Développement du BTS et réforme de la formation professionnelle

des mesures contradictoires !

Au cours de la semaine passée, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a mis en évidence l’importance du Brevet de technicien supérieur (BTS) et sa volonté de développer ce type de formation dans le domaine de la construction, de l’informatique et des télécommunications.

Conjointement, la ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a insisté sur les débouchés vers l’enseignement supérieur qu’offrirait l’enseignement secondaire technique et notamment les formations de technicien dans le cadre de la loi réformée de la formation professionnelle.

La réalité est tout autre ! En effet, la réforme de l’enseignement professionnel a fait disparaître l’accès régulier aux formations supérieures, qui existait jusque là pour les techniciens de l’EST. Pour y accéder, les futurs techniciens devront réussir – à côté de leur formation normale – des modules préparatoires aux études techniques supérieures.

Or, étant donné que ces modules se dérouleront en dehors de l’horaire normal, ils seront pratiquement écartés du BTS !

Tout au long de la discussion sur le projet de réforme de la formation professionnelle, le SEW a dénoncé – sans pour autant être écouté par le MENFP – la disparition de l’accès régulier aux études supérieures pour les futurs techniciens. Nous avons caractérisé cette disparition de dévaluation inadmissible d’un diplôme existant, signant le retour au modèle de l’école professionnelle d’il y a 30 ans, qui ne correspond nullement au développement technologique et social actuel.

L’importance du BTS prônée par le ministre de l’Enseignement supérieur montre d’une part la justesse de notre argumentation et met d’autre part en évidence le caractère rétrograde de la nouvelle loi portant réforme de la formation professionnelle. Alors que plus de 50% des emplois créés actuellement font appel à des diplômes bac+2 au moins, cette loi a coupé les ailes à nos futurs techniciens et les a assimilés à des DAPistes “plus”. Notre ministre de l’Education nationale devrait en être consciente et éviter de répandre des illusions ! A moins qu’elle ne s’aperçoive à présent des méfaits de “sa” nouvelle loi et qu’elle ne tente de redresser la barre ?

Communiqué par le SEW-OGBL
le 29 juin 2010