Le 13 novembre 2015, une délégation de l’OGBL, composée de Jean-Claude Bernardini, membre du bureau exécutif, et des secrétaires syndicaux responsables des frontaliers belges, allemands et français, Jacques Delacollette, Patrick Freichel et Christian Simon-Lacroix, a rencontré le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, ainsi que le secrétaire d’État, Camille Gira, pour faire un état des lieux en matière de mobilité transfrontalière et envisager quelles sont les perspectives qui s’offrent. Une entrevue qui s’est révélée tout aussi constructive que conviviale.
Côté belge: SMOT, P+R de Viville, tarification, offre en matière de transports en commun De manière générale, le ministre François Bausch s’est montré relativement dépité au regard de l’avancement des différents dossiers concernant la mobilité entre la Belgique et le Luxembourg. En effet, il déplore de manière générale une certaine lenteur de la part des acteurs belges dans les différents dossiers en cours.
Lancé en janvier 2013, le plan SMOT(schéma de mobilité transfrontalière) est désormais achevé. Il doit encore être validé par les instances politiques wallonne et grand-ducale. Ceci devait se faire en juin dernier, mais la Wallonie a décliné l’invitation en dernière minute. Le ministre luxembourgeois est toujours en attente d’un nouveau rendez-vous pour que cela puisse enfin se concrétiser.
Le beau projet qu’est le P&R de Viville est actuellement en suspens. Le Luxembourg déplore le manque de réactivité de la part de la SNCB quant à l’aménagement de ce site. Même si les pouvoirs politiques locaux veulent avancer, ce bel élan est cassé par l’immobilisme de la SNCB. Les belles promesses de la ministre Galant faites à son homologue luxembourgeois au printemps dernier semblent déjà être passées aux oubliettes. Vu l’état d’avancement de ce dossier, la SNCB et sa ministre de tutelle démontrent une fois de plus que la province de Luxembourg ne fait pas partie de leurs priorités.
Même remarque concernant la tarification transfrontalière: aucune éclaircie dans ce dossier qui est pourtant également ô combien important. Cette problématique doit être réglée afin que les travailleurs frontaliers n’aient plus la tentation de prendre la voiture pour se rendre dans la première gare luxembourgeoise, car les prix qui y sont pratiqués défient pour l’instant toujours toute concurrence par rapport aux points de départ des gares belges. La taxe frontalière doit être abolie afin d’inciter davantage les usagers à emprunter le train.
À titre d’exemple, sur la ligne 42, un ticket standard 2e classe Gouvy-Troisvierges (L) (8 minutes de temps de parcours) coûte 6,20 euros. Un ticket Gouvy-Vielsalm (10 minutes de temps de parcours) coûte 2,60 euros.
Les deux représentants du gouvernement appuient la position de l’OGBL quant à une augmentation de l’offre, tant ferroviaire que par bus, plus en amont en Belgique. Tant sur la ligne ferroviaire 42 (Luxembourg-Liège) que sur les lignes 162 (Luxembourg-Bruxelles) et 165 (Virton-Rodange), il serait judicieux que des trains circulent avec une fréquence plus élevée durant les heures de pointe, soit à raison d’au moins deux trains directs par heure.
Sur la ligne 42, l’offre vers le Luxembourg doit quant à elle devenir plus attractive, au minimum, au départ de Vielsalm. Idem sur la ligne 165, au départ de Virton et sur la ligne 162, au départ de Libramont, sans négliger évidemment les gares intermédiaires. Une des préoccupations des édiles grand-ducaux concerne le temps de parcours entre Luxembourg-ville et Bruxelles. Il est tout même très étonnant qu’à l’heure actuelle, il faille plus de temps pour effectuer ce parcours en train qu’à l’époque des locomotives à vapeur… En 2015, le temps de trajet entre Bruxelles-Nord et Luxembourg est de 3 heures 9 minutes, alors qu’en 1939, pour ce même parcours il fallait 2 heures 48 minutes!
Le gouvernement luxembourgeois est prêt à financer une partie des investissements quant à l’amélioration de l’offre de transport pour les résidents belges travaillant au Luxembourg (un dernier bel exemple en est la mise en service, récemment, d’une ligne de bus entre Saint-Vith et la gare de Troisvierges). Mais, il faut en contrepartie que les administrations belges et les décideurs politiques belges répondent positivement et s’intéressent à cette problématique qui concerne directement les résidents de leur pays et leurs électeurs.
L’OGBL a fait savoir aux représentants du gouvernement luxembourgeois qu’il interviendra auprès des élus belges en vue de faire avancer les différents dossiers évoqués. L’OGBL continuera ainsi à solliciter les différents pouvoirs politiques belges afin de leur faire prendre réellement conscience qu’il existe, en province de Luxembourg et dans le sud de la province de Liège (donc en Belgique!), un réel tissu économique et social construit avec le Grand-Duché de Luxembourg et que plus de 55 000 familles belges vivent cette réalité.
Côté allemand: tracé de l’ouest, gare en dessous du Pont rouge, offre en P&R, élargissement de l’A8
À partir de décembre 2018, les trains régionaux devraient enfin pouvoir circuler sur le dénommé «tracé de l‘ouest», en provenance de Wittlich vers Luxembourg-Kirchberg. La différence par rapport au train express régional qui circule actuellement sur ce tracé, c’est que toutes les gares qui s’y trouvent seront desservies. Ainsi les navetteurs, surtout ceux des plus petites localités, peuvent se réjouir car ils disposeront prochainement de meilleures correspondances. De plus, la ligne ferroviaire entre Igel et la frontière a été équipée d’une double voie. Pour cela, depuis 2014, les trains circulent plus confortablement et plus rapidement entre Trèves et la frontière luxembourgeoise.
