Le Bureau exécutif de l’OGBL a analysé le projet de budget de 2013 et constate qu’il est conforme à tous les égards aux critères budgétaires européens. Si on fait abstraction du coût des investissements prévus, le budget des dépenses de l’Etat central est en fait dans l’équilibre! Rappelons que les investissements ne concernent pas qu’un seul exercice budgétaire, mais visent la réalisation de projets qui serviront la collectivité pendant des décennies. Il est tout à fait normal de financer ces investissements en contractant un emprunt. Il est par conséquent indiqué de relativiser et de dédramatiser la discussion sur le déficit public.
Le projet de budget pèse sur les revenus moyens
L’OGBL constate par ailleurs qu’après les mesures plombant déjà le pouvoir d’achat des travailleurs et des pensionnés telles que la manipulation de l’indice, la désindexation des allocations familiales, l’augmentation de la participation individuelle aux prestations de santé, la non-adaptation du barème de l’impôt au coût de la vie etc., il est prévu de continuer avec de nouvelles dégradations: une seconde adaptation des chèques service, qui est censée frapper les «hauts-revenus» qui gagnent plus de 3,5 fois le salaire social minimum, une nouvelle attaque sur le forfait kilométrique, des augmentations et d’autres dégradations au niveau de la fiscalité, ainsi que la suppression de l’ajustement des pensions à l’évolution des salaires qui est dû au 1er janvier 2013 (1,5%).
Encore une fois, ce projet de budget augmente la charge sur les revenus moyens, alors que les hauts-revenus et les entreprises ne sont pas mis à contribution. Ce que l’Etat prend par une taxe minimale aux entreprises qui ne paient pas d’impôts actuellement, il le rend aux entreprises sous forme d’une augmentation des subventions. Le gouvernement abuse donc de la bonne foi des gens. L’OGBL s’oppose catégoriquement au projet sous sa forme actuelle. La patience de l’OGBL atteint ses limites si on suggère en plus de nouvelles coupes dans les dépenses de l’Etat suite à la pression du président du Parti Chrétien-Social Wolter et de la Fedil.
Les salaires moyens dans l’industrie ne sont pas trop élevés
Le patronat et différents responsables politiques renchérissent en provocations, la dernière étant la revendication d’une baisse des salaires pour sauvegarder l’industrie luxembourgeoise. Or ces provocateurs savent très bien que les coûts salariaux ne constituent qu’une part relativement faible du coût de production industriel. Les salaires moyens dans l’industrie ne sont pas si élevés que cela, puisque dans certains cas les baisses suggérées les ramèneraient au niveau du salaire minimum. L’OGBL se demande, si ces revendications ne visent pas à mettre en cause indirectement le modèle luxembourgeois de la négociation collective.
On ne peut plus guère parler de dialogue social au niveau national dans notre pays. Si le patronat s’attaque maintenant également au dialogue social et à la politique tarifaire dans les entreprises, l’économie luxembourgeoise risque de devenir une jungle. Comme en Grèce, en Espagne ou au Portugal, on ne pourra alors plus parler de paix sociale au Luxembourg!
L’OGBL demande par conséquent aux chefs des fractions parlementaires des partis qui se disent «social» ainsi qu’à tous les responsables politiques qui ont la fibre sociale, de s’engager sans tarder à ce que le projet de budget soit révisé dans le sens de la justice sociale et ne comprenne pas des détériorations encore plus poussées. Ceci non seulement dans l’intérêt de la paix sociale, mais également de l’économie nationale, qui souffrirait fortement d’une nouvelle diminution du pouvoir d’achat. Une diminution de la consommation conduirait aussi à une perte de revenus pour l’Etat, ce qui ne peut certainement pas être le but de la politique budgétaire actuelle.
Communiqué par l’OGBL le 11 octobre 2012
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