Il y a peu de temps, l’association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL), qui, en 2014 avait encore soutenu dans sa plus grande partie la réforme proposée par Claude Meisch, ministre de l’Enseignement supérieur, a attiré l’attention sur les répercussions de la réforme par rapport sur la situation financière des étudiants, et particulièrement de ceux qui viennent de familles à revenu faible. La nouvelle loi contribue, selon les résultats d’études faites par l’ACEL, à une augmentation des inégalités sociales entre les étudiants; l’ACEL exige par conséquent des améliorations spécialement pour les étudiants issus de familles à plus faible revenu. L’ACEL reprend ainsi a posteriori la position que l’OGBL avait déjà prise avant la réforme.
D’après l’étude de l’ACEL, les étudiants de familles aisées se contentent de la bourse de base, alors que les étudiants de familles à bas ou moyen revenu, sont contraints, pour les trois quarts d’entre eux, à contracter un prêt et à entamer leur vie professionnelle avec une dette. Le clivage est encore plus important quant au financement des études par un job d’étudiant: alors que 45% des enfants de familles à bas salaire doivent travailler à côté de leurs études, seulement 13% des enfants de familles aisées doivent le faire. Travailler à côté des études ne signifie pas seulement une charge supplémentaire pour les étudiants concernés, mais également moins de temps à consacrer aux études proprement dites. Les enfants issus de familles à bas revenus sont dès le début défavorisés par rapport aux enfants de familles aisées.
Ces chiffres démontrent que la prétendue «autonomie» des étudiants, qui devait être favorisée par la réforme des bourses d’étudiants, relève de la pure illusion et que la réforme n’a fait qu’augmenter les inégalités entre étudiants. L’OGBL se voit donc complètement conforté dans sa critique par rapport à la loi de 2014. Il rappelle dans ce contexte ses revendications de l’époque et attend de la part du gouvernement, une amélioration de la loi.
La bourse de base a été fixée trop bas, un mécanisme d’adaptation au coût de la vie doit être prévu et avant tout, la limite supérieure pour recevoir une bourse sociale n’est pas assez élevée avec 4,5 fois le salaire minimum et doit être revue à la hausse. Les différences qui subsistent en ce qui concerne le traitement des enfants des frontaliers doivent être abolies, et plus particulièrement le fait que pour les frontaliers français, les primes reçues en France, comme par exemple les APL (Aides Personnalisées au Logement), sont déduites des aides financières luxembourgeoises, alors que les Luxembourgeois, les Allemands et les Belges qui étudient en France, reçoivent les mêmes primes, sans qu’elles ne soient déduites des bourses d’études, étant donné que la France n’est pas leur pays de résidence. De même, les concernés n’ont pas droit à la prime luxembourgeoise de mobilité!
De même pour les étudiants qui reçoivent les bourses comme le CROUS en France et en Allemagne le BAföG: Ils doivent passer un parcours plein d’obstacles administratifs, avant de percevoir la différence par rapport à l’aide qui leur est due. L’OGBL exige pour cela une simplification de la procédure ainsi qu’une abolition d’une pratique administrative qui semble être faite pour rendre le plus difficile possible aux frontaliers l’accès aux bourses qui leur sont pourtant dues selon la loi européenne.
Communiqué par l’OGBL le 17 septembre 2015
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