Dans près de deux mois, du 20 au 22 juin 2012, se réunira la conférence des Nations Unies sur le développement durable à Rio de Janeiro. Intitulé «Rio +20» pour rappeler le «sommet de la Terre» de 1992, ce sommet risque néanmoins de ne pas reproduire l’ambition et le dynamisme novateur de ce sommet historique. En effet, la première ébauche d’une déclaration – dit «draft zéro» – se contente de réaffirmer des engagements précédents, en remettant à plus tard les décisions relatives à de nouvelles mesures.
L’OGBL, ensemble avec les autres syndicats membres de la Confédération syndicale internationale (CSI), demande aux gouvernements, dont le gouvernement luxembourgeois, de saisir la conférence de Rio comme une opportunité pour revitaliser la politique internationale en matière du changement climatique, pour relancer la lutte contre la pauvreté au niveau mondial, pour discuter des problèmes de l’énergie et des ressources à moyen et long terme et pour renforcer en général la dimension sociale du développement durable.
L’OGBL soutient dans ce contexte les revendications de la CSI, qui demande que la déclaration finale du sommet prévoie notamment:
La notion de l’ «économie verte» préconisée dans le draft zéro implique un engagement concret pour des investissements en vue de la création d’«emplois verts» et de l’écologisation des emplois existants. Pour le mouvement syndical international, chaque «emploi vert» doit également être un «emploi décent», qui procure une sécurité sociale adéquate et un salaire décent et qui soit protégé par des règles suffisantes en matière de santé et de sécurité. La transition à mettre en œuvre implique également une préparation adéquate, une évaluation des potentialités et des impacts sur les emplois existants et une politique de la formation continue adaptée, qui assure que les salariés soient adéquatement formés aux nouveaux processus et aux nouvelles technologies. Il faut à tout prix éviter que la transition vers une «économie verte» se traduise par une précarisation des emplois existants et par un renforcement de la désindustrialisation. Pour préparer et assurer cette transition juste, il est nécessaire de consulter et d’impliquer les syndicats des salariés dans la mise en œuvre de ces politiques. La déclaration finale du sommet devrait tenir compte de ce rôle primordial du dialogue social.
En vue de la réalisation de cet objectif, la déclaration finale devrait inclure l’engagement de tous les Etats membres d’adopter, de ratifier et d’appliquer la Convention 102 de l’OIT instaurant des normes minimum au niveau de la sécurité sociale. En outre, l’élaboration d’une recommandation internationale sur un socle de protection sociale a été inscrite à l’ordre du jour de la 101e conférence de l’OIT qui se tiendra du 30 mai au 15 juin à Genève. Si l’OIT adopte ce socle de protection sociale, les Etats membres de l’ONU devraient prendre en compte ce nouvel instrument et s’engager à mettre en pratique l’initiative du socle de protection sociale à l’horizon 2020. Il est important dans ce contexte de faire la distinction entre une approche de protection sociale (basée sur des droits) et une approche de filet de sécurité sociale (basée sur des programmes de secours temporaires) et de veiller à ce que la protection sociale soit intégrée dans la stratégie de développement à long terme de chaque pays.
Une grande majorité des gouvernements d’Europe, voire du monde, ont déclaré d’être «en principe» en faveur d’une taxation des transactions financières, mais en même temps ils se désistent de toute mise en œuvre concrète en arguant de la concurrence d’autres centres financiers. En effet, pour cette raison, les débats au niveau de l’Union européenne n’avancent guère et le chef de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a estimé le 27 mars, selon l’agence de presse AFP, qu’une taxation sur le plan européen n’ait guère de chances à aboutir. En même temps, il a affirmé qu’une telle taxe serait «envisageable» et «acceptable» si elle serait introduite «au niveau mondial, sur une base égalitaire». Le sommet de Rio pourrait présenter justement le bon moment pour lancer l’initiative pour l’instauration d’une telle taxe au niveau mondial. La déclaration finale pourrait ainsi envisager que les recettes engendrées par une telle taxe pourrait être utilisée pour la mise en œuvre des politiques décidées par le sommet, notamment la lutte contre la pauvreté au plan mondial, les mesures en faveur d’une transition juste vers une économie à faible émissions de gaz à effet de serre et des investissements en faveur de la création d’emplois verts.
18 avril 2012
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