Suite à une demande d’entrevue adressée par le Syndicat Aviation civile de l’OGBL aux ministres compétents, un échange de vues a eu lieu aujourd’hui, 12 mai, avec les ministres Wiseler et Krecké concernant une entrée de Qatar Airways dans le capital de Cargolux à hauteur de 35 %. L’OGBL avait préparé un catalogue de 24 questions servant de base à la discussion à laquelle participait également le LCGB.
La délégation de l’OGBL fut conduite par le secrétaire général André Roeltgen qui revendiqua avec insistance que non seulement les éventuels aspects positifs du partenariat stratégique avec participation au capital prévu devaient être pris en considération, mais que les responsables devaient également en étudier les risques. En concret, la délégation de l’OGBL revendiqua que tant au comité mixte de Cargolux que de Luxair soit pris position sur les risques suivants:
Grâce à la participation d’un partenaire stratégique comme Qatar Airways de nouveaux horizons commerciaux s’ouvriraient à Cargolux, soulignaient les deux ministres.
Dans ce contexte, la délégation de l’OGBL souleva la question fondamentale pourquoi Cargolux n’envisage pas tout d’abord une alliance sans participation au capital avec la possibilité de faire évoluer les relations ou bien de les arrêter au cas où celles-ci ne donnaient pas les résultats escomptés. Suite à la réponse des représentants du gouvernement que dans ce cas précis on avait activement recherché un actionnaire stratégique prêt à acheter la participation de Swissair reprise temporairement par l’Etat et des établissements publics en 2009, le représentant de l’OGBL pose la question pourquoi finalement l’Etat ne pensait pas à garder lui-même cette participation. Le ministre de l’Economie Krecké y répondit qu’un tel scénario entraînerait probablement une procédure européenne lourde.
En outre, la délégation de l’OGBL fit remarquer que par le biais d’une participation de 35 %, Qatar Airways, et indirectement l’émirat du Qatar, pourraient exercer une influence directe sur les affaires opérationnelles et les décisions stratégiques de Cargolux et elle souligna que cet Etat n’est pas une démocratie. Dans l’émirat ni les partis politiques ni les syndicats sont permis. Vue l’instabilité politique dans le monde arabe où de plus en plus de peuples aspirent à des régimes démocratiques et veulent se débarrasser des vieilles dictatures, l’OGBL considère que le choix de ce partenaire stratégique pour Cargolux soulève beaucoup de questions.
Les ministres et les représentants syndicaux se mirent d’accord à continuer la discussion au niveau des comités mixtes. L’OGBL fait dépendre sa position définitive quant à ce projet des résultats de ces discussions, plus particulièrement des garanties contraignantes pour les salariés que doivent donner toutes les parties contractantes.
Communiqué par le Syndicat Aviation Civile de l’OGBL le 12 mai 2011
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