Inflation à 3,6% au Luxembourg

La politique doit exercer une influence sur l’évolution des prix des carburants

Hier le Statec a publié l’évolution des prix pour le mois de février. L’inflation a donc atteint le niveau de 3,6 %.

L’OGBL a signalé au cours des dernières semaines à plusieurs reprises que dans ce contexte il convient de prendre en compte deux aspects: 1. l’inflation externe due à l’augmentation rapide des prix du pétrole et 2. l’inflation domestique due à une augmentation drastique de divers prix administrés comme par exemple le prix de l’eau. S’y ajoute depuis le 1er janvier 2011 l’augmentation superflue de la participation des assurés aux soins de santé.

L’OGBL réitère dans ce contexte sa revendication à l’adresse du gouvernement de faire le nécessaire afin d’annuler les augmentations de la participation des assurés aux soins de santé et propose de doubler le montant du crédit d’impôt pour salariés («Arbeitnehmerfreibetrag») de 25 à 50 € en compensation de l’impôt de crise injustifié.

Les prix des carburants sont fixés par l’Etat

En 2008, le prix du pétrole avait atteint début juillet le record de 146 dollars le baril. A ce moment là le prix de l’essence s’élevait à 1,367 € pour un litre de Super 98 et de 1,322 € pour un litre de Super 95. Aujourd’hui le pétrole est à 105 dollars le baril et les prix à la pompe sont déjà presqu’identiques à ceux de 2008. Chez notre voisin français les prix de l’essence viennent même de dépasser ceux de 2008.

Est-ce normal que lorsque le prix du baril est à 105 $, les prix à la pompe soient au même niveau que lorsque le baril est à 146 $ ?

L’argument usuel des experts qu’on ne peut pas influencer l’évolution des prix du pétrole ne suffit plus en vue des graves conséquences sociales de telles hausses des prix.

Ceci d’autant plus que dans le passé il s’est avéré qu’après de telles situations les compagnies pétrolières ont annoncé des profits gigantesques. Ce scandale va certainement se répéter cette fois-ci à moins que des mesures soient prises pour l’éviter.

Voilà pourquoi les Etats individuellement et la Communauté internationale dans son ensemble sont appelés à agir.

L’Etat luxembourgeois lui aussi doit apporter sa contribution afin d’éviter toute augmentation injustifiée des prix des carburants. D’autant plus qu’au Luxembourg, ces prix sont fixés par le ministère de l’Economie. L’OGBL pose dans ce contexte la question si les mécanismes de calcul du prix des carburants ne devraient pas faire l’objet d’une révision.

La création d’un observatoire est plus urgente que jamais

La forte hausse de l’inflation au Luxembourg en ce moment devrait être une raison de plus à créer dans les plus brefs délais l’Observatoire des prix à la consommation, des coûts et des marges revendiqué depuis 2006 par l’OGBL. Une première réunion à ce sujet a eu lieu et une deuxième est prévue, sans qu’une date n’ait encore été fixée. L’OGBL lance un appel au ministre de l’Economie de donner priorité à ce sujet et de le faire avancer avec plus d’engagement.

Communiqué par l’OGBL
le 10 mars 2011