Heures supplémentaires dans l’enseignement fondamental et secondaire

Au cours de la dernière année scolaire , le nombre moyen d’heures supplémentaires hebdomadaires effectué par l’ensemble du personnel enseignant était de l’ordre de 2 200 heures dans les écoles fondamentales et de 10 218 heures dans les établissements du secondaires. Cette situation illustre l’immense manque de personnel dont souffrent les écoles primaires et les établissements secondaires.

Outre le fait que les heures supplémentaires sont souvent source de stress et de surcharge pour les enseignants, ce qui n’a certainement guère d’influence positive sur la qualité de l’enseignement, la question de la rémunération des heures supplémentaires se pose également. Dans le métier d’enseignant, celles-ci sont bien moins bien rémunérées que dans l’ensemble de la Fonction publique et, de plus, elles ne sont pas prises en compte pour la pension:

  • Les heures supplémentaires sont payées avec un coefficient correcteur de 36/52. Les fonctionnaires reçoivent également une valeur du point inférieure pour les heures supplémentaires (20,0746124 euros au lieu de 21,2002547 euros).
  • En cas d’absence de plus de plus de trois jours pour cause de maladie, les heures supplémentaires mensuelles ne sont pas payées du tout. Si l’on considère que le risque d’épuisement professionnel augmente considérablement avec une moyenne de 10.218 heures supplémentaires par semaine dans les établissements secondaires, c’est une honte pour les enseignants concernés.
  • Par ailleurs, les enseignants du secondaire à temps plein ne peuvent déposer sur leur compte épargne-temps qu’un maximum de 4,4 heures supplémentaires par semaine — 4,6 pour les enseignants à temps plein du fondamental du 2e au 4e cycle. Cette réglementation ne tient absolument pas compte de la réalité du travail de nombreux enseignants. Pour rappel, de nombre d’entre eux ne souhaitent pas effectuer d’heures supplémentaires, mais dans l’enseignement secondaire, ils n’ont la possibilité de les refuser qu’à partir de 5 heures de cours par semaine. De plus, beaucoup effectuent des heures supplémentaires tout au long de l’année scolaire.
  • En ce qui concerne les différences entre les sexes en matière de pension («gender pension gap»), le Luxembourg occupe la triste première place au niveau européen. Cela n’est guère surprenant sachant que nos lois stipulent par exemple que les heures supplémentaires — même en cas de travail à temps partiel — ne sont pas prises en compte dans le calcul des pensions. En 2020, la différence entre la pension moyenne d’un homme et celle d’une femme était d’environ 40%. Si l’on ajoute à cela le fait que les femmes sont de plus en plus nombreuses à travailler à temps partiel — notamment pour s’occuper de leurs enfants — et qu’elles doivent malgré tout effectuer des heures supplémentaires mal payées et qui ne sont pas prises en compte pour la pension, il devrait être clair que cette situation ne réduira pas le «gender pension gap».

C’est la raison pour laquelle le SEW/OGBL revendique:

  • La suppression du coefficient correcteur de 36/52. Les heures supplémentaires doivent être payées au moins comme des heures normales.
  • La suppression du coefficient correcteur pour les heures supplémentaires, qui est calculé à partir d’une absence pour maladie de plus de 3 jours.
  • Une augmentation du plafond de 4,4/4,6 heures supplémentaires hebdomadaires qu’on peut verser sur le compte épargne-temps (CET) à 10 heures supplémentaires par semaine.
  • Pour lutter contre la pénurie d’enseignants, nous devons prendre rapidement des mesures pour rendre le métier d’enseignant à nouveau attractif. Cela implique également que les enseignants aient davantage leur mot à dire concernant la politique éducative.

Mitgeteilt vom OGBL-Syndikat Erziehung und Wissenschaft (SEW)
am 2. Dezember 2022