Le Secrétaire d’État des Communautés du Portugal, José Luís Carneiro, a reçu le 9 novembre 2018 à Lisbonne, Carlos Pereira, membre du Bureau exécutif de l’OGBL et Arménio Carlos, Secrétaire général de la CGTP-IN, la plus grande confédération syndicale du Portugal, pour s’entretenir des problèmes spécifiques que rencontrent les ressortissants portugais vivant au Luxembourg.
Le Secrétaire d’Etat s’est notamment engagé envers l’OGBL et la CGTP-IN à organiser au Luxembourg, dès janvier, des séances d’information relatives à la fiscalité et plus particulièrement à la double imposition des ressortissants portugais. Le Secrétaire d’Etat devrait d’ailleurs se rendre lui-même au Grand-Duché, accompagné de fonctionnaires des administrations fiscales portugaises, pour informer la communauté portugaise vivant au Luxembourg de tout ce qui a trait à la double imposition. Un problème qui affecte encore beaucoup de résidents portugais vivant au Grand-Duché.
Lors de l’entrevue, l’OGBL et la CGTP-IN ont également alerté José Luís Carneiro du niveau de pauvreté auquel sont confrontés beaucoup d’émigrés portugais au Luxembourg. Ils ont notamment rapporté l’inquiétude exprimé à ce sujet par le Consul du Portugal lors d’une rencontre de syndicalistes organisée à Remich en octobre dernier. Selon le Statec, 126 000 personnes vivant au Luxembourg sont aujourd’hui concernés par le risque de pauvreté. Parmi les secteurs les plus affectés par le phénomène, on retrouve celui du bâtiment, du nettoyage et de l’Horesca. Des secteurs dans lesquels les salariés portugais sont précisément les plus représentés. Le Secrétaire d’État a reconnu qu’il ignorait jusqu’alors l’envergure de la situation et a considéré que le gouvernement portugais devrait réagir très rapidement.
L’OGBL et la CGTP-IN ont par ailleurs aussi demandé au Secrétaire d’État d’intervenir en ce qui concerne la formation professionnelle. Si un accord positif a été signé en juin 2018, entre le Luxembourg et le Portugal, permettant aux ressortissants portugais du Grand-Duché de suivre des formations professionnelles en langue portugaise, ces formations n’existent actuellement, hélas, que pour le secteur du bâtiment. Pour l’OGBL et la CGTP-IN, celles-ci doivent absolument être étendues à d’autres secteurs, comme par exemple, à celui du nettoyage.
L’OGBL et la CGTP-IN ont également pointé et critiqué les retards et autres absences de réponses de la part de l’administration de la Sécurité sociale portugaise envers les ressortissants portugais, dans le cadre de demandes de pensions, de pensions d’invalidité, de protection sociale et autres allocations. Le Secrétaire d’État a reconnu l’existence du problème, indiquant que la Sécurité sociale portugaise connaît effectivement, en moyenne, un retard de huit mois, pour répondre aux demandes. À ce sujet, le Secrétaire d’Etat a promis d’intervenir auprès du ministre de la Sécurité sociale du Portugal, en vue de réduire le temps de réponse aux émigrés.
Rappelant ensuite que quelque 120 000 Portugais vivent aujourd’hui au Luxembourg (selon les chiffres du Consulat du Portugal), l’OGBL et la CGTP ont appelé le gouvernement portugais à s’opposer à la décision de la banque publique portugaise «Caixa Geral de Depósitos» (CGD) de fermer toutes ses agences au Grand-Duché. Si le Secrétaire d’État a estimé qu’il sera difficile de maintenir toutes les agences de la CGD au Luxembourg, il a néanmoins considéré les revendications des syndicats comme justifiées et s’est engagé à intervenir auprès de l’administration de la CGD pour qu’une solution soit trouvée, comme cela a été le cas en France où seules quelques filiales ont été fermées.
L’OGBL et la CGTP ont en outre exigé que le gouvernement portugais identifie et criminalise les entreprises portugaises qui détachent de la main-d’œuvre à l’étranger, en ne respectant pas les règles les plus élémentaires du droit du travail.
À l’issue de l’entrevue, les représentants de l’OGBL et de la CGTP-IN se sont félicités de l’ouverture affichée par le Secrétaire d’État, qui les a reçus dans un esprit de dialogue constructif, se montrant attentif aux problèmes exposés et aux revendications des deux confédérations syndicales. Au total, l’OGBL et la CGTP-IN ont présenté 32 revendications qui avaient été retenues à l’occasion des 4es Rencontres de syndicalistes, conseillers des communautés et dirigeants associatifs, les 20 et 21 octobre derniers à Remich.
Les deux confédérations syndicales rappellent enfin que si des avancées ont été constatées dans certains dossiers, les chantiers restent nombreux, et que dans ce sens, la lutte pour les droits des émigrés portugais doit continuer.
Communiqué par l’OGBL le 14 novembre 2018
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