André Roeltgen, Président de l‘OGBL
Le Luxembourg est leader mondial en matière de compétitivité économique et selon le Statec, l’économie luxembourgeoise va croître de plus de 10% entre 2015 et 2017. Les finances publiques sont saines, on se vante avec le triple AAA.
Le pouvoir d’achat de la population évolue également, dans un sens toutefois inverse. Cette régression ne s’explique pas uniquement par les pertes subies au cours des années de crise et qui n’ont toujours pas été résorbées jusqu’à aujourd’hui. Le Statec prévoit ainsi également pour 2015 un recul de 0,8%, suivi l’année suivante d’une stagnation.
Les raisons en sont connues. Le salaire réel moyen n’a plus évolué au Luxembourg depuis le déclenchement de la crise. A en croire le Statec, le salaire réel moyen va augmenter de seulement 0,2%. Si l’OGBL n’avait pas réussi à empêcher une détérioration structurelle de notre mécanisme légal d’indexation, le salaire réel aurait évolué négativement au cours des dernières années.
Les pertes réelles pour la population en matière de pouvoir d’achat ont des causes politiques. La charge fiscale qui pèse sur les ménages a continué de s’accroître et les prestations sociales ont connues des régressions. Quelques exemples: le barème d’imposition n’a plus été adapté à l’évolution des prix depuis des années, des abattements fiscaux ont été dégradés, les ménages (et pas les entreprises) portent la charge principale de l’impôt de solidarité qui a été majoré, les prestations familiales n’ont plus été adaptées à l’évolution des prix, la participation individuelle pour des prestations de santé a été augmentée, l’ajustement des pensions n’a pas été versé, le revenu minimum n’a pas été adapté non plus, et bien d’autres choses encore. La dégradation du pouvoir d’achat qui est annoncée pour 2015 est directement liée à la politique d’économie qui porte le nom trompeur de «paquet pour l’avenir».
L’augmentation de la TVA qui ne sera compensée qu’avec la prochaine tranche indiciaire, l’introduction de l’impôt d’équilibrage budgétaire temporaire, la détérioration des prestations familiales et toute une série d’autres mesures d’économie tirent le revenu réel des ménages vers le bas.
Cette politique n’est pas seulement en contradiction avec l’évolution de la réalité économique au Luxembourg. Elle accroit également les déséquilibres sociaux dans la société luxembourgeoise.
Le gouvernement doit désormais poser des jalons politiques qui se traduisent positivement sur les revenus réels des ménages. L’OGBL exige que la réforme annoncée de la fiscalité soit le levier le plus important pour atteindre cet objectif. Les petits et moyens revenus doivent sensiblement être soulagés fiscalement! Le Luxembourg a depuis longtemps perdu de vue le prédicat que constitue la justice fiscale. Le déséquilibre fiscal entre d’une part, l’imposition des entreprises et des revenus du capital et d’autre part, la charge fiscale qui pèse sur les ménages, s’est énormément accrue au cours des deux dernières décennies. L’imposition plus forte des entreprises, des hauts revenus, de la richesse et des revenus du capital doit désormais être mise à l’ordre du jour politique. Les marges de manœuvres existent et le gouvernement a le devoir de les explorer et de les exploiter. Et il faut se poser la question de savoir si l’impôt d’équilibrage budgétaire temporaire est vraiment encore indiqué pour 2016 au vue de la situation saine dans laquelle se trouvent les finances publiques?
Le gouvernement se trouve également face à une décision très importante en ce qui concerne l’assurance-dépendance. La force actuelle de cette très importante assurance doit être préservée. L’OGBL s’oppose catégoriquement à des coupes portant sur les prestations à l’adresse des personnes dépendantes et notre syndicat appelle le gouvernement à mettre immédiatement un terme aux restrictions suscitées par le «paquet pour l’avenir» quant à l’offre de prestations. Le dommage occasionné est actuellement déjà important et il provoque des conflits sociaux superflus.
La discussion qui en outre se présente quant à la réforme de l’assurance-dépendance doit être positive. Tout ce qui actuellement est déjà bon, doit être maintenu. Tout ce qui est identifié comme étant perfectible, doit être amélioré: pour la population dépendante et pour le personnel qui l’encadre. Si jamais la discussion dans le cadre de cette réforme prend une mauvaise direction, l’OGBL initiera des actions syndicales. Le Comité national de l’OGBL réuni le 7 juillet y a donné son aval.
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