui est crucial pour la création de valeur dans les secteurs en aval tels que l’automobile, la construction, l’aérospatiale, l’énergie, etc. La sidérurgie occupe également une place centrale lorsqu’il s’agit d’apporter une réponse durable au changement climatique.

L’industrie sidérurgique européenne et sa main d’œuvre ont été et restent durement touchées par la crise économique. Des milliers d’emplois ont été supprimés et beaucoup d’autres sont encore menacés. Le nombre de travailleurs intérimaires augmente et rend presque impossible le transfert de compétences et de savoir-faire pourtant essentiels. Une situation qui affecte la qualité de la production et menace, dans certains cas, la sécurité des salariés.

Un certain nombre de sidérurgistes ont déjà réagi à la baisse de la demande en acier et à la situation économique stagnante en réduisant définitivement ou temporairement les capacités de production. Depuis le début de la crise fin 2008, 20 millions de tonnes (MT) de capacités de production ont été fermés de manière définitive dans l’industrie sidérurgique européenne, 13 MT supplémentaires ont été mis à l’arrêt temporaire. Il est fort probable que les installations de production et les hauts-fourneaux à l’arrêt ne soient pas remplacés ou redémarrés. IndustriAll Europe craint que l’UE ne devienne un importateur d’acier structurel dès que la demande repartira.

IndustriAll Europe estime qu’il est urgent d’agir au niveau de l’UE pour gérer les conséquences de la crise. Il est aussi nécessaire de mener une politique industrielle proactive pour parvenir à une industrie sidérurgique compétitive, novatrice, durable et créatrice d’emplois de grande qualité.

Dans ce contexte, industriAll Europe salue la décision des commissaires Tajani et Andor de convoquer une table ronde de haut niveau sur l’avenir de l’industrie sidérurgique et presse les décideurs politiques européens d’adopter un plan d’action pour l’industrie sidérurgique européenne.

IndustriAll European Trade Union appelle spécifiquement à traiter les questions suivantes :

Restructuration et mesures contre la crise

Sur la base de l’expérience de la Communauté européenne du charbon et de l’acier, des mesures urgentes contre la crise doivent être prises pour s’assurer que les capacités de production garanties sont maintenues et équitablement réparties dans toute l’Europe.

Il est nécessaire de définir un cadre européen commun pour les dispositions relatives au chômage partiel et l’utilisation de périodes de production creuses pour investir dans la formation des salariés et dans la rénovation et la modernisation des outils industriels.

Les processus de restructuration doivent être gérés de manière socialement responsable pour garantir que le chômage soit à zéro par le biais de mesures d’aide aux travailleurs victimes de restructurations.

Enfin, les critères d’application de fonds structurels doivent être révisés pour prendre en compte la dimension sectorielle de l’industrie sidérurgique frappée par des restructurations et pas seulement la dimension régionale.

Politique commerciale/Concurrence équitable

Afin de protéger la production européenne contre la concurrence déloyale, les contraintes sociales et environnementales et les normes de qualité des produits sidérurgiques utilisés dans l’Union européenne doivent être améliorées.

En l’absence d’un traité climatique global et contraignant légalement, qui traite le changement climatique tout en résolvant les distorsions de concurrence dues aux contraintes de carbone asymétriques et en raison du développement de pratiques protectionnistes au plan mondial, industriAll Europe est favorable à la mise en place d’une norme européenne pour un ‘acier propre’.

Les institutions de l’UE doivent également exiger la pleine reconnaissance du dumping social et environnemental comme pratiques commerciales déloyales et faire respecter les droits fondamentaux du travail par les partenaires commerciaux européens, notamment dans le cadre de négociations avec l’OMC et d’accords de libre échange.

Changement climatique/efficacité en ressources et énergétique

IndustriAll Europe soutient l’objectif général de lutter contre le changement climatique et défend la feuille de route ‘bas carbone’ de l’UE, qui vise à réduire les émissions de CO2 de 80% d’ici 2050, tout en tenant compte des spécificités sectorielles. Réaliser ces objectifs et sauvegarder l’Europe comme site de production industrielle durable et bassin d’emplois nécessitent des investissements plus importants dans le développement de nouvelles technologies et nouveaux processus et dans la modernisation des installations et des usines.

IndustriAll European Trade Union revendique les points suivants :

Des mesures claires incitant l’industrie à accroître ses efforts en termes de R&D et d’innovation pour des technologies plus propres mais aussi plus efficaces en ressources et en énergie, et avec les Etats membres qui utilisent les revenus des adjudications pour financer directement la R&D, des projets pilotes très efficaces tels que ULCOS et des infrastructures de capture et de stockage de carbone (CSC).

Un mécanisme européen de contrôle des données relatives aux émissions de CO2 et à l’efficacité énergétique des usines sidérurgiques en Europe, et ce, afin de contrôler et encourager le « partage des efforts » des Etats membres et des entreprises pour réduire les émissions de CO2.

