Réunion du personnel de Cargolux

L’OGBL appelle le gouvernement à prendre d’urgence sa responsabilité

Depuis l’entrée au capital de Qatar Airways, les pertes opérationnelles de Cargolux s’accumulent. En vue de réduire les coûts, Cargolux est actuellement en train de faire une révision de sa stratégie. Dans le cadre de cette révision stratégique, la direction analyse entre autre la délocalisation de la maintenance. Un outsourcing d’autres branches d’activités est également analysé, comme par exemple celui des pilotes. Lors d’une réunion avec une délégation de l’OGBL, en date du 20 septembre 2012, le directeur général de Cargolux, Richard Forson, confirma que ce seront exclusivement les aspects financiers qui déterminent les décisions à prendre. Seule lueur d’espoir: au cas où la révision de la stratégie venait à la conclusion que, du point de vue financier, il serait plus rentable de continuer à faire la maintenance au Luxembourg qu’ailleurs, le site du Luxembourg serait garanti.

Dans ce contexte, plusieurs questions se posent.

  • Quelles seraient les conséquences sur l’emploi en cas de délocalisation?
  • Quelle est la marge de négociation du syndicat?
  • Quelle est la stratégie syndicale adéquate à adopter en vue de contrecarrer ces plans?
  • Et surtout: qu’est-ce que nos responsables politiques disent au sujet de tout cela?

L‘OGBL a informé le personnel de Cargolux et avait organisé, à cet effet, une réunion d’information le jeudi, 27 septembre 2012, à 16h30 au centre culturel de Sandweiler. Les 200 salariés se montraient très inquiets sur leur avenir personnel et l’OGBL a affirmé qu’il allait se battre pour leurs intérêts et l’intérêt de Cargolux avec tous ses moyens et intervenir à tous les niveaux.

Pour l’OGBL, Cargolux est une entreprise systémique voire stratégique qu’il y a lieu de garder intacte dans le paysage économique luxembourgeois. Le pays en détient 65% du capital. Il n’est pas acceptable que l’actionnaire minoritaire dicte la voie à suivre et impose des décisions qui risquent d’entraîner le démantèlement voire la délocalisation de cette entreprise d’envergure nationale.

L’OGBL appelle le gouvernement à engager toute sa responsabilité et à tout mettre en œuvre afin

  1. que la participation luxembourgeoise ne passe pas en dessous de la barre des 65%. Mieux vaudrait augmenter la part luxembourgeoise afin d’enlever à l’actionnaire étranger sa minorité de blocage, car le moins malin de la classe politique luxembourgeoise devrait avoir compris ce qui est déjà en train de se passer suite à la décision hautement irresponsable de donner les clés de Cargolux aux Qatari alors qu’ils ne détiennent que 35% du capital;
  2. que la prochaine réunion du conseil d’administration de Cargolux prévue le 11 octobre soit reportée afin de se donner plus de temps pour trouver une solution dans l’intérêt national;
  3. qu’aucune activité de Cargolux ne soit délocalisée, que l’ensemble des effectifs soient maintenus au Luxembourg, que la convention collective de travail soit respectée et que le dialogue social à l’intérieur de l’entreprise soit rétabli conformément à la législation luxembourgeoise.