Quel avenir pour notre système de pension luxembourgeois ?

Le département des Pensionnés de l’OGBL a invité ses membres, le 22 septembre 2023, à un meeting pour présenter ses analyses, ainsi que ses revendications et propositions pour défendre, consolider et améliorer notre système de pension pour les retraités actuels et futurs. Près de 150 personnes ont participé à cette réunion qui a eu lieu dans la grande salle de réunion de la Maison du Peuple à Esch-sur-Alzette.

Sylvain Hoffmann, directeur de la Chambre des salariés (CSL), a fait une présentation critique du dernier bilan technique du régime général d’assurance pension de l’Inspection générale de la Sécurité sociale (IGSS).

Jean-Claude Reding, vice-président de la CSL et ancien président de l’OGBL a rappelé dans son intervention que notre système de pension nécessite toujours des améliorations, notamment en faveur des personnes touchant des petites pensions — en majorité des femmes — et qui font de plus en plus difficilement face à la hausse du coût de la vie. Le risque de pauvreté augmente aussi pour nombre de pensionnés. Une fiscalité plus juste et une hausse structurelle de la pension minimale s’imposent.

L’orateur a également rappelé que la réforme de 2012, votée, hélas, avec une grande majorité à la Chambre des députés de l’époque, a entérinée une baisse significative des pensions futures. La loi de 2012 prévoit que ceux et celles qui prendront leur retraite en 2052 percevront une pension diminuée de 13%. Même travailler plus longtemps, en admettant qu’on soit en mesure de le faire, n’y changera pas grande chose. Les jeunes d’aujourd’hui, qui sont confrontés à des conditions de vie et de travail difficiles ont été les vrais perdants de la réforme du gouvernement de l’époque et ce malgré les avertissements et les propositions constructives du mouvement syndical à l’époque.

Jean-Claude Reding a insisté sur la nécessité d’une réforme de la loi de 2012, notamment dans l’intérêt des jeunes et a présenté les propositions de l’OGBL et de la CSL en la matière.

Une réforme est également nécessaire pour éviter la détérioration automatique des pensions via la diminution du facteur d’ajustement et de l’abolition de l’allocation de fin d’année si le taux de cotisation actuel s’avérerait insuffisant pour maintenir l’équilibre financier du système. La CSL a élaboré une proposition de loi pour éviter une telle détérioration automatique, mais le gouvernement n’a pas saisi la Chambre des députés de cette proposition.

Il est difficile de prévoir l’avenir surtout sur une longue période et on peut miser sur l’attentisme. Seulement avec la législation actuelle, si les moyens de financement actuels — les cotisations sur le travail — ne suffiraient plus pour garantir les prestations du système, la diminution des prestations est préprogrammée. Il est nécessaire de prévoir une réforme axée sur des moyens de financement alternatifs, complémentaires au système de financement actuel, qui permettraient de consolider le système, de maintenir le niveau des prestations, d’améliorer la situation des bénéficiaires d’une petite pension, notamment des femmes, de le rendre plus juste pour les travailleurs qui effectuent des tâches pénibles et qui de ce fait risquent d’avoir une espérance de vie moindre — surtout en bonne santé — et de le rendre également plus juste pour les jeunes qui doivent pouvoir compter à ce que le système de sécurité sociale leur garantisse au moins le niveau de protection sociale dont leurs parents ont pu profiter.

Les propositions pour une réforme juste et soutenable existent, encore faut-il faire le choix d’entamer une réforme avec ces objectifs et refuser une solution financière axée sur une détérioration supplémentaire des prestations qui engendrerait inévitablement une paupérisation d’une partie croissante des retraités.

Communiqué par le département des Pensionnés de l’OGBL,
le 27 septembre 2023