La reconnaissance des résultats de UCLOS et notamment la priorité au test grandeur nature des technologies pour hauts fourneaux à recyclage de gaz de gueulard, qui sont prêtes à être mises en œuvre à une plus grande échelle et qui conduiront à réduire davantage les émissions de CO2 et à améliorer l’efficacité énergétique et en ressources.

De même, les sites industriels européens n’ont pas tous épuisé leur potentiel d’amélioration de l’efficacité énergétique par le biais de technologies existantes. Les entreprises devraient être encouragées à investir dans les meilleures technologies disponibles, notamment les entreprises qui ont réalisé des bénéfices significatifs en vendant leurs droits d’émissions ou qui ont accumulé de nombreux droits d’émissions en raison du ralentissement économique.

Enfin, dans le cadre de « Horizon 2020 », des mesures telles que des initiatives de partenariats publics-privés comme SPIRE (Sustainable Production Industries through Resources and energy Efficiency) et EMIRI (European Material Industries Research and Innovation) devraient être la priorité et recevoir le financement adéquat.

IndustriAll European Trade Union vous presse de tout mettre en œuvre, avec les ministres des différents Etats membres de l’UE, pour soutenir activement l’initiative lancée par la Commission européenne et vous assurer que ce processus mène à des résultats tangibles pour l’industrie sidérurgique européenne et sa main d’œuvre.

Veuillez croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre parfaite considération.

Ulrich Eckelmann Bart Samyn
Secrétaire général Secrétaire général adjoint

Négociations difficiles pour la reconduction de la convention collective

Les négociations pour la reconduction de la convention collective auprès de CFL cargo ont commencé la semaine dernière. Dès la première réunion entre les syndicats et la Direction Générale, il s’est avéré que ces négociations seraient très pénibles et fastidieuses. La direction se montrait extrêmement réservée et refusait les revendications syndicales modérées lesquelles tiennent compte de la situation délicate du trafic fret sur rail dans toute l’Europe et de l’évolution négative du secteur de la sidérurgie au Luxembourg.

Comme amélioration qualitative, nous demandons un jour de congé supplémentaire pour les salariés ayant dépassé l’âge de 50 ans accomplis et deux jours de congé supplémentaires pour ceux âgés de plus de 55 ans. En tant qu’améliorations quantitatives nous revendiquons l’adaptation annuelle des salaires des collaboratrices et collaborateurs à la date (mois) de leur embauchage, ainsi qu’une prime annuelle uniforme pour tous. Le montant de cette dernière devra être négocié entre partenaires sociaux.

En outre, nous revendiquons de revoir les conditions d’octroi actuelles de la prime de sécurité.

La commission paritaire, spécialement créée pour cette tâche, devrait être chargée de la révision du texte de la convention collective.

Nous attendons une réponse à nos revendications pour le 3 décembre 2012.

Nous espérons que grâce à un résultat acceptable à la suite des négociations, l’engagement et les efforts du personnel soient récompensés. Nous rappelons aussi que nous soutenons, à l’exception de quelques options stratégiques, le plan de restructuration de la société, tout ceci dans l’intérêt de l’avenir de CFL cargo.

Si la Direction Générale s’obstine à refuser catégoriquement nos revendications, nous déclencherons sans tarder des actions syndicales. Il va sans dire que ces actions ne se limiteront pas uniquement aux négociations pour la reconduction de la convention collective. Ainsi, l’occupation de salariés intérimaires à durée déterminée dans les Ateliers de Pétange de CFL cargo constitue pour nous un exemple flagrant de « dumping » social.

(Communiqué par la FNCTTFEL-Landesverband et l’OGBL)

Le démantèlement continu

Ce lundi 22 octobre, lors d’un comité mixte extraordinaire la direction d’ArcelorMittal Luxembourg a officiellement fait part de son intention d’arrêter la production au train à fil (STFS) de Schifflange à partir du mois de janvier prochain.

Selon une formule maintenant bien rôdée au sein du groupe ArcelorMittal, il s’agit d’un arrêt complet à durée indéterminée. Les représentants de l’OGBL siégeant au comité mixte ont bien entendu contesté cette décision et exprimé leur plus profond mécontentement.

Pour l’OGBL les arguments avancés par la direction ne tiennent toujours pas la route et visent tout simplement à se séparer à court terme de toute une série d’activités, qui malgré tout ce que le groupe peut prétendre, restent des activités rentables. Les pertes engrangées les dernières années sur le site de Schifflange relèvent plus d’erreurs de management que de problèmes liés à de soi-disant surcapacités du marché.

L’OGBL rappelle par ailleurs que lors de la prochaine réunion de la tripartite Sidérurgie du 26 octobre qui va assurer le suivi des investissements et des effectifs, les résultats de l’audit effectué sur base de l’étude réalisée par l’OGBL seront également discutés. Cet audit démontre clairement la viabilité des sites de production de Rodange et de Schifflange et l’OGBL revendique que tout soit mis en œuvre, tant au niveau d’ArcelorMittal qu’au niveau du gouvernement luxembourgeois, pour que ces sites retrouvent rapidement une activité industrielle complète.

