Grève d’avertissement du 7 décembre 2011 dans la sidérurgie

“La sidérurgie fait partie du Luxembourg et cela doit rester ainsi”

Même la pluie torrentielle tombant presque tout au long de la journée n’a pas réussi à briser l’énorme élan de solidarité qui, en peu de temps, s’est établi avec les salariés des sites sidérurgiques d’ArcelorMittal menacés par des fermetures et des pertes d’emploi. Ainsi, de nombreux syndicalistes, militants et sympathisants, des politiciens, des sidérurgistes actifs et pensionnés mais aussi des centaines de salariés des communes du Sud du pays se sont rassemblés sur les quatre principaux sites Esch/Belval, Schifflange, Rodange et Differdange afin de protester contre la stratégie de la direction d’ArcelorMittal, qui consiste à désaffecter ou fermer temporairement des usines au Luxembourg. En tout quelque 3 000 personnes participaient aux quatre rassemblements.

Cette grève d’avertissement a eu un seul et unique but: assurer le maintien et l’avenir de la sidérurgie luxembourgeoise et de tous ses sites.

Au lieu de désaffectations, il faut des investissements dans la sidérurgie luxembourgeoise

“L’industrie luxembourgeoise fait partie du Luxembourg. Elle fait partie de nous tous. Et cela ne doit pas changer », tel était le message de tous les orateurs lors des divers rassemblements. Beaucoup d’applaudissements chaleureux, nombreuses interpellations combatives, des revendications à l’adresse de l’Etat pour qu’il fasse pression sur ArcelorMittal, de l’incompréhension sur les visages des gens ne pouvant pas s’imaginer le Luxembourg sans industrie sidérurgique, de la colère contre les patrons et les actionnaires avides qui n’en auront jamais assez, tout cela pourrait résumer l’atmosphère qui régnait lors des rassemblements de protestation devant les portails des usines.

En effet, ce ne sont pas que les sidérurgistes qui se battent pour leurs emplois. Tout un pays est à leurs côtés. C’est bien le combat des sidérurgistes pour leurs emplois mais aussi un combat pour les emplois dans les autres secteurs économiques. Car l’industrie sidérurgique est un pilier indispensable de l’industrie luxembourgeoise et de toute l’économie. Des milliers d’emplois dépendent directement ou indirectement de l’industrie sidérurgique. Et elle continue de contribuer de manière décisive à la prospérité générale du Luxembourg, de sa population et à celle des communes.

Le gouvernement doit user de tous les moyens afin de prévenir des fermetures de sites

«Cette grève a été un signe fort à l’égard de la direction d’ArcelorMittal», conclut Jean-Claude Bernardini, secrétaire central du Syndicat Sidérurgie et Mines de l’OGBL. «Nous saluons le fait que la grève ait été suivie presque à 100 pourcent, que la production était donc arrêtée et que plus de personnes que prévues aient assisté à nos rassemblements. Et l’importante solidarité que les communes du sud du Luxembourg, des commerçants, des étudiants, des salariés du secteur de la santé et de bien d’autres encore donne du poids supplémentaire à notre action.

Nous voulons ici leur dire un grand merci. Notre pression sur ArcelorMittal va s’accentuer et nous exprimerons nos revendications avec fermeté lors de la prochaine tripartite sidérurgique le 14 décembre. Mais le gouvernement luxembourgeois doit lui aussi déployer tous ses moyens pour éviter une quelconque fermeture de site. Nous exigeons un avenir pour la sidérurgie luxembourgeoise».

Dans les usines du périmètre de la sidérurgie ArcelorMittal Bettembourg, ArcelorMittal Bissen, ArcelorMittal Dudelange (Ewald Giebel-Galvalange), AMCLE à Differdange et Circuit Foil à Wiltz les salariés avec leurs délégués et leur syndicat ont donné un signal fort en organisant des piquets de protestation devant leurs entreprises.

La grève d’avertissement à Luxembourg, organisée par l’OGBL– le LCGB ne s’étant rallié que plus tard à l’appel – se plaçait dans le cadre d’une journée d’action européenne de la FEM pour le maintien de l’industrie sidérurgique en Europe.