Conflit programmé pour la rentrée ?

Les syndicats SNE/CGFP et SEW/OGBL apprennent avec stupéfaction que lors du Conseil de gouvernement du 13 juin plusieurs projets de règlements grand-ducaux en relation avec l’organisation scolaire ont été adoptés sans que les syndicats des enseignants aient été consultés auparavant au sujet de leur teneur. Alors que par le passé les syndicats avaient toujours été étroitement associés à l’élaboration de projets de loi et de règlements grand-ducaux, cette nouvelle démarche qui vise à les écarter de décisions importantes concernant le fonctionnement de l’école et les conditions de travail des enseignants est plus qu’alarmante, et ceci d’autant plus que le statut du fonctionnaire prévoit « expressis verbis » la consultation de la représentation du personnel dès le stade de l’élaboration des textes.

À un moment où les négociations pour la revalorisation de leur carrière sont devant la commission de conciliation et considérant que les syndicats SNE/CGFP et SEW/OGBL ont fait des propositions concrètes pour répondre aux réformes proposées par la nouvelle loi scolaire comportant un accroissement du temps de travail des enseignants, cette façon de procéder est absolument inacceptable.

Les instituteurs et les institutrices sont de plus en plus indignés par la façon dont le gouvernement traîne en longueur les négociations sur le reclassement de leur carrière tout à fait justifié sur le vu des allongements des études. Soutenant leurs syndicats dans l’effort pour obtenir enfin ce reclassement indispensable pour l’avenir de la profession, les instituteurs acceptent bon gré mal gré un certain élargissement de leur temps de travail. Cet effort est consenti également dans l’optique de faire aboutir une réforme de l’enseignement fondamental qui leur semble souhaitable, mais dont maintes dispositions doivent encore être adaptées concrètement aux exigences de l’enseignement. C’est bien là l’objet des règlements grand-ducaux et il faut absolument associer les acteurs du terrain à leur élaboration.

Il serait grand temps que la ministre de l’Education nationale ainsi que tous les ministres concernés renouent le dialogue avec les syndicats pour faire aboutir les négociations devant la conciliation. Les instituteurs et institutrices s’attendent à ce que le 19 juin prochain le gouvernement reconnaisse enfin – par un reclassement équitable de leur fonction – l’effort que les enseignants ont consenti à fournir en vue de la réalisation concrète de la réforme scolaire. Les syndicats sont allés très loin dans les concessions faites et c’est désormais au gouvernement d’aller à leur rencontre. S’il persiste dans son attitude de retranchement, il devra s’attendre à un conflit très dur dès la rentrée.

Communiqué par le SNE/CGFP et le SEW/OGBL, le 16/06/2008