Services privés de nettoyage, d’hygiène et d’environnement

Revalorisation du dur métier de nettoyeuse/eur

Estelle Winter, secrétaire centrale

Le secteur du nettoyage n’a cessé de croître au cours des 20 dernières années comme une conséquence directe de la sous-traitance d’une série de fonctions qui étaient auparavant réalisées en interne. Le secteur répond à des besoins fondamentaux de la société tels que la propreté, l’hygiène (en particulier dans les hôpitaux, industrie alimentaire, écoles, etc.) et la protection de l’environnement. Elle représente, en termes économiques et sociaux, l’une des zones les plus dynamiques de services aux entreprises dans l’Union européenne. Ce dynamisme du secteur est directement traduit en termes de création d’emplois réguliers.

Il reste cependant peu connu et son image publique doit être valorisée.

Dans tous les États membres de l’UE, le secteur est confronté à une tendance générale parmi les clients qui choisissent leurs sous-traitants de nettoyage sur la base du prix le plus bas comme seul critère. En tant que secteur de main-d’œuvre (environ 80% des coûts de production), le prix d’une prestation de services est principalement basé sur les frais de personnel (y compris les salaires et les coûts supplémentaires de main-d’œuvre). Il en résulte une très forte pression concurrentielle qui provoque chez les entrepreneurs à présenter des offres très serrées, souvent au détriment de la qualité des services, des conditions de travail et d’une bonne formation du personnel.

Cette situation va à l’encontre des efforts développés dans ce domaine pour un développement durable et une professionnalisation du secteur. Par conséquence, elle engendre  une perception négative du secteur

Les employé(e)s souffrent et ressentent une certaine insatisfaction concernant leurs conditions de travail. Plus est, elles constatent de ce fait un effet de dégradation du métier.

Enfin, cet état des faits nuit gravement à la capacité du secteur à attirer de nouveaux employés, en particulier les jeunes. Aucune perspective de carrière n’est offerte.

En plus, le personnel de nettoyage (de plus en plus souvent confronté directement avec l’utilisateur final du service) est placé dans une situation très difficile. Par ailleurs, cette situation conduit souvent à l’apparition de formes de concurrence déloyale et de pratiques illégales et non professionnelles.

La FENI et UNI-Europa condamnent systématiquement ces pratiques. Elles nuisent à l’image du secteur dans son ensemble et gênent considérablement le développement du professionnalisme.

L’OGBL participe avec un fort engament dans toutes les discussions européennes qui affectent l’emploi, la compétitivité et des conditions de travail dans les entreprises du secteur et de ses salariés.

Il faut malheureusement constater aujourd’hui que d’appel d’offres en appel d’offres, que négocient rudement et drastiquement les employeurs, le travail des salariés est dégradé et doit se faire sous des modalités inacceptables. Sans relâche, l’OGBL se bat aux cotés des salariés afin de  faire valoir leurs droits et d’amener un peu d’humanité.

La politique désastreuse des employeurs a un impact sur les effectifs, sur le temps de travail mais aussi sur l’état de propreté de vos bâtiments? Réagissez.