Edu-Action

Pour une école publique forte, juste, inclusive, sans violence ni harcèlement

Dans le cadre de la Journée internationale de l’éducation, le SEW/OGBL avait lancé un appel pour aux enseignants à venir protester le 23 janvier dernier devant la Chambre des députés, sous le slogan Mir brenne fir Bildung. Il nous était important de souligner l’importance de l’éducation comme base pour une société juste et inclusive. En effet, une éducation juste pour tous est un garant de la cohésion et de la paix sociales.

L’éducation est la clé d’une société meilleure et démocratique: à l’école, les élèves apprennent la pensée critique, les valeurs sociales, le respect et la compréhension des autres. Ce travail est très exigeant mais ô combien essentiel.

En tant que SEW/OGBL, nous luttons pour une école plus juste, pour une école sans violence ni harcèlement, pour une école inclusive qui dispose des ressources nécessaires, pour une école où les enseignants peuvent effectuer leur travail avec beaucoup d’engagement et les soutiens nécessaires.

Or, dans les faits, la réalité est tout autre. Les enseignants, ainsi que le personnel psycho-social, sont de plus en plus confrontés à des conditions de travail difficiles. Les ressources manquent sur le terrain, de même que le soutien et l’appui des directions. Le professionnalisme des équipes est remis en question et les collègues se sentent seuls.

La politique de l’enseignement est décidée loin du quotidien des salles de classe, alors que les premiers concernés, les enseignants, doivent mettre en œuvre les dernières réformes politiques et en subir les conséquences. Le dernier exemple en date est l’alphabétisation en français: le ministère de l’Education nationale décide du projet et de sa temporalité, aux enseignants ensuite de tout faire pour le mettre en œuvre.

Et c’est là que le bât blesse: le ministère de l’Education décide, les enseignants exécutent. En tant que syndicat, notre message au gouvernement est le suivant: écoutez-nous! Les enseignants ont l’expertise et les compétences nécessaires pour accompagner et amender les réformes et autres mesures. Il est primordial de nous impliquer dans le processus.

Des enseignants forts pour une école et des élèves forts.

Nous n’en sommes pas au point où nous souhaiterions être.

Il faudrait donc renforcer les enseignants:

  • avec des procédures claires et transparentes pour traiter les violences et le harcèlement — le bien-être et la protection des enseignants en dépendent.
  • avec une commission indépendante en cas de conflit avec la direction.
  • avec un renforcement du comité d’école, des coordinateurs et du comité de la conférence du lycée, en tant que délégations du personnel fortes.

Il faudrait également améliorer l’inclusion: 

  • avec des équipes multi-professionnelles de soutien directement dans les écoles.
  • par une accélération des procédures, pour que chaque élève puisse avoir l’aide nécessaire plus rapidement.
  • au fondamental, avec une adaptation du contingent, pour que les écoles n’aient plus à décider entre des effectifs de classe plus élevés ou des mesures d’appui

Finalement, il faudrait remettre l’enseignant au centre:

  • par une reconnaissance de ses compétences et de son professionnalisme. L’enseignant est celui qui connaît le mieux ses élèves, son opinion professionnelle doit donc être prise en compte.
  • en lui donnant le support adapté, s’il en fait la demande. Un coaching pour devenir plus résilient ne peut pas être l’unique réponse en cas d’appel à l’aide. Tout au plus, cette infantilisation fait en sorte que chacun réfléchit à deux fois avant de demander de l’aide.

Il est grand temps de changer cette situation de plus en plus préoccupante.

L’article a été publié dans l’Aktuell (1/2025)