A l’automne 2014, les syndicats se sont opposés à la poursuite de la politique d’austérité. La contestation syndicale a permis d’affaiblir la politique d’économie du «Zukunftspak» («paquet pour l’avenir») qui allait à l’encontre des intérêts de la population. Le 28 novembre 2014, le gouvernement a signé un accord avec les syndicats, contenant des contre-mesures et des compensations.
L’un des points de l’accord portait sur la réforme du congé parental. A côté d’une plus grande flexibilité pour les salariés, l’indemnité devait également être augmentée et couplée à l’évolution du salaire social minimum. Ce point a été transposé.
Un autre point important de l’accord auquel s’est engagé le gouvernement n’a cependant pas été mis en œuvre jusqu’à présent. Les prestations familiales devaient être adaptées périodiquement à l’évolution du salaire médian au Luxembourg. Alors que les allocations familiales n’ont pas cessé de perdre de leur valeur en raison de leur désindexation en 2006 et de leur non-adaptation à l’évolution réelle des revenus, le front syndical réclamait en effet un mécanisme légal qui, à l’avenir, adapterait les allocations familiales, l’allocation d’éducation, les chèques-services, etc., aussi bien à l’évolution des prix qu’à l’évolution des salaires, Un tel mécanisme se révèle d’autant plus nécessaire, lorsqu’on saît qu’à cause de la non-adaptation des d’allocations familiales, les familles ont déjà subi des pertes de plus de 20% depuis 2006.
Le gouvernement a déposé un projet de loi, accompagné de règlements grand-ducaux, le 20 juin 2016. Le projet a été avisé par le Conseil d’Etat et les chambres professionnelles en octobre 2016. Ces avis ont pointé des manquements et des incohérences. Rien, toutefois, qui ne rende insurmontable une révision du texte en question, de sorte à ce qu’il soit acceptable pour toutes les parties.
Depuis lors, l’attitude du gouvernement est incompréhensible et inacceptable. Les ministres en charge de ce dossier — la ministre de la Famille et le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse — n’ont pas proposé de modifications positives jusqu’à présent, en réponse aux avis. Silence radio absolu. Le gouvernement semble avoir l’intention de laisser le temps s’écouler jusqu’à la fin de la législature, sans rien n’entreprendre.
Les syndicats CGFP et OGBL condamnent catégoriquement cette approche. L’OGBL et la CGFP ont demandé une entrevue d’urgence auprès du ministre d’Etat en date du 7 février. La réponse se fait toujours attendre. Les deux organisations appellent le gouvernement à respecter ses obligations. Une rupture de contrat serait inacceptable. Ce serait, non seulement un coup très dur porté à l’encontre de l’accord conclu dans le cadre du «Zukunftspak», mais également un renoncement à la volonté affichée de la part du gouvernement de renforcer le dialogue social.
Les deux organisations réitèrent leur demande à l’adresse du ministre d’Etat, afin qu’il les reçoivent rapidement, pour trouver une solution. La dévalorisation continue des prestations familiales doit cesser. L’introduction d’un mécanisme d’adaptation à l’évolution des prix et des salaires — tel qu’il a été convenu — n’a que trop tardé. Il ne reste plus beaucoup de temps au gouvernement pour éviter que le conflit ne s’aggrave.
Communiqué par l‘OGBL et la CGFP le 8 mars 2018
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