Communiqué par le Syndicat Sidérurgie et Mines de l’OGBL
le 22 octobre 2012

SMS actionnaire majoritaire dans Paul Wurth S.A.

Paul Wurth S.A.Depuis un certain temps, les syndicats OGBL et LCGB-SESM suivent avec un vif intérêt les négociations relatives à l’avenir de Paul Wurth entre le groupe allemand SMS, ArcelorMittal et Luxempart.

Après une première annonce en mai 2012, indiquant que le groupe SMS était intéressé par la reprise de la participation d’ArcelorMittal (48,1 %) dans Paul Wurth, voilà que mercredi 25 juillet 2012, SMS a acquis la participation d’ArcelorMittal (48,1 %) et celle de Luxempart (11 %). La société d’ingénierie sidérurgique Paul Wurth, créée en 1870, se retrouve ainsi sous contrôle du groupe allemand SMS, majoritaire à 59,1 %.

Lors d’une réunion le 24 juillet 2012 avec la direction de Paul Wurth, les syndicats avaient été informés en détail du projet de la prise de participation majoritaire du groupe SMS. Au cours de cette réunion, la direction a garanti la pleine autonomie de Paul Wurth. et a annoncé aux syndicats qu’il n’existe aucun projet de réduction d’effectifs ou de délocalisation, mais qu’au contraire les deux sociétés Paul Wurth et SMS sont parfaitement complémentaires dans leurs activités. De plus, l’engagement quant aux ateliers d’ArcelorMittal Dommeldange sera maintenu.

26 juillet 2012

Contact OGBL : Marco CASAGRANDE, Secrétaire central
Tél : +352 54 05 45 – 259
GSM : +352 621 309 518
marco.casagrande@ogbl.lu

Les syndicats européens du secteur de la sidérurgie rencontrent le commissaire européen à l’industrie

Le 3 juillet 2012, une délégation de représentants syndicaux européens a été reçue à Strasbourg par le vice-président de la Commission européenne en charge de l’industrie et de l’entrepreneuriat Antonio Tajani. Jean-Claude Bernardini représentait l’OGBL dans cette délégation menée par Bart Samyn, secrétaire général adjoint de la fédération syndicale européenne IndustriAll.

Les échanges de vue ont porté notamment sur la nécessité de construire une véritable politique industrielle européenne capable de relever tant les défis de la sauvegarde des emplois que d’assurer la transition écologique du secteur sidérurgique.

Les représentants syndicaux se sont également exprimés sur les conséquences désastreuses de la stratégie financière, conduite au niveau mondial par les dirigeants d’ArcelorMittal, sur l’emploi et les outils de production.

A l’issue de cette réunion, le commissaire européen a décidé de constituer un groupe de travail réunissant les syndicats, les représentants des entreprises et divers experts afin de travailler sur le sujet.

En fonction des bruits qui circulent depuis quelques jours sur une nouvelle intention d’ArcelorMittal de procéder à des restructurations, il est primordial que ce groupe se réunisse dans les plus brefs délais.

Voir en annexe le communiqué de presse d’IndustriAll.

Communiqué par le Syndicat Sidérurgie et Mines de l’OGBL
le 5 juillet 2012

IndustriAll European Trade Union salue la décision du Commissaire Tajani de mettre en place en groupe de travail spécial sur l’acier

Le Commissaire Tajani a annoncé son intention de mettre en place prochainement un groupe de travail spécial sur l’avenir de la sidérurgie européenne. Ce groupe de travail réunira syndicats, employeurs ainsi que d’autres acteurs.

Cette annonce a clôturé la rencontre qui s’est déroulée hier à Strasbourg entre une délégation de industriAll European Trade Union menée par son secrétaire général adjoint, Bart Samyn, le Commissaire Tajani et la députée européenne, Pervenche Berès. L’objet de la rencontre était de discuter de l’industrie sidérurgique en général et du géant de l’acier ArcelorMittal en particulier.

Au cours de la discussion, industriAll Europe a insisté sur l’importance d’avoir une industrie sidérurgique stratégique en Europe. Fournissant les matériaux basiques à presque toutes les industries de production en Europe, elle est le premier lien et un lien absolument crucial dans la chaîne de production. « Sans acier, rien ne peut être construit », a commenté Bart Samyn.

industriAll Europe a également confirmé son engagement en faveur d’une industrie sidérurgique verte et durable en Europe. Elle a souligné la nécessité de mener une véritable politique industrielle pour l’Europe et la nécessité de garantir à l’Europe des conditions de concurrence équitables dans le monde entier. Les problèmes d’accès aux matières premières, les difficultés liées au système d’échanges d’émissions, les importations en Europe provenant de marchés mondiaux et d’autres   éléments empêchant l’Europe d’avoir des conditions de concurrence équitables sont autant de points qui ont également été soulevés avec le Commissaire Tajani.

IndustriAll European Trade Union se félicite de la décision du Commissaire. Elle compte jouer un rôle actif au sein du groupe de travail et souhaite poursuivre une bonne coopération avec les députés européens sur les questions de la sidérurgie.