Évaluation externe de l’Université du Luxembourg

Sur la bonne voie, mais des améliorations sont encore possibles

La récente publication des résultats de la 3e évaluation externe de l’Université du Luxembourg réalisée par le programme IEP (Institutional Evaluation Programme) de l’association européenne des Universités EUA et le bureau de conseil Interface Politikstudien Forschung Beratung montre les progrès faits par la jeune Université depuis sa création et son apport à la société luxembourgeoise.

Le fait que 70% des unités de recherche montrent d’excellents résultats et se retrouvent dans une position de pointe au niveau international n’est pas seulement l’effet de la politique volontariste du gouvernement d’investissements dans l’enseignement supérieur, mais également et surtout le produit du travail, de la motivation et de l’engagement des salariés de l’Université, toutes catégories du personnel confondues (académique, scientifique, administratif et technique).

Ceci dit, en particulier le rapport d’évaluation de l’IEP portant sur les aspects institutionnels identifie des terrains pour lesquels des améliorations sont encore à faire et soumet un certain nombre de propositions concrètes.

Sans aller dans le détail de l’évaluation, l’OGBL (seul syndicat représenté au sein de la délégation du personnel), salue en particulier l’accent mis par les évaluateurs sur la transparence et le dialogue en interne, qui rejoint son analyse et les critiques qu’il a émis depuis des années. L’OGBL ne peut qu’approuver le constat qu’il y a un besoin évident pour l’Université d’augmenter la transparence et l’efficacité en interne, en établissant des procédures de prises de décision claires, qui s’appuient sur une politique interne de communication structurée. Cela va de pair avec des améliorations au niveau des procédures administratives internes et de la gestion du personnel.

De même, l’OGBL partage le souci des évaluateurs d’un manque de transparence pour les discussions entre le gouvernement et l’Université, et demande à cet égard des informations régulières à la délégation du personnel, notamment en vue de la prochaine négociation du prochain plan quadriennal et de l’élaboration d’un nouveau projet de loi sur l’Université.

L’OGBL a par le passé souvent mis l’accent sur les manquements du processus de prise de décision en interne, qui est également mis en exergue par les évaluateurs de l’IEP. Nous saluons à cet égard la proposition de l’IEP de prévoir que certains des pouvoirs réservés au Conseil de gouvernance soient dévolus au Conseil universitaire, ce qui rejoint la demande de l’OGBL de renforcer le Conseil Universitaire.

A côté des déficits en termes de représentation des étudiants, qui sont soulevés à juste titre par les évaluateurs, l’OGBL réclame dans ce contexte également une meilleure représentation des salariés de l’Université et un renforcement du dialogue social en interne. L’OGBL rappelle en particulier sa revendication d’une présence de représentants du personnel avec voix délibérative au sein du Conseil de gouvernance. Dans un établissement comptant plus de 1800 salariés, celle-ci devrait aller de soi, alors que la présence de représentants du personnel avec droit de vote est prévue dans la législation luxembourgeoise aussi bien pour les conseils d’administration des établissements publics que pour les sociétés anonymes de plus de 1000 salariés.

L’OGBL partage également le souci des évaluateurs relatif au besoin de définir des plans de carrière et de promouvoir les possibilités de progression professionnelle en interne, en soulevant en particulier la situation précaire de chercheurs engagés à durée déterminée, notamment des post-docs. Pour l’OGBL, cette question ne doit pas seulement être abordée au niveau d’un nouveau projet de loi, mais également dans le cadre des négociations d’une première convention collective de travail pour l’Université (repris en 2016). L’OGBL a en effet revendiqué, dans le cadre des négociations, de faciliter la promotion en interne et de promouvoir un budget spécifique à cet effet. Ceci contribuera à augmenter l’attractivité du travail à l’Université et à fidéliser le personnel en place.

Notons enfin que l’évaluation externe ne conclut à aucun moment à un besoin d’introduire un système de rémunération liée à la performance individuelle, qui est la principale revendication des représentants du rectorat dans le cadre des négociations de la CCT. Au contraire, le résultat plus que respectable de l’évaluation externe porte à faux le discours patronal, selon lequel un système de rémunération à l’âge et l’ancienneté, tel celui en place actuellement, serait une entrave à la productivité et à la motivation du personnel de livrer un bon travail. Il n’y a donc aucune raison d’introduire un nouveau système salarial qui serait essentiellement basé sur la performance individuelle.

Communiqué par le département Enseignement supérieur et Recherche du SEW/OGBL
le 3 mars 2017