Il y a maintenant deux semaines que la progression du virus Covid-19 a bloqué le pays, commençant par la fermeture des écoles, ensuite des magasins (sauf alimentaire) et finalement les chantiers. Selon le mot d’ordre «Bleift doheem» que l’on voit et entend partout maintenant, de nombreuses familles ne quittent quasiment plus leur domicile.
Pour assurer la suite des apprentissages de leurs enfants, le ministère de l’Education nationale a délégué la transmission des savoirs scolaires aux parents, sous le thème #schouldoheem.
Deux jours après la mise en place, le ministre de l’Education nationale tirait déjà un bilan positif.
Entretemps, la réalité quotidienne des familles montre les limites et risques de ces démarches.
Les parents ne sont pas des enseignants. Si beaucoup peuvent donner un petit coup de main, ils ne peuvent remplacer l’enseignant et le cadre scolaire. Il est important que les enfants n’aient pas trop de matière à traiter et que les devoirs soient exclusivement des répétitions ou approfondissements. Beaucoup de parents ne connaissent ni assez les langues employées à l’école ni les exigences du système scolaire luxembourgeois pour pouvoir aider leurs enfants dans leurs travaux. Ils risquent d’être rapidement submergés par les demandes des enfants et les attentes des enseignants.
Le tout-digital augmente l’inégalité de chances, car de nombreux foyers ne disposent pas ou pas en nombre assez important des technologies nécessaires pour l’enseignement virtuel à distance, ceci est tout simplement inacceptable.
Il est important que l’école soutienne les enfants et les parents, et n’augmente pas la pression qui mine déjà de nombreuses familles. En effet, beaucoup de travailleurs cumulent télétravail, encadrement des enfants, mais font face aussi à des craintes par rapport au virus, à leur santé ou celle de leurs proches, parfois sans savoir si leur entreprise pourra survivre à cette période: l’école doit tenir compte du quotidien compliqué de nombreux parents et enfants. D’autre part, le confinement et l’absence de rythme, les soucis concernant la reprise du travail pèsent sur le moral des ménages. La santé émotionnelle des familles et surtout des enfants doit être une priorité absolue.
L’OGBL a confiance en notre système scolaire qui devra adapter ses programmes dans les mois à venir afin de récupérer le temps perdu par la crise sanitaire et ne pas compromettre l’avenir scolaire des enfants.
L’éducation est un droit pour tous, pas uniquement pour les ménages privilégiés.
L’OGBL exige du ministère de l’Education nationale de veiller à minimiser l’impact des mesures actuelles sur les inégalités sociales déjà présentes et de s’occuper prioritairement des enfants issus de milieux défavorisés qui risquent d’être les grands perdants de cette crise.
Communiqué par l’OGBL le 27 mars 2020
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