Alors que le gouvernement a annoncé dans son programme de coalition vouloir introduire d’ici 2018 un nouveau modèle de financement des établissements hospitaliers, prévoyant un système de «tarification à l’activité», le syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL a organisé le 5 octobre dernier à Remich (CEFOS), une conférence pour comprendre quelles seraient les conséquences de l’introduction d’un tel modèle de financement sur le personnel, les hôpitaux et le personnel. Une conférence qui a connu un franc succès au regard du grand nombre de participants.
Invité à s’exprimer sur le sujet, Herbert Weisbrod-Frey, responsable du secteur santé auprès du bureau confédéral du syndicat allemand ver.di., a décortiqué ce modèle qui a déjà été adopté en Allemagne. Et selon ce dernier, il n’y aurait vraiment rien de bon à en attendre.
Premièrement, les attentes quant à davantage de transparence (un objectif clairement affiché) constituent une déception amère.
Deuxièmement, l’introduction de la «tarification à l’acte» a conduit à des réductions drastiques de personnel dans les établissements hospitaliers.
Troisièmement, le nouveau système a entraîné une diminution du temps moyen d’hospitalisation des patients, sous couvert d’efficience économique. Le système visant à éviter autant que possible les longs séjours, évidemment plus coûteux. Idem pour ce qui en est plus généralement des moyens investis pour traiter les patients. Quatrièmement, on observe une tendance accrue à la privatisation des hôpitaux allemands au profit d’une multitude de cliniques privées.
Cinquièmement, les délégations du personnel dans les hôpitaux ont vu leur marge de manœuvre fortement se réduire à la suite du nouveau système de gestion médico-économique.
Il ressort clairement de la réalité hospitalière allemande que le système de «tarification à l’activité» a des conséquences désastreuses aussi bien en ce qui concerne la qualité des prestations fournies aux patients, que sur le personnel travaillant dans les hôpitaux. Les hôpitaux doivent en effet atteindre leurs objectifs de recettes pour pouvoir continuer à exploiter leur établissement. N’est alors plus considéré le patient en tant que tel, mais principalement ce qu’il peut rapporter. L’OGBL ne peut évidemment que s’opposer à l’idée d’introduire un système similaire au Luxembourg. Dans un domaine relevant du service public, il ne peut être question de faire des bénéfices sur le dos des malades.
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