A peine la rentrée politique entamée, il semble que le gouvernement dévoile son vrai visage sur de nombreux dossiers.
Dans le cas du scandale Caritas, les plus de 350 salariés ont dû subir de plein fouet l’attitude froide de notre nouveau Premier ministre. Sans scrupule, et sans respect des lois nationales du Code du travail, la nouvelle fondation HUT a bafoué le droit du travail luxembourgeois en refusant de faire un simple transfert d’entreprise et en faisant signer des résiliations de contrat et des nouveaux contrats moins favorables aux anciens salariés Caritas.
Dans le dossier sur la réforme des pensions, le gouvernement fait peur aux gens avec un narratif de l’insoutenabilité de notre système des pensions luxembourgeois, qui pourtant est le fruit de notre modèle social et est parmi les meilleurs du monde. Au lieu de mener ces discussions sereinement dans un cadre tripartite, la ministre de la Sécurité sociale demande au grand public de tweeter son avis sur 500 signes sur un site internet.
Les temps s’annoncent très durs et nous sommes obligés de nous défendre.
Et la cerise sur le gâteau: le ministre du Travail lance une attaque frontale sur les salaires au Luxembourg. Lors de la dernière réunion du Comité permanent du Travail et de l’Emploi, le ministre Georges Mischo, par ses affirmations, a mis à mal le modèle luxembourgeois du dialogue social et met aussi sérieusement en péril la paix sociale au Luxembourg. Jamais dans l’histoire du CPTE, celui-ci n’a été réduit à un simple forum de discussion. Jusqu’ici, il a toujours été un lieu de dialogue précieux où d’importantes décisions ont été prises dans le consensus entre partenaires sociaux.
Par ailleurs, le ministre a affiché sa volonté de permettre à des salariés individuels ou à des délégués neutres sans soutien syndical de négocier et de signer seuls à l’avenir des conventions collectives. Le ministre a refusé de confirmer qu’il comptait bien respecter les législations actuelles en la matière ainsi que l’esprit de la directive européenne, tout comme le rôle des syndicats dans le cadre des négociations collectives.
Force est de constater que la position actuelle du ministre ne permet pas une discussion sereine et constructive. Bien au contraire, celle-ci constitue une attaque frontale contre le droit des salariés à se faire représenter par des syndicats représentatifs au niveau national, qui par leur force et leur indépendance sont le meilleur garant pour atteindre les objectifs visés.
Avec ce positionnement, le ministre du Travail remet en cause un des piliers le plus importants de la structure des salaires au Luxembourg, ce qui constitue évidemment une ligne rouge infranchissable pour l’OGBL.
Chères et chers collègues,
les temps s’annoncent très durs et nous sommes obligés de nous défendre. Nous allons rapidement devoir rentrer dans la mobilisation, et ceci de préférence dans un front commun avec les autres syndicats ainsi que tous les acteurs de la société civile s’intéressant aux conditions de vie et de travail des travailleurs, des retraités et de leurs familles. Nous comptons sur vous.
Nora Back, présidente de l’OGBL
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