A l’occasion de sa première réunion en 2011 le Comité exécutif de l’OGBL a fait une analyse de la situation économique et sociale du pays. L’OGBL constate qu’après les pensionnés qui ont déjà vu baisser leur revenu début janvier, la majorité des salariés se rendront compte de la perte de leur revenu net à la fin du mois lorsqu’ils consulteront leurs fiches de salaire. Impôt de crise, impôt de solidarité, augmentation de l’assurance-maladie … Dans ce contexte, le Comité exécutif rappelle que des mersures fiscales socialement plus équitables étaient possibles. Le Comité exécutif estime également qu’il faut vérifier la situation financière réelle de l’Etat notamment du point de vue des recettes afin de déterminer si l’impôt de crise reste nécessaire ou s’il n’est pas possible de dégager les moyens pour amortir la charge fiscale pour les revenus faibles et moyens.
Le pouvoir d’achat des citoyens baissera également à cause d’une augmentation de diverses taxes communales comme celle relative au prix de l’eau potable. L’OGBL estime qu’une approche sociale dans la fixation du prix de l’eau n’est pas contraire aux directives européennes.
Enfin, la réforme de l’assurance-maladie a conduit à une augmentation de la participation des assurés à divers soins de santé. L’OGBL continue à contester ces mesures compte tenu de la bonne situation financière de la Caisse nationale de santé (CNS) et considère par ailleurs qu’elles étaient totalement superflues. En abolissant le plafond cotisable, l’équilibre budgétaire de la CNS serait assuré pour des années.
En ce qui concerne l’assurance-dépendance, l’OGBL demande avec insistance que l’Etat rétablisse l’ancien système de financement dynamique, abandonné après la tripartite de 2006, et rappelle au ministre de la Sécurité sociale sa promesse de tout faire afin que le gouvernement abandonne ce gel de la participation étatique dès 2011.
En ce qui concerne la politique familiale, notamment en matière de prestations familiales, l’OGBL constate que la situation devient de plus en plus confuse et socialement injuste. Il demande une révision et une redéfinition de cette politique.
Une discussion sur l’index en 2011 est superflue
Dans l’ensemble, le Comité exécutif constate avec une certaine satisfaction que, contrairement à nos pays voisins, au Luxembourg au moins la pression syndicale ait conduit à un allègement du paquet de mesures d’austérité au bénéfice des salariés. Par ailleurs, l’accord bipartite entre le gouvernement et les trois syndicats représentatifs au niveau national a conduit à un désamorçage des attaques virulentes des organisations patronales, de certaines franges des partis au pouvoir ainsi que de celles des chefs de file des Verts et des Libéraux contre l’indexation des salaires et des pensions au coût de la vie. Pour l’OGBL, la situation à ce niveau est claire pour 2011 et une nouvelle table ronde tripartite sur ce sujet est actuellement superflue et même contraire à l’accord bipartite du 29 septembre 2010.
L’OGBL défend les acquis du droit du travail en matière d’aménagement du temps de travail
La vigilance reste de mise, car de nouvelles attaques contre les acquis du droit du travail sont déjà dans le circuit procédural. Ainsi, le Comité exécutif a notamment inscrit sur l’ordre du jour de la prochaine réunion du Comité national une analyse détaillée du projet de loi sur le compte épargne temps (CET). Ce projet pose de grands problèmes à l’OGBL car en l’état il risque de devenir un instrument de flexibilisation et d’allongement du temps de travail. Le projet de loi en question ne tient pas sufisamment compte de l’avis du Conseil économique et social de 2004 sur ce sujet qui demandait explicitement qu’un système CET devrait être négocié dans tous les cas entre les partenaires sociaux et trouver son application soit par le biais de conventions collectives soit par celui d’accords au niveau national. Le présent projet ne respecte pas la volonté des partenaires sociaux d’organiser le système de compte épargne temps dans le cadre du dialogue social collectif tel que d’ailleurs préconisé par le Conseil économique et social.
D’autres sujets traités à l’occasion de la réunion du comité exécutif concernaient la réforme de l’Administration de l’emploi (ADEM) ainsi que la manifestation interrégionale du 24 janvier 2011 à Völklingen à l’occasion du Sommet de la Grande-Région.
Communiqué par l’OGBL le 18 janvier 2011
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