Entreprises de sécurité et de gardiennage:

Les dindons de la farce: toujours les salariés!

Depuis quelques semaines, le monde des entreprises de sécurité et de gardiennage est en ébullition. Suite à la perte du contrat de surveillance des bâtiments de la Commission Européenne au Kirchberg par G4S, au bénéfice de l’entreprise Cobelguard, l’ensemble des entreprises luxembourgeoises du secteur se découvrent subitement des vertus. L’enjeu, environ 180 emplois, que Cobelguard souhaite transférer et que G4S veut garder.

Les quelques entreprises affiliées à la Fedil Security Services réclament haut et fort un changement de mentalité lors des procédures d’attribution des marchés publics. G4S se targue de mener une gestion du personnel prévisionnelle et sociétalement responsable.

Concernant la procédure même du transfert d’entreprise: du côté du ministère du travail on constate le vide et on semble regretter la situation; mais manifestement on oublie qu’il y a moyen de légiférer et de changer la loi.

De qui se moque-t-on?

Le sans gêne ou les pertes de mémoire dont font preuve ces divers acteurs sont pour le moins surprenant.  Tout d’abord, attendre de la Commission européenne, chantre de l’ultralibéralisme, qu’elle prenne en compte des critères sociaux ou autres, relève de l’utopie pure et simple.

Pendant des années les entreprises, qui aujourd’hui crient au scandale, se sont disputées des parts de marchés en jouant sur le seul critère coût et en profitant un maximum sur le dos des salariés. Depuis des années, l’OGBL revendique une reconnaissance du métier d’agent de sécurité, notamment par la mise en place de plans de formations et d’évolutions de carrière. Depuis des années, toutes ces entreprises font la sourde oreille et refusent un dialogue social constructif sur le sujet.

Au contraire, lors des négociations de convention collective on s’attaque aux maigres avantages sociaux acquis et on revendique une flexibilité outrancière. Ces mêmes entreprises font preuve de plein de créativité pour ne pas respecter diverses clauses de la convention sectorielle, jouant sur la peur des salariés et l’inertie de l’ITM dans sa mission consistant à faire appliquer les textes légaux. Ainsi, malgré de nombreuses plaintes, coups de fil et courriers, il a fallu attendre plus de dix mois pour avoir une réponse à un courrier ; courrier qui constate bon nombre d’infractions et …. puis c’est tout.

Dans un communiqué de presse, G4S déclare pompeusement vouloir garder son personnel actuellement occupé dans les bâtiments de la Commission européenne. C’est tout à son honneur ; mais pourquoi alors avoir pendant des mois parlé d’une situation de sureffectif et fait sous-entendre lors de diverses réunions qu’il faudrait probablement se séparer de quelques dizaines de collaborateurs ? Uniquement pour faire peur? faire pression sur les salariés? ou faire passer sa revendication concernant une période de référence annuelle?

Quelques faits:

Lors de nos divers contacts avec Cobelguard nous avons demandé et obtenu des garanties écrites quant au maintien du salaire et des divers avantages acquis par les salariés transférés. Depuis des années nous demandons à G4S de respecter la convention collective, nous attendons toujours; pire le nombre de dossiers introduits devant le Tribunal du travail ne cessent d’augmenter. Les plaintes contre les entreprises affiliées à la Fedil Security Services s’accumulent sur nos bureaux.

Dans plus ou moins trois mois débuteront les négociations pour le renouvellement de la convention collective. Nous espérons que les salariés auront définitivement compris où se situe leur intérêt et qui se moque d’eux et de leurs conditions de travail.

Pour l’OGBL la situation est claire et évidente: la mobilisation des salariés du secteur doit et va  démarrer dès à présent et ce dans l’intérêt de tous les salariés du secteur de la sécurité et du gardiennage.

Communiqué par le syndicat Services et Energie de l’OGBL
le 28 mars 2011