En aval du Kirchberg, près du «Pont rouge», sera construit une nouvelle gare avec une correspondance pour le tram. Les navetteurs à destination du Kirchberg n’auront donc à l’avenir plus besoin de prendre le bus à partir de la gare de Luxembourg. Cela signifie concrètement un gain, selon la densité de circulation, d’au moins 20 minutes. Afin de pouvoir gérer le nombre croissant de passagers, la gare de Luxembourg se verra ajouter un quai supplémentaire.
Afin de pouvoir gérer le nombre de plus en plus important de frontaliers, le Luxembourg mise en outre sur un élargissement de l’offre de P&R: à Rodange, à Wasserbillig et à Mersch, des possibilités de stationnement pour environ 2400 voitures aux alentours de chaque gare, seront mises à disposition à partir de 2017.
En outre, le trajet entre la Sarre par l’autoroute A8 vers Luxembourg sera un peu plus rapide dans un avenir proche. Du côté allemand, l’autoroute est actuellement élargie à deux voies de chaque côté au niveau de l’échangeur de Merzig Schwemlingen. Ajouté à la disparition attendue depuis longtemps de la situation provisoire au niveau de Frisange et de la fermeture du trou sur l’A13 (autoroute de la Sarre), les embouteillages quotidiens devraient se voir sérieusement réduits à partir de 2018.
Enfin, il a été souligné que le trafic transfrontalier entre la Sarre et le Luxembourg se fait actuellement avant tout en voiture. De nombreux navetteurs sont dissuadés par des durées de trajets relativement longues: pour un trajet de Saarlouis à Luxembourg, il faut actuellement une bonne heure et demie. L’OGBL a proposé pour de vérifier, si à l’avenir, il ne serait pas possible d’établir quelques liaisons plus rapides comprenant moins d’arrêts.
Côté français: cadence ferroviaire augmentée, réorganisation du réseau de bus, P&R en projet Tout d’abord, ce sont les liaisons ferroviaires qui ont été évoquées avec les aménagements de l’axe Luxembourg/Metz qui sera développé du côté luxembourgeois. Le doublement d’une partie de la voie est en cours et, comme déjà signalé, la construction d’un quai de gare supplémentaire à la Gare de Luxembourg-ville devrait contribuer à augmenter la cadence.
D’autre part, en lien avec la nouvelle cadence qui sera effective en France à partir de 2016, il y aura davantage de trains aux heures de pointes vers le Luxembourg. Les liaisons avec Esch/Belval ont été augmentées en passant par le nœud de communication de Dudelange. Enfin, à la question de savoir, si il y aurait la possibilité de créer une gare routière du côté de Longwy, le ministre a rappelé que des travaux très importants sont entrepris pour augmenter la capacité du P+R de Rodange et qu’il n’y avait pour l’instant pas de planification quant à la réalisation d’une gare routière de l’autre côté de la frontière. Le Luxembourg a mis l’accent sur le développement des lignes sur le territoire Luxembourgeois et des places de stationnement pour faciliter la mobilité des frontaliers.
En second lieu, ce sont les lignes de bus transfrontalières qui ont été évoquées avec l’annonce récente par le SMITU (Syndicat Mixte des transports urbains) d’arrêter les lignes frontalières 302 (Thionville Saint François – Luxembourg Cloche d’or/Gasperich), 303 (Manom – Luxembourg Kirchberg) et 323 (Florange – Esch-sur-Alzette Gare) qui a été votée en octobre 2015. La raison avancée est la faible fréquentation de ces lignes. Dans le même temps, 3 nouvelles lignes de bus devraient voir le jour: deux au départ de Yutz, l’une vers le Kirchberg et l’autre en direction de Luxembourg Gare et l’aéroport. La troisième ligne prendrait son départ à Hayange via Hottange vers Luxembourg-ville. Le ministère des Transports a rappelé que des bus supplémentaires entre Thionville et Gasperich (ligne 301) sont en place depuis septembre 2015 ainsi que sur la ligne 324 entre Elange, Audun-le-Tiche et Belval.
Concernant les possibilités de stationnement autour des gares, l’OGBL a été informé que des pistes de création de parking sont à l’étude notamment parce qu’il semblerait que la convention entre le Kinepolis et le SMITU portant sur le parking du Kinepolis prendrait fin. Deux nouvelles implantations sont envisagées sur Thionville et ses environs.
Enfin, concernant le réseau autoroutier, sachant que la France recherche des financements pour la réalisation d’une 3e voie sur l’A31 entre Nancy et Luxembourg, le gouvernement a décidé de construire une troisième voie sur l’A31 entre le Luxembourg-ville et Dudelange pour fluidifier le trafic, même si ce n’est pas une solution pérenne, reconnait le ministre, car les axes autoroutiers sont déjà saturés.
Des conventions pour développer les P+R et les parkings de covoiturage sont quant à elles à l’étude. De ce point de vue, le ministère a fait savoir qu’il n’était pas possible d’augmenter la capacité du P+R de Frisange, très fréquenté par les frontaliers français et allemands, par manque de terrains disponibles. Une des pistes de réflexion serait d’en créer un autre de l’autre côté de la frontière sur cet axe important.
D’autres pistes et questions ont été évoquées et soulevées lors de cet échange de vues et d’idées entre l’OGBL et le ministre du Développement durable et de l’Infrastructure. Notamment: comment contribuer à renforcer l’approche multimodale de la mobilité, comment améliorer les conditions favorisant une mobilité douce dans nos régions, quelle implication concrète des entreprises dans la mise en place de concepts de mobilité, etc